Les débuts des ROLLING STONES ! La fougue de la jeunesse, celle qui veut en découdre et à la recherche du blues le plus pur, le blues des blues, depuis Londres et ses faubourgs est... Les ROLLING STONES des clubs et des filles qui hurlent plus fort que la musique, des enregistrements en mono gérés par Andrew 'Loog' Oldham, avec deux-trois invités de marque systématiquement présents... Les ROLLING STONES à deux guitares aussi complètes que concurrentes, celles de Keith Richards et de Brian Jones, également harmoniciste et volant presque la vedette à Mick Jagger...

Comment ne pas aimer ce premier disque où tous les éléments sont déjà réunis ? Beaucoup de reprises, certes, et Jagger déjà très aguicheur ne cherche pas à égaler Etta JAMES pour la reprise de "I Just Want to Make Love to You" (Muddy WATERS à l'origine), dans une version plus vigoureuse. Bonne fraîcheur toutefois, y compris sur les "Can I Get a Witness", "Little by Little", "Route 66"... La basse très marquée de Bill Wyman sur la reprise de "I'm a King Bee", l'instrumental "Now I've Got a Witness" colorent l'ensemble, tandis que "Tell Me" et "You Can Make It If You Try" lorgnent vers la pop 60's de plus en plus en vogue, voire la Motown. Preuve d'un groupe qui, en plus des talents respectifs, dès le départ, n'était ni rempli de bluesmen chevronnés, ni tout à fait le groupe 'classic-rock('n'folk)' comme on l'en qualifie trop souvent.