Après le choc monumental qu'a été Albedo 0.39, VANGELIS ne pouvait plus réitérer l'exploit. Ce n'est pas grave, ce qu'il fera par la suite suffira aisément. A ce propos, autant commencer avec une preuve plus étalée de la maîtrise du séquençage avec le bien nommé Spiral.

Avec cinq titres pour 39 minutes, autant dire que le temps va passer. Il passe même trop vite au vu de leur qualité et surtout de cette sensation de manque, une fois l'album. Rien que le morceau éponyme, placé en introduction, donne le la. Soyons honnêtes : où est-il possible de trouver des séquences aussi bien tournées (hahaha) ? Même chez Klaus SCHULZE, une vigueur et une virtuosité pareilles ne se trouvent pas – ou alors de manière radicalement différente. De plus, après avoir côtoyé les astres sur Albedo, le compositeur grec semble parti dans le sens inverse, vers les abîmes. C'est en tout cas l'impression qui s'en dégage, c'est vraiment beau.

La suite est à l'avenant de ce morceau culte. "To the Unknown Man", l'autre titre phare de Spiral, en est le pendant calme, plus réfléchi, plus serein. Le découpage en trois parties le rend réellement épique. Le thème assez simple rentre très facilement dans la tête, à la fois amusant et teinté de tristesse. Il faut toutefois admette que le dernier tiers est quand même un peu difficile à avaler. "Ballad" sert quant à lui de pause ambient dans l'album. La voix qu'on y entend peut repousser et inciter à la sévérité, néanmoins il est facile de s'y faire et de trouver sa présence sympathique. En tout cas, elle ne m'a pour ainsi dire jamais choqué. Quant à "Dervish D", ce n'est clairement pas un titre rock, loin de là, mais il montre clairement que VANGELIS est capable d'une bonne approche pop – après tout, il a été le leader d'APHRODITE'S CHILD.
Ces quatre morceaux auraient pu former un album très court certes mais incroyablement efficace. Hélas, voilà que débarque l'affreux "3+3". Pour faire simple, ce morceau est indigne de VANGELIS. Ce n'est pas un suicide artistique, mais les oreilles n'en ont pas moins mal pour autant. L'écouter jusqu'au bout est éprouvant, et ce n'est pas sa position sur le disque qui autorisera une quelconque tolérance.

La présence des titres de Spiral, "3+3" exclu, sur les différentes compilations de VANGELIS est assez éloquente. Grâce à une alliance de la rigueur musicale et de l'easy-listening, le génie grec fait encore mouche. Spiral peut être considéré à juste titre comme un indispensable de la musique électronique, tout comme Albedo 0.39.

Note réelle : 3,5/5