Dressed to Kill, troisième disque de KISS, se présente comme une oeuvre plus professionnelle que les deux oeuvres qui l'ont précédé. Le son de leur protecteur Neil Bogart a le mérite d'être plus clair, et on trouve à la fin le premier véritable succès du groupe, "Rock and Roll All Nite", dont les paroles résument à merveille ce qui deviendra un esprit fédérateur.

Dès le départ, on apprécie la verve intacte et la hargne de Paul Stanley et de Gene Simmons, avec un "Room Service" où l'ensemble du groupe brille de mille feux. À l'inverse, les guitares acoustiques de "Rock Bottom" évoquent un peu le début de "Black Diamond", le schéma du morceau ayant été calqué sur ce même titre, sauf la fin bien sûr.

Jusque là, tout va bien ! Un morceau comme "Ladies in Waiting" n'est pas forcément mémorable, mais Ace Frehley fait pleuvoir ses arpèges en fond. Lui-même, qui commence à faire des choeurs, et Peter Criss fournissent un "Getaway" plus que sympathique et seuls comme deux bons complices, pendant que Stanley et Simmons sont partis se promener et draguer.

Le problème de Dressed to Kill, c'est qu'il est un peu redondant, ou en tout cas il lui manque un petit quelque chose pour se hisser au niveau des précédents et des suivants. Il y a d'excellents titres ("C'mon and Love Me", "Room Service", "Rock Bottom", "Rock'n'Roll All Nite"), et d'autres un peu plus passe-partout. Cela étant, "She" possède une bonne ambiance tribale inédite, et il comporte l'empreinte de Steve Coronel, un des amis communs de Stanley et Simmons depuis l'ère pré-KISS...

Surtout, c'est marrant de parler de production plus « pro » quand on connait la suite de l'histoire et le mastodonte qui déboulera quelques semaines plus tard... "IIIIIII... wanna rock and roooll aaall niiiite... and party everyday !... IIIIII..."