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GLOOM & DOOM  |  STUDIO

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1989 Hot In The Shade
1992 Revenge
1993 Alive Iii
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KISS - Carnival Of Souls: The Final Sessions (1997)
Par JASPER LEE POP le 30 Mai 2023          Consultée 950 fois

"100 millions?" Une étincelle dans l’œil, Gene raccroche le téléphone après avoir obtenu confirmation de la somme que les promoteurs proposent de mettre sur la table pour une réunion du line-up historique avec costumes et maquillage. Et qu’importe s’il faudra supporter le pleurnichard ingrat Peter Criss et l’électron libre ingérable Ace Frehley, comme dirait Don Corleone, c’est le genre d’offre qui ne se refuse pas. Gene anticipe alors immédiatement que l’album sur lequel le groupe travaille depuis deux mois et dont l’enregistrement est presque bouclé ne sortira pas. Il parasiterait le retour en fanfare des quatre superhéros peinturlurés. C’est certes un coup dur pour les fidèles Eric Singer et Bruce Kulick mais pas une surprise, ils savaient leurs jours comptés au lendemain du concert MTV Unplugged qui avait vu Criss et Frehley remonter sur scène avec les tauliers. Devant l’exultation des fans, une réunion était forcément dans les tuyaux et Stanley et Simmons continueraient de les salarier pendant un an. Seulement voilà, c’est l’époque de la jungle numérique, des échanges de fichiers en peer-to-peer et plusieurs versions des enregistrements fuitent. On parle d’une fuite massive et même ma boulangère a vu passer dans sa messagerie AOL ces morceaux plus ou moins mixés, si bien que la décision est finalement prise de sortir l’album presque deux ans plus tard. Sans tambour, ni trompette, affublé d’une pochette à l’arrache, histoire de couper l’herbe sous le pied des pirates, il n’y a pas de petits profits. On est en octobre 1997 et ça s’appelle Carnival of Souls, The Final Sessions.

L’idée vient de Gene. Après avoir grimpé dans tous les trains en marche, celui du disco, du concept-album prétentieux, du Hard FM et malgré le petit regain d’intérêt suscité par Revenge, le groupe ne parvient pas à renouer avec des chiffres de vente satisfaisants alors pourquoi ne pas tenter l’album grunge ? On est fin 95 et ce train-là a quitté la gare depuis quelques temps déjà mais WTF, Gene veut vendre autant que le "Billy chauve" (cf. Corgan), c’est verbatim ce qu’il demande à Toby Wright, le producteur des derniers ALICE IN CHAINS. Certes, on ne compte plus les groupes qui ont durci le ton, allongé les compos, ralenti les tempos avec le contretemps vicelard et les grattes en drop tuning pour essayer de surfer sur la déferlante de Seattle et certains ont même su tirer leur épingle du jeu (Dogman de KING’S X et l’éponyme de The CULT me viennent à l’esprit).

Alors peut-on en vouloir à KISS de tenter eux aussi de se raccrocher aux wagons ? Oui parce que l’opportunisme à tous crins de ces gens-là finit par agacer au plus haut point et on se dit qu’ils nous auront seulement épargné l’album Reggae. Et oui encore parce qu’on n’y croit pas une seconde. La dépression et le mal-être peuvent toucher tout le monde, y compris les millionnaires mais la noirceur globale des textes sonne particulièrement faux de la part d’un groupe qui s’est toujours érigé en chantre de l'American way of life et de ses valeurs positives. "It Never Goes Away" sur le vide existentiel par le groupe de "Rock And Roll All Nite and Party Everyday" ? Ben voyons ! Il n’est pas question de regretter les métaphores sexuelles lourdingues de "Fits Like A Glove" (rappelez-vous, le couteau chaud dans du beurre) mais un minimum de sincérité s’impose et Stanley a reconnu ultérieurement l’imposture.

D’accord mais musicalement, ça donne quoi ? Après une série de larsens, façon de prévenir qu’on ne va pas faire dans la dentelle, Gene ouvre les hostilités avec "Hate", rien que ça, soit un "Unholy" à la puissance dix, à fond dans les graves, les seules fréquences aiguës sont à trouver dans une caisse claire cradingue. Misère que c’est bourrin mais Simmons fait son méchant et ça fonctionne. On ne peut pas en dire autant des autres contributions du Démon qui tombent à plat. "In My Head" est une caricature pataude d’ALICE IN CHAINS et les kitchissimes "I Confess" et "Childhood’s End" n’auraient pas juré, agrémentés de cui-cui d’oiseaux dans la pantalonnade Music From The Manicure. À noter que deux de ses compos sont coécrites par deux ex-BLACK ‘N BLUE, un groupe qu’il avait produit par deux fois (et un peu plagié avec "Domino", il n’y a pas de petits profits, Part 2) et dans lequel officiait un certain Tommy Thayer, future doublure du Spaceman.

Comme toujours avec KISS, on attend donc mieux de la part de Paul, ce qui ne manque pas d’ironie quand on sait qu’il ne croyait pas à l’orientation Doom and Gloom proposée par Gene. "Master and Slave" est ce qui se rapproche le plus d’une compo maison et s’en sort bien. En territoire grunge, c’est plus compliqué. Assez laid et lassant avec le pachydermique "It Never Goes Away", mieux avec "Rain" (écoutez comme Paul souffre pour ne pas accélérer les lignes de chant neurasthéniques des couplets) et même pas mal du tout avec un "Jungle" déconcertant mais audacieux. Paulo est un pro, il a freiné des quatre fers mais quand il faut y aller, il va au charbon.

L’album se termine avec "I Walk Alone", titre prémonitoire s’il en est, longuet et sans réel intérêt, laissé en lot de consolation à Kulick pour ses bons et loyaux services. C’est lui qui chante en plus, ça n’arrange rien. Carnival of Souls est au final un disque anecdotique dans la carrière d’un groupe en cale sèche d’inspiration et qui pèche par son opportunisme. Qui plus est, l’album a dû pâtir du manque d’enthousiasme de ses deux têtes pensantes pour boucler les enregistrements, trop occupées à préparer leur retour en plateforme boots. Et pour cause, la tournée de réunion serait la plus lucrative de l’année 1996.

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   JASPER LEE POP

 
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- Paul Stanley (chant, guitare)
- Gene Simmons (chant, basse)
- Bruce Kulick (guitare, basse, chant)
- Eric Singer (batterie)


1. Hate
2. Rain
3. Master & Slave
4. Childhood's End
5. I Will Be There
6. Jungle
7. In My Head
8. It Never Goes Away
9. Seduction Of The Innocent
10. I Confess
11. In The Mirror
12. I Walk Alone



             



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