"I STOLE YOUR LOOOOVE... SHOCK ME... CHRISTIIIINE SIXTEEEEN... LOVE GUUUUN..." Combien d'hymnes fédérateurs sur une seule galette ? Pas des tubes, non, juste de ces morceaux géniaux à la formule tellement simple et évidente que c'en est indécent (comme vous l'avez constaté, chaque titre est présent dans chaque refrain correspondant), et qu'on se passe en boucle... Il aura fallu trois ans et pas moins de six albums à KISS pour atteindre la perfection en studio. Les sceptiques diront que tout est relatif, surtout avec les New-Yorkais...

Love Gun figure pourtant dans la plupart des top 3 du groupe, et pour cause. Gene Simmons propose le blues râpeux de "Almost Human", mais aussi et surtout les excellentissimes "Plaster Caster", hommage à l'une des groupies rock les plus célèbres, et "Christine Sixteen", hommage plus que douteux aux minettes pas encore adultes... Même le piano du producteur Eddie Kramer a un ton racoleur... C'est pas en France et surtout pas aujourd'hui qu'on balancerait un truc pareil à la radio !

Du côté de Paul Stanley, "Love Gun" est un tour de force tandis que "I Stole Your Love" s'inspire plus que volontiers de "Burn", le classique de DEEP PURPLE, mais elle n'en est pas moins géniale et volcanique. La réussite de ce disque réside encore dans le fait que chaque membre interprète une chanson au moins : "Hooligan" pour Peter Criss, et Ace Frehley nous fait enfin profiter (juste à temps !) de sa bonne voix de méchant de film d'horreur nanardesque sur "Shock Me". Il n'a même pas besoin de la technique de Paul Stanley pour marquer les esprits...

Le tout se termine par une fiesta de guitares et une version masculine du superbe "Then He Kissed Me" de Phil SPECTOR / THE CRYSTALS. Quelle chaleur et quelle idée merveilleuse, un tube Motown sensuel et romantique à la fin d'un disque sexy et provocateur... Happy end. Sauf pour KISS, car malgré le bordel qu'ils sont en train de devenir eux-mêmes, ce n'est pas la fin, non non !