Débarrassé des violons et de la production trop massive de Gus Dugeon, Chris REA propose Tennis. Cela ne l'empêche pas de rameuter quelques choeurs et cuivres bien sentis dès "Sweet Kiss", un blues-rock soft des familles. On retrouve ces éléments en moins inspiré sur "For Ever and Ever" et aussi "Every Time I See You Smile" d'une manière différente, un slow beaucoup trop chargé et étiré pour convenir. On lui préfère "Distant Summers", sobre et feutré.

Sur le plan positif, notons d'abord la chanson-titre, avec sa basse qui s'emballe (de tennis !...) et sa guitare assassine. Chris aime smasher comme il aime conduire une bagnole à toute vitesse. Le même genre de rythmique à contretemps est repris sur "Since I Don't See You Anymore", dont le pont avec l'accordéon et le côté fleur bleue nous rappellent, si besoin est, combien REA est italien !

Il y a une bonne ambiance sur ce disque, très vacances. "Good News" et "Dancing Girls" sont pleins de soleil et de sable caribéen, prolongés par un détour à la plage sur invitation de votre dulcinée lors des instrumentaux "No Work Today" et le reggae "Friends Across the Water" (qui fait penser à l'album Communiqué de DIRE STRAITS), face au soleil couchant et avant de rentrer souper.

On est parfois surpris par des ruptures rythmiques façon boléro ou autre au beau milieu d'un titre rock efficace, notre guitariste a de la suite dans les idées ! Globalement, les quelques maladresses se font ressentir en termes d'arrangements et sur la durée totale (sur 12 chansons, deux tiers se défendent sans problème), la fin traîne particulièrement, mais Chris est sur la bonne voie !