Nous attaquons le dernier tome des aventures consacrées au rock britannique et à la guitare Hofner par l'éternel Monsieur Chris REA, l'artiste revenu de chez les presque morts et qui a juré de vouer sa vie à la reconnaissance du blues et de la musique en général. Et bien cela débute de manière plus moderne avec « Twister Inside », la différence est notable, nous arrivons au style même de Chris qui a donc posé les jalons de toutes ses influences sur les albums précédents. La guitare sonne actuelle, les instruments sont au top.

Musique pourtant traditionnelle, même le blues sonne plus « moderne », comme sur « Because It's You », nanti d'un esprit légèrement soul. « Blues for Janice » sonne résolument eighties, comme si Chris souhaitait achever son voyage dans la musique populaire et la glorification de la Hofner sur les années qui l'auront vu atteindre le sommet des charts.

Nous restons smooth avec les arrivées du piano et du saxophone sur « Looking Glass Blues » petite réminiscence de sa période jazzy. C'est une glorification des clubs de jazz, le roulement de la caisse claire effleurée par les balais... Donne envie de s'endormir devant un film d'Howard Hawks ou un roman de Dashiell Hammett, face à une peinture d'Edward Hopper. « The Day I Spent With You » est dans cette même ambiance, avec un petit numéro de crooner quasi bossa nova dessus, très lent et suave comme on sait le faire au Brésil.

Plus actuel, « Which Part of the Painting Made You Cry » le voit attaquer sa seconde passion, dont il parle peu au travers de ses chansons (serait-ce la première fois ?). Cela nous laisse l'occasion de dire à quel point l'icône des ménagères a su diversifier son art au fur et à mesure du temps qui passe, encyclopédie de la musique pop, artiste graphique engagé et concerné, exemplaire à bien des égards... Quand on sait en plus qu'il est un époux modèle et un père de famille attentif et aimant, voilà qui force le respect.

Toutefois, il ne faut pas se voiler la face, voilà l'opus le moins puissant de la trilogie du retour de la Hofner. Sans doute plus entendu, moins original, il n'en demeure pas moins très agréable à l'écoute et digne d'intérêt. Mais enfin un 3 à mettre dans cette discographie foisonnante de flamboyance !