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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  B.O FILM/SERIE

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VANGELIS - Ignacio (1977)
Par NANAR le 1er Avril 2025          Consultée 57 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Ignacio est le pendant lunaire et nostalgique de Heaven And Hell. Ces deux albums ont pour point commun un programme en deux parties subdivisées en plusieurs pistes. La tracklist est en effet particulièrement trompeuse – c’est d’autant plus flagrant sur les éditions CD, c’est dire la négligence de certaines maisons de disques – et il ne faut pas y voir de longues suites composées d’un seul tenant. Tous deux présentent de nombreuses pièces de longueur variable, fort différentes les unes des autres, ce qui donne une certaine impression de déséquilibre – à ce titre, la seconde face d’Ignacio a fort mauvaise réputation. Bien que Ignacio soit surtout connu via son édition de 1977, cet album date originellement bel et bien de 1975 – l’édition d’origine porte le même titre que le film.

La ressemblance ne s’arrête pas à ces simples questions de forme. Les deux albums présentent de grandes similitudes stylistiques, ce qui mine de rien n’était pas gagné, même avec une telle proximité chronologique, étant donné la grande versatilité de VANGELIS – en attestent ses productions de 1979 et 1980, cinq albums pour autant de directions différentes. Ignacio et La Fête Sauvage, qui sont probablement les plus atypiques et éclectiques bandes originales de VANGELIS, bénéficient donc de l’élan électronique pris avec Heaven And Hell.

La première face, construite de façon symétrique, est introduite par ce qui semble être le thème principal du film, une mélodie fort charmante (qui a d’ailleurs été jouée en concert par VANGELIS à quelques reprises à la fin des années 1970) qui renvoie à la fois à L’Apocalypse Des Animaux (1970 / 1973) qui ne m’a jamais vraiment passionné du fait de mélodies à la fois sentimentales et pas assez affirmées (même si j’aime beaucoup la seconde face), une démarche dont la première face de "Ignacio" me semble vraiment être un aboutissement. Le deuxième morceau, long de treize minutes et combinant nappes planantes, piano et chœurs (chantés par VANGELIS lui-même), est des plus réussis, montrant VANGELIS sous son meilleur jour, tissant des développements au rythme libre sans se perdre en route. Il surclasse allègrement les thèmes romantiques de Heaven And Hell ("Theme From Cosmos", "So Long Ago, So Clear" et "A Way", clairement ce qu’il y a de plus faible sur ce disque), se plaçant plutôt dans la continuité de "12 O’Clock", le beau passage choral de ce même album. Un retour du thème principale conclut la première face; il s’agit en réalité d’un repiquage du thème sur lequel VANGELIS a rajouté de l’orgue électrique joué avec un style baroque, puis des chœurs diaphanes et lointains. Une conclusion un peu artificielle, donc, mais arrivant à point nommé.

La seconde face contient quatre pistes figurant parmi ce que VANGELIS a proposé de plus étrange, mais est loin d’être anecdotique. La première piste est un rock électronique déjanté où VANGELIS s’amuse à émuler un son de guitare électrique avec un synthétiseur et qui se rattache aux passages les plus enjoués de Heaven And Hell, tels que "Bacchanale" et "Needles And Bones", sans toutefois la force implacable de "Aries". La deuxième est un long passage bruitiste, fait de claquements et de sons métalliques, notamment de triturations des cordes d’un piano, le tout allègrement déformé avec des manipulations sur bande magnétique. Ce passage ferait passer Invisible Connections (1985) pour de la musique de relaxation. La troisième marque un retour des ambiances feutrées de la première face de Ignacio, avec des harmonies moins avenantes, dans la lignée de "Intestinal Bat", le thème sinistre et mystérieux ouvrant la seconde face de Heaven And Hell, et qui personnellement me font également penser aux passages dissonants de l’album Atmosphère (1979) de Christian CHEVALLIER. J’ai un vrai capital sympathie pour ces morceaux, en dépit de leur aspect quelque peu déstructuré, du fait justement de leur caractère inhabituel et original.

L’album se conclut bizarrement, avec une dernière piste qui est une interprétation alternative du thème principal du deuxième morceau de la première face. Un petit morceau qui m’a longtemps fait hérisser les poils avec sa mélodie nonchalante sur fond de boîte à rythmes – on est encore loin du Linn LM-1 et du Roland TR-808! –, et que maintenant j’arrive à accepter, mais qui est indéniablement moins réussi et plus daté que la première face de l’album. Deux occurrences d’un même thème, l’une majestueuse, l’autre d’un cheap qui détonne vraiment venant de VANGELIS, et qui montrent que l’interprétation musicale a tout autant d’importance que les mélodies elles-mêmes.

Ce faux-pas final ne m’empêche pas de considérer cet album comme une véritable perle oubliée du répertoire de VANGELIS, qui brille par son absence des coffrets anthologiques et des principales vagues de rééditions de son catalogue de fond, mais qui est relativement facile à débusquer.

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