Ah, la discographie de VANGELIS, quel joyeux foutoir! Une belle palanquée d’albums, de bandes originales, de disques en édition limitée, sans même parler des bootlegs live et des B.O non officielles qui se trimballent un peu partout.
Ce qu’il y a de vraiment bien avec VANGELIS, c’est que quand il n'y en a plus, il y en a encore; nous trouvons, longtemps encore après la primale découverte, quelqu’album caché, ne seraient-ce que des pistes isolées, a contrario des discographies de Jean-Michel JARRE ou KRAFTWERK qui brillent par leur linéarité.
Qui plus est, VANGELIS a refusé d’en rééditer un certain nombre, et n’a jamais daigné offrir une rétrospective d’archives. Cela dit, j’ai découvert Fais Que Ton Rêve Soit Plus Long Que La Nuit assez vite, et lui ai gardé quelques temps une certaine affection, pour son caractère expérimental. Quelques années plus tard, il faut bien avouer que, eh bien, euh…

Tout est dit dans la chronique principale : ce disque est crucifié par des tares structurelles (collages sans aucune cohérence), musicales (chansonnettes d’une mièvrerie difficilement soutenable) et sonores (mièvrerie renforcée par une réverbération gluante). Mais, parce qu’il y a un mais…

Il y a des choses à sauver dans cet album, et plus précisément les passages mélancoliques, portés par des nappes d’orgue flouté à l’extrême, sous-tendues par des coups de percussions – dont nous trouvons d’autres exemples sur, entre autres, le superbe inédit "Georges Braque Ou La Fureur D’Être". Nous en trouvons trois minutes au milieu de la première face, puis une brève portion un peu plus tard, et enfin un passage de deux minutes sur la seconde face. Ce dernier se révèle être le meilleur du disque, enfin débarrassé des extraits sonores superflus, et qui, pour une fois, s’enchaîne bien avec le collage qui suit. J’apprécie en particulier les percussions ascendants et les tintements électroniques ascendants qui y interviennent à plusieurs reprises. Cette transition me donne le frisson à chaque fois. Ce petit thème à l’orgue sera repris et développé en toute fin de seconde face, avec le renfort des chœurs, pour un résultat cette fois calamiteux.

Il ne faut pas se leurrer pour autant. Mal conçu dès le départ, ce disque est assez pénible à écouter. Tout au long du disque, se succèdent de nombreux thèmes, une dizaine il me semble, enchaînés à des collages ou fondus ensemble, mais sans véritable cohérence musicale, contrairement à ce que laissent à penser la tracklist et surtout l’appellation "Poème Symphonique" (hahaha). Tous ces thèmes, à l’exception des passages ambiants susmentionés, combinés à l’orchestration dépareillée et naphtalinée (orgues, chœurs, guitare, piano, trompette… Sex Power en pire), sont insupportables de mièvrerie.

Nous avons donc affaire à un fort mauvais album qui ne vaut que pour quelques passages isolés.