Le concert donné le 3 juillet 1973 par les Spiders From Mars à l’Hammersmith Odeon de Londres est de loin le plus marquant de la carrière de David BOWIE. Il est même devenu mythique pour diverses raisons : qualité de l’interprétation de BOWIE et du jeu de guitare de Mick Ronson, fin d’une harassante tournée et mise à mort du personnage de Ziggy Stardust. Excusez du peu d’événements rassemblés au sein d’une même soirée.

Il faut tout de même attendre 1983 pour la sortie d’un double L.P et 2003 pour la sortie d’un CD et d’un DVD immortalisant l’instant. Justement, examinons cet opus en détails qui, dans sa version remasterisée, possède un son excellent, en tout cas bien meilleur que celui du double L.P de 1983. Mais au-delà de cela, c’est bel et bien la qualité du concert qui importe vraiment. Dès l’entame, une version électrique et énergique de "Hang On To Yourself" nous plonge directement dans l’ambiance de ce show tandis que "Ziggy Stardust" en est le premier grand moment. "Watch That Man", premier titre issu d’Aladdin Sane est quant à lui sympathique mais bien en-deçà du medley gorgé d’émotion composé par "Wild Eyed Boy From Freecloud", "All The Young Dudes" et "Oh ! You Pretty Things". On atteint ensuite un deuxième sommet avec "Moonage Daydream", plus virulent et plus long qu’en studio. C’est l’occasion ici pour Mick Ronson de nous offrir un solo tout simplement hallucinant, plein de panache ! Une légère pause est ensuite amorcée avec "Changes" et "Space Oddity", égaux à eux-mêmes. Il faut attendre "My Death", sublime reprise de "Mes Funérailles" de Jacques BREL, pour s’enthousiasmer à nouveau. Le public est subjugué par l’interprétation légendaire de David BOWIE, seul avec une guitare acoustique.

D’autres morceaux de bravoure jalonnent ce concert comme "Cracked Actor" et "Time", livrés ici sans fioritures. Ils annoncent à merveille le titre-fleuve qu’est "The Width of A Circle", toujours aussi envoûtant quoiqu’un peu longuet. Changement de décor ensuite avec la présentation des Spiders From Mars et "Suffragette City", mené à cent à l‘heure tandis que "White Lite/White Heat", emprunté au VELVET UNDERGROUND marque le début d’un break où l’on sent que le groupe se fait plaisir tout comme sur "Let’s Spend The Night Together", emprunté aux STONES. La fin du concert qui s'approche prend des accents solennels avec le fameux discours qui met fin à l’aventure Ziggy Stardust (Not only it’s the last show of the tour, but it’s the last show that we’ll ever do, thank you). Sous les cris d’une foule désespérée, les premiers accords de "Rock N Roll Suicide" résonnent de façon prophétique et ce titre n’a jamais sonné aussi juste.

Pour conclure, on peut dire que ce concert est exceptionnel à plus d’un titre. Emmenés par David BOWIE et Mick Ronson, les Spiders From Mars prouvent que leur assise scénique était remarquable avec ce show d’une grande qualité musicale et admirablement construit. L’impact énorme du concert est dès lors tout à fait logique et la mort de Ziggy Stardust le fera définitivement entrer dans la légende. Ziggy est mort, vive David !