Que ce fut long ! Dix ans ! Une attente éprouvante pour les fans de l’homme qui venait d’ailleurs. Une cohorte de spéculations si gigantesque qu’elle en remplirait des annuaires entiers, les rumeurs sont allées bon train pendant toutes ces années. Alors, lorsque sans fanfares ni trompettes sonne l’heure du grand retour, j’avoue mon inquiétude. David a-t-il trouvé les ressources, l’envie, la vista, l’énergie de participer à l’ébauche de la musique des années 10, alors qu’il vient d’avoir 66 ans ? La sortie prévue du prochain album est le 11 mars. D’ici là, le Duke nous a envoyé une petite friandise, discrètement sur Itunes, début janvier, ce "Where Are We Now".

La vidéo tourne avec régularité sur les écrans du monde entier. Une première écoute risque fort de vous laisser de marbre. Un piano grave et une petite rythmique fort reconnaissable encadrent une voix qui m’a personnellement laissé une impression de tristesse terrible. La mélodie est... convenue ? Mais incontestablement la répétition des écoutes entraîne une furieuse addiction. Les éléments sensibles s’emparent de votre être avec maestria. Un petite chanson fort simple, mais très réussie. Si elle annonce l’album, celui-ci risque de se révéler très introspectif et personnel.

Elle est accompagnée d’une vidéo, elle aussi fort addictive. David évoque dans la chanson et dans la vidéo la ville de Berlin. Instant nostalgique où un artiste se penche sur son passé, la pièce se voulant la réplique du studio qu’il y partageait avec Iggy POP dans les seventies, lors de la légendaire trilogie berlinoise. C’est profondément surréaliste, et le visage déformé de David y provoque un léger malaise, une inquiétude. On y retrouve bien sûr le mur et les évènements de la réunification. Une chanson sur l’histoire, BOWIE et Berlin. Indissociables.

Dès les premiers jours, le titre fait un vrai flambard dans les charts, ce qui augure du meilleur quant à l’attente du monde de l’art et des mélomanes pour le retour du seul et unique David BOWIE. Faites comme moi : rongez votre frein et allumez des cierges !