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Joni MITCHELL - Clouds (1969)
Par DERWIJES le 22 Février 2021          Consultée 1678 fois

Sorti un an (à deux mois près) après Song to a Seagull, Clouds est le deuxième album de Joni MITCHELL, toujours paru chez A&M Records.

Les choses ont bien changé en un an. Joni MITCHELL n’a cessé de gagner en assurance et continue de se faire connaître dans la scène folk. L’époque où l’on n’entendait parler d’elle que par les autres chanteurs qui reprenaient ses morceaux est désormais révolue, maintenant c’est elle qui tient les rênes de sa musique. Et en plus d’un sens puisqu'elle se passe des services de David CROSBY à la production et s’en occupe elle-même, avec un minimum d’aide de la part de Paul Rothschild, producteur entres autres des DOORS et de Janis JOPLIN. Pareil pour les musiciens, elle s’occupe de tout toute seule et ne laisse revenir Stephen STILLS que pour tenir la basse sur quelques titres. Bye-bye les orchestrations classiques et baroques de Song to a Seagull, le Joni MITCHELL cru 1969 se veut sobre : guitare, chant, basse et une pointe de piano. La production se veut plus distante, moins chaleureuse. La pochette est de nouveau signée par Joni, un nouvel autoportrait où elle tient un lis rouge orangé, la fleur emblème de sa région natale Saskatchewan. There’s no place like home !

La fracture la plus marquante entre Song to a Seagull et Clouds(fi] réside dans le contenu des paroles. Joni y embrasse pleinement son amour pour la littérature et la philosophie. Rien que le titre de l’album se lit à deux niveaux : une référence à un passage du roman Henderson the Rain King (Le Faiseur de Pluie en VF) où le protagoniste contemple des nuages en avion, mais aussi une référence à une expérience spirituelle vécue par Joni lors d’un trajet en avion, où elle se rendit compte rêvant des nuages d’en haut, et ayant rêvé des nuages étant enfant, et ayant rêvé des nuages d’en haut et d’en bas comme aucune génération ne l’avait fait avant, on peut accepter sa mort tranquillement. (traduction très approximative de la citation suivante : I dreamed down at the clouds, and thought that when I was a kid I had dreamed up at them, and having dreamed at the clouds from both sides as no generation of men has done, one should be able to accept his death very easily).
Les amateurs de jolie prose en auront pour leur argent !

Clouds est l’album de deux titres, tous deux popularisés par d’autres chanteuses avant : "Chelsea Morning" et "Both Sides Now". Deux perfections folk, deux bijoux de beauté d’un écrin impeccable. La première est l’une des plus belles chansons jamais écrites sur la Grosse Pomme, la description simple mais poétique d’un rayon de soleil éclairant son appartement de Chelsea. D'abord popularisée par FAIRPORT CONVENTION, Jennifer WARNER, Gloria LORING et Judy COLLINS – dont la version fit un carton et inspira le prénom de leur fille au couple Clinton-, c’est bien la version de Joni qui prime sur toutes les autres – ce sont ses mots et elle est la seule à savoir les dominer-, même si elle admet ne pas tant l’apprécier que cela, la trouvant trop ingénue.

"Both Sides Now"… Sa carte de visite, peut-être son morceau le plus célèbre. Aussi repris par Judy COLLINS, il a été interprété un nombre incalculable de fois et dans tous les genres possibles. Country par Willie NELSON, jazz par Pat MARTINO et Herbie HANCOCK, crooner par Frank SINATRA, pop par Carly RAE JEPSEN, variété française par Lara FABIAN. Il faut dire que le morceau est, franchement, parfait. Et honnête. Contrairement à la procédure habituelle pour les chansons de rupture amoureuse, Joni ne blâme aucun des deux partis, mais contemple les fautes des deux côtés pour comprendre pourquoi ils en sont là où ils en sont. C’est d’une élégance simple mais imparable.

Bien que ces deux titres fassent de l’ombre aux autres, ces derniers ne déméritent pas, aussi bien "Tin Angel" qui ouvre le disque sur son ambiance plutôt sombre, "The Fiddle and the Drum" chanté uniquement a capella (un choix osé pour un morceau qui connaîtra une seconde jeunesse grâce au groupe A PERFECT CIRCLE pour protester contre la guerre d’Irak), que "Songs to Aging Children Come" et sa douce mélancolie. Peut-être pourrait-on accuser "That Song About the Midway", très springsteenien dans son thème, et "Roses Blue" d’être moins mémorables que le reste. Mais de toute manière Clouds dépasse de très loin les espérances de Song to a Seagull. Non seulement il le dépasse mais il propulse son auteure dans la stratosphère, la plaçant dans une ligue à part, intouchable, loin, très loin au-dessus des nuages.

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   DERWIJES

 
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- Joni Mitchell (chant, guitare, piano)
- Stephen Stills (basse, guitare)


1. Tin Angel
2. Chelsea Morning
3. I Don't Know Where I Stand
4. That Song About The Midway
5. Roses Blue
6. The Gallery
7. I Think I Understand
8. Songs To Aging Children Come
9. The Fiddle And The Drum
10. Both Sides, Now



             



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