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Joni MITCHELL - Travelogue (2002)
Par DERWIJES le 28 Octobre 2021          Consultée 631 fois

Travelogue est le dix-huitième album studio de Joni MITCHELL, tout de même ! Personne ne lui reprochera de profiter de la dolce vita avec la carrière qu’elle a eue, de juste passer son temps à peindre et à profiter de sa famille et de ne retourner en studio que de temps en temps. Mais vraiment très occasionnellement car, comme elle n’hésite pas à le dire en interview, le show-biz la fatigue de plus en plus : les choses n’y changent pas, ou plutôt si, mais en pire. C’est toujours plus de demande, plus de fric et moins d’investissement créatif. Elle traîne un peu des pieds pour retourner en studio et annonce haut et fort que ce sera son dernier album. Une dernière fois et au revoir messieurs-dames ! Bon, nous savons que ce n’est pas vrai, mais c’est quand même symbolique qu’elle ait décidé pour le coup de reprendre ses propres chansons dans le style orchestral qu’elle a adopté depuis son précédent disque Both Sides Now. C’est que le temps passe aussi pour elle et que sa santé ne s’améliore pas. Depuis Turbulent Indigo déjà sa voix a changé et, même si elle n’a jamais été une grande chanteuse sur le plan technique, elle ne tient plus comme avant.

On ne pourra pas lui reprocher en tout cas d’avoir fait les choses à moitié, vingt-deux reprises sur deux CDs, qui laissent de côté ses chansons les plus connues pour se concentrer sur les moins connues. C’est déjà honnête, davantage même que certains artistes qui font des albums remix de leurs plus grands hits sans aucune imagination (le dernier STING, allez on balance). Pour le reste, elle reprend son modèle de Both Sides Now. Elle embauche de nouveau Vince Mendoza pour l’orchestration, elle remet dans le packaging du disque des photocopies de ses peintures et elle obtient les mêmes résultats : un Grammy pour Meilleurs Arrangements Orchestraux, de bonnes ventes et un excellent retour critique.

C’est bien gentil tout ça, mais moi je suis dubitatif. Parce que vingt-deux pistes, c’est long. Vingt-deux pistes dont la moitié font plus de cinq minutes pour deux heures de musique, c’est même un poil trop long, ça fait craindre à la fois l’overdose et la répétition. Et effectivement, il tombe dans le panneau. C’est le genre d’album déjà long mais aussi lent, ce qui donne l’impression qu’il dure deux fois plus longtemps. Si on trouvait sur Both Sides Now des arrangements jazz façon big bands, Travelogue les utilise moins souvent pour adopter plutôt une inspiration classique qui rappelle quelque peu ce que fera Tori AMOS sur Night of the Hunters, en moins convaincant. Attention, je ne dis pas que tout est à jeter. Certaines pistes bénéficient de réinterprétations convaincantes, notamment celles dont les textes sont inspirées de poèmes ou de textes religieux, comme "Slouching Towards Bethlehem", "The Sire of Sorrow (Job’s Sad Song)" et "Judgement of Moon and Stars" qui touchent le jackpot. "You Dream of Flat Tires" et "God Must Be A Boogie Man" sont aussi deux réussites, avec "Be Cool" en mode jazz ou "Chinese Café/Unchained Melody" qui fonctionne mieux comme cela qu’en version pop eighties.

Le reste souffre de deux gros défauts : des répétitions et longueurs qui vont de pair. Même après quatre écoutes attentives avec des pauses pour bien digérer, au bout d’un moment on a l’impression d’entendre toujours les mêmes arrangements. Ca aide d'autant moins que Joni chante toujours sur le même ton proche du spoken-word : c’est de la lecture de ses poèmes d’accord, mais nom d’un koala que c’est monotone ! Dans l’ensemble, les arrangements sont quand même réussis, pas de doute là-dessus : le Grammy est mérité mais trop de bonnes choses tuent les bonnes choses, c’est bien connu.

Travelogue est une surdose de sucre. Joni y atteint son objectif : revisiter la partie la moins connue de son catalogue, mais elle y met un excès de zèle qui finit par lui nuire. Il y a quand même pire comme défaut, non ?

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   DERWIJES

 
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- Joni Mitchell (chant)
- Larry Klein (basse, direction musicale)
- Herbie Hancock (piano)
- Billy Preston (orgue hammond b3)
- Chuck Berghofer (contrebasse)
- Paulinho Da Costa (percussions)
- Brian Blade (batterie)
- Wayne Shorter (saxophone soprano)
- Plas Johnson (saxophone ténor)
- Kenny Wheeler (bugle)
- Gavyn Wright (premier violon)
- Vince Mendoza (direction d'orchestre, arrangements)


1. Otis And Marlena
2. Amelia
3. You Dream Flat Tires
4. Love
5. Woodstock
6. Slouching Towards Bethlehem
7. Judgement Of The Moon And Stars (ludwig's Tune)
8. The Sire Of Sorrow (job's Sad Song)
9. For The Roses
10. Trouble Child
11. God Must Be A Boogie Man

1. Be Cool
2. Just Like This Train
3. Sex Kills
4. Refuge Of The Roads
5. Hejira
6. Chinese Café/unchained Melody
7. Cherokee Louise
8. The Dawntreader
9. The Last Time I Saw Richard
10. Borderline
11. The Circle Game



             



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