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Pierre PERRET - Comment C'est La Chine ? (1983)
Par NESTOR le 27 Avril 2021          Consultée 1218 fois

Ma « relation » avec Pierre PERRET, dont ce Comment c’est la Chine est ma quatorzième chronique, a commencé avec le second titre de cet album : "Je suis le vent".
Un titre dont je ne parviens pas à me souvenir comment, ni quand, il est entré dans mes oreilles et dans ma vie, mais qui a fini dans la liste de mes dix morceaux de cœur de tous le temps. Niché entre "Les fleurs du mal" de PASSI et "Ilot 99" de PARABELLUM, cet hymne à la tolérance et à la liberté m’a toujours accompagné et charmé. A tel point qu’il est désormais attaché à tellement d’images que je ne suis pas certain de faire preuve de la moindre objectivité à son égard.
En chroniquant l’album qui le contient, c’est donc un peu comme si j’atteignais le saint Graal. L’impartialité ne sera donc peut-être pas la ligne directrice de ce petit texte.

En 1983, Pierre PERRET est au faîte de sa carrière. Après avoir aligné une série d’énormes succès populaires, il vient de sortir deux albums majeurs et cela fait presque dix ans que ses disques sont constants en termes de qualité et d’intérêt.
Aucune raison, donc, de changer une formule aussi efficace ; un mélange habile d’humour, de peintures des petits travers de nos sociétés, de gouaille, de tendresse et de grivoiseries.
Il n’est donc pas étonnant de constater que ce Comment c’est la Chine contient également une floppée de perles. A commencer par "La télé en panne" qui narre, sur fond de Jazz enjoué, les changements sociologiques et humains qui apparaissent dans un immeuble suite à la défaillance d'un tube cathodique. Ou bien le plus Folk "C’est pas la vie qu’j’avais rêvée", dans lequel la malice de Pierre PERRET transpire de chacun de ses mots. On y retrouve toutes ses qualités d’écriture et d’interprétation.
Dans ces deux cas, les morceaux sont basées sur des épisodes du quotidiens que le chanteur transforme en fresques pleines d’humour et de leçons de vie. Dans ce même style, on peut également mentionner "Un p’tit clébard".
Mais le Pierrot ne se contente pas de se pencher sur les petits événements du quotidien. Sous couvert de dérision, il montre qu’il n’est pas déconnecté des grands enjeux de notre monde. C’est ainsi le cas avec "Y’a pas d’malaise" une sorte de leçon de géopolitique sur fond de bruits de sommiers crapuleux.
Le titre "Comment c’est la Chine" possède également cette double dimension. Il peut tout autant être appréhendé comme un carnet de voyage que comme une radioscopie de la situation de la Chine. Fruit des nombreux voyages qu’il a entrepris après le succès rencontré avec le "Zizi", cette peinture de l’empire du milieu bat en brèche les principaux poncifs attachés à ce pays. Pierre PERRET utilise l’intervention d’un enfant qui joue le rôle de Candide pour renforcer son propos. S’il a souvent eu recours à des voix enfantines, cette fois-ci, ce n’est pas dans le cadre de chœurs collectifs, et cela fonctionne plutôt bien.
On peut aussi mentionner "Je suis le vent" dans lequel, sous couvert d’un morceau « feel good », il expose son attachement aux libertés individuelles et dresse la liste des choses qui le révoltent. Comme d’habitude, la qualité de sa plume lui évite de sombrer dans l’aigreur ou l’agressivité. Son propos est malicieux, aérien, tout comme la flûte virevoltante qui symbolise le vent destiné à balayer toutes les injustices qu’il condamne.
Cette qualité d’écriture est ici impressionnante, le Pierrot se jouant avec une aisance rare des tournures de styles, de la grammaire et du vocabulaire. Ses chansons utilisent pas loin de 5000 mots différents chacune, symptomatiques d’une verve et d’un richesse de propos assez rares, à mettre en comparaison avec les 4883 mots en moyenne par chanson de Bob DYLAN considéré comme un des plus prolifiques dans ce domaine.
La tendresse s’invite également avec "C’était elle que j’attendais" et surtout avec le lent "Y’a rien de plus beau…" dans lequel il remise son ironie habituelle au placard pour se montrer émouvant et poète.

Avec C’est comment la Chine, Pierre PERRET réussit la passe de trois en alignant son troisième album majeur d’affilée. Dénué de la moindre faute de goût, ce disque est le témoignage éclatant de ses qualités d’écriture et de cœur, tout autant que de son évolution depuis ses débuts parfois un peu maladroits.
Que du plaisir.

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   NESTOR

 
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- Pierre Perret (chant)
- Bernard Gerard (orchestration)


1. Je Suis Le Vent
2. Avant On S’écrivait
3. La Télé En Panne
4. C’est Pas La Vie Qu’ J’avais Rêvée
5. Y’ Pas D’ Malaise
6. Un P’tit Clébard
7. C’était Elle Que J’attendais
8. Salut Ami D’aubervilliers
9. Y’a Rien De Plus Beau…



             



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