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- Style : David Christie

Claude FRANÇOIS - Y A Le Printemps Qui Chante (1972)
Par MARCO STIVELL le 22 Octobre 2023          Consultée 1195 fois

Ce qui est amusant, c'est quand on nous vante un tube dont le titre est ultra-positif comme le sont ses paroles, presque caricatural en soi, et qu'on nous colle en-dessous une photo en noir d'un chanteur par trop sérieux, faisant la tête. Bon, il existe une autre version de Y a le Printemps Qui chante, nouveau titre validé pour un album qui n'en a pas, en jaune flashy cette fois et avec une risette pour mieux faire oublier.

En 1972, Claude FRANÇOIS a de bonnes raisons de sourire, alors que son activité se diversifie en l'espace de quelques mois : direction de presse pour la jeunesse avec notamment Playboy, d'une agence de mannequinat aussi. Toujours dans le contrôle avec des millions à la clé, Blond n°2 peut se permettre d'entonner plus que de raison "viens à la maison, y a le printemps qui chanteuh !" ornée de paroles emphatiques soulevées par un quotidien difficile au moment des couplets (rien de nouveau sous le soleil, du lundi ou non, mais on va y venir), sur fond de musique populaire inspirée de la country, avec de l'accordéon, un rythme sautillant, des trompettes mariachi... L'effort précédent avec "Il Fait Beau, Il Fait Bon" avait un goût légèrement meilleur, peut-être grâce aux Fléchettes, absentes ici.

Cela dit, on les retrouve sur l'autre morceau populo de l'album, "Quand l'Epicier Ouvre Sa Boutique", impressions très matinales en ville par FRANÇOIS, différentes de celles de DUTRONC. De quoi parler directement aux amateurs les moins exigeants en musique, et tourner le positif autrement, même si on retrouve les trompettes, le versant sud ensoleillé des Etats-Unis. Dans la légèreté du propos, on est tout de même bien content de trouver un banjo ! À noter qu'elle est au crédit de Frank Thomas (parolier habituel pour Cloclo) et d'un certain Daniel Vangarde, Bangalter de son vrai nom, qui a déjà bossé pour DALIDA, SHEILA et RINGO (l'un sans l'autre en fait), sachant qu'il est le père d'un des futurs DAFT PUNK !

Si cette chanson se place fort mal après "En Attendant", rare crédit d'écriture de Cloclo ici avec Michèle Vendôme, belle musique pleine de nostalgie française pour un ensemble qui n'égale pas "Comme d'Habitude", elle précède justement le texte très consensuel d'Eddie Marnay "Je Chante Pour les Gens Qui S'aiment", adapté de "Softly Whispering I Love You" de DAVID AND JONATHAN (duo anglais), porté aux nues par la version du groupe CONGREGATION. Contre toutes attentes, entre les mots et voix d'un côté, le caractère baroque de l'intro et les soli de guitare de l'autre, l'ensemble est appréciable.

Claude FRANÇOIS est dans une transition mais ne laisse pas tomber la Motown pour autant. "You Keep Me Hangin' On" des SUPREMES devient "Mais C'est Différent Déjà" sur les changements dans l'amour autrefois partagé, pop élancée sans aspérités et guerre plus mémorable que cela. Plus surprenant, "Feu de Paille", dédiée à l'amour que l'on croit – à tort – éternel, et qui commence comme une ballade folk, part dans un trip bubblegum orchestral élancé qui offre une sacrée variation à "American Pie", premier et plus grand tube de Doug McLEAN dont les paroles n'ont rien à voir. La dynamique reste bonne, les choeurs des Fléchettes excellents.

En termes d'étonnement, le clou du disque vient de "Voleurs Bohémiens" qui montre du doigt la xénophobie et, en bon emprunt à CHER de son "Gypsies Tramps & Thieves", parle d'une belle gitane type Esmeralda. Il y a, entre rapidité et relâchements, une belle interaction musicale et quelque chose de magique dans l'instrumentation, tandis que l'auteur Pierre Delanoë réussit, dans un esprit vieille chanson là encore et au prix d'une rime avec 'vagabond', à caser le nom d'Avignon mais sans son fameux pont. Autre moment de possible émerveillement, la religiosité débridée et quelque peu acerbe de "Jesus Christ Superstar" avec son ton hippie et comédie musicale par Tim Rice et Andrew Lloyd Webber, chantée par Murray HEAD à la base. Sur les nouvelles paroles de Michèle Vendôme, Cloclo a heureusement supprimé le saxophone d'origine et omniprésent. Sur ce final gospelisant, il rattrape les choeurs inaudibles et, malgré un fondu trop rapide, livre une de ses meilleures interprétations !

De même, on apprécie la profondeur grave dont il faut preuve sur "Pourvu Que Je Me Souvienne du Soleil" que lui écrivent Vendôme et Jean-Pierre Boutayre, gros slow qui est le contraire de sa prédécesseuse "Feu de Paille", en militant pour l'amour qui dure et le souvenir de tout. Même dans ces collections de chansons, on trouve des suites logiques malgré les humeurs différentes ! Le meilleur titre, que l'on doit cette fois à madame Alice Dona ainsi qu'à un certain Corse nommé Michel Mallory (bientôt beaucoup plus proche de Johnny HALLYDAY), c'est "Merci Merci Beaucoup", où il est question de l'amour passion détruit par l'autre et son attitude de déni, d'éloignement. Une ballade épique avec de beaux éléments folk, piano, guitare mais aussi cordes et banjo, très bien placée dans un album dont le meilleur n'englobe même pas le tube d'un point de vue personnel, situé au contraire dans son milieu et son final.

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   MARCO STIVELL

 
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1. Y A Le Printemps Qui Chante
2. Feu De Paille
3. Pourvu Que Je Me Souvienne Du Soleil
4. Voleurs Bohémiens
5. Merci Merci Beaucoup
6. Mais C'est Différent Déjà
7. En Attendant
8. Quand L'epicier Ouvre Sa Boutique
9. Je Chante Pour Les Gens Qui S'aiment
10. Elle Est Au Bout De La Nuit
11. Jésus-christ Superstar



             



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