Recherche avancée       Liste groupes



      
CHIPTUNES  |  B.O JEUX-VIDEO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Koichi Sugiyama , Yasunori Mitsuda , Yoko Shimomura , Kalle Ylitalo , Kenji Ito
- Membre : Divers Jeux Video
- Style + Membre : The Black Mages , Sq Series, Square Enix

Nobuo UEMATSU - Final Fantasy Iv Ost (1991)
Par CHIPSTOUILLE le 15 Mai 2019          Consultée 986 fois

Avant propos : Une clarification s'impose une nouvelle fois concernant la version ici considérée. Final Fantasy IV est un jeu fort apprécié malgré ses lacunes techniques initiales. Il a en conséquence bénéficié de plusieurs refontes et portages, avec souvent des retouches côté musiques (en bien ou en mal selon les limites du support d'accueil). C'est donc bien la version originale sortie sur Super NES (1) dont nous parlerons ici. Celle-ci est sortie sur l'album "Final Fantasy IV Original Sound Version". L'album original, ressorti depuis sous forme de double en 2013, a ses propres défauts (pistes manquantes, fade-out avant la fin des titres). Ils ne seront pas pris en compte dans cette chronique.

Initialement prévu sur NES, et malgré le changement de génération de console et un jeu qui repousse les limites du genre, Square met moins de temps pour sortir Final Fantasy IV qu'il n'en avait fallu pour le 3ème épisode. C'est un Nobuo UEMATSU visiblement éprouvé qui finit par plaisanter dans les notes de l'album, s'imaginant une version détendue de lui-même travaillant à Hawaï. Si l'évolution est à peine perceptible d'un point de vue visuel (la palette de couleurs aide à cacher la misère), côté musical c'est une petite révolution.

Fini donc, les signaux carrés, sinusoïdaux et triangulaires, Nintendo a vu les choses en grand. UEMATSU, qui s'est pourtant frotté à d'autres technologies dans ses premières années, doit ici affronter 7 ans de progrès technique. Le nombre de pistes musicales passe de 3 à 8, il est désormais possible d'utiliser des percussions. Mais le processeur sonore de la Super Nintendo permet surtout d'enregistrer ses propres sons. Si le rendu n'est pas encore naturel, que la capacité mémoire et la plage de fréquence sont encore limités, ils surpassent largement les capacités des machines concurrentes qui imposaient encore une banque de sons prédéterminés et des crachouillis de rigueur.

UEMATSU raconte lui-même que la composition des musiques de Final Fantasy IV, pour lesquelles il doit définitivement laisser de côté son ordinateur MSX, fut une succession d'essais et de tentatives avortées. Le célèbre Yuzo KOSHIRO (2) démontre, avec la sortie d'Actraiser en Décembre 1990, que les limites sonores de la machine peuvent être poussées très loin. Ce qui du côté de UEMATSU remet tous les travaux achevés jusque-là en question.

Le compositeur va alors puiser des ressources insoupçonnées. Si la suite démontre qu'il y avait moyen de faire encore mieux, l'OST de Final Fantasy IV reste l'un des bijoux de la console. Les premières scènes du jeu, dont la mise en scène est remarquable, exposent un UEMATSU tragédien. Aux musiques martiales ("Red Wings", "Baron Kingdom", "Ring of Bomb"), s'enchaînent une déchirante scène d'Adieu ("Theme of love") et le choc de l'innocence bafouée ("Welcome to our town", "Rydia").

Le troisième épisode embrassait plus de diversité et une certaine forme d'ésotérisme en allant chercher des tonalités interdites. Le quatrième renoue avec la mélancolie insistante des deux premiers opus, et la surpasse. Une coloration celtique, principalement irlandaise, ajoute de la personnalité à l’œuvre. Une touche que l'on remarque dans les mélodies qui rappellent régulièrement le chant plaintif caractéristique des gaéliques. L'usage de la harpe, toujours synthétique, se veut également plus resserré. Un exotisme qu'illustrent "Melody of Lute" et "Trojan Beauty" que l'on retrouve sur l'album Celtic Moon bien sûr, mais également "Golbez, Cloud in the Dark" ou encore "Illusionary World".

Cela n'empêche pas le jeu de varier les plaisirs. "Dancing Calcobrena", valse douce-amère, est sans doute la meilleure fusion possible entre les faces sombre et humoristique de l'auteur. Outre les marches militaires, les percussions permettent également quelques fanfares entraînantes ("Hey, Cid", "Mount Ordeals", et bien sûr "Fanfare" qui prend enfin du corps dans cette version). Le jeu vous fait voyager jusque sur la Lune. Non l'astre froid sur lequel Michael Collins n'a jamais mis les pieds, mais la Lune fantastique de Jules Verne et Georges Méliès. "Another Moon" et "The Lunarians", toujours avec ces arpèges à la harpe, revêtent toutes deux un côté psychédélique des plus mystérieux.

Enfin, bien que UEMATSU déclare à qui voudra l'entendre qu'il n'aime pas les composer, c'est bien dans les thèmes de combat qu'il s'illustre ici le mieux. Final Fantasy IV possède à n'en pas douter la collection de thèmes de boss la plus épique de toute la série. De "Battle 2" à "The Final Battle" en passant par "Battle With the Four Friends", chacun adhère un peu plus à vos conduits auditifs. Là encore, on sent l'ADN Rock Progressif de UEMATSU, bien plus que chez la plupart de ses collègues, laisser des traces de poudre.

Le tout était trop complexe pour ne garnir qu'un seul disque compact. L'épilogue, synthèse des différents thèmes, bat d'ailleurs des records de longueur. Aux arrangements de l'album Celtic Moon vient s'adjoindre le premier album Piano Collections. Entraîné par ses confrères, devançant pour la première fois Koichi SUGIYAMA, Nobuo UEMATSU démontre que la Super Nintendo est une machine qui en a dans le ventre. Entraînante, mélancolique, humoristique, touchante, poignante, l'OST de Final Fantasy IV est une référence du genre.

(1) Seconde console de Nintendo ayant vu le jour en 1990. Elle est donc à la "Super Famicom" ce que la NES ou Nintendo était à la Famicom. Rappelons que Famicom est la contraction de "Family Computer", l’appellation originale de la première console de Nintendo.
(2) Peut-être pas célèbre pour vous, mais c'est un des rares compositeurs à l'époque dont le nom soit mis en avant sur l'écran-titre des jeux.

A lire aussi en MUSIQUE ÉLECTRONIQUE par CHIPSTOUILLE :


Hitoshi SAKIMOTO
Vagrant Story Ost (2000)
I'm going slightly mad.




LORN
Perfekt Dark (2022)
Prenons de la hauteur


Marquez et partagez





 
   CHIPSTOUILLE

 
  N/A



- Nobuo Uematsu (composition)


1. Prelude
2. Red Wings
3. Kingdom Baron
4. Theme Of Love
5. Prologue
6. Welcome To Our Town
7. Main Theme
8. Fight 1
9. Fanfare
10. Hello, Big Chocobo
11. Chocobo, Chocobo
12. Into The Darkness
13. Fight 2
14. Ring Of Bomb
15. Rydia
16. Castle Damcyan
17. Cry In Sorrow
18. Melody Of Lute
19. Mt Ordeals
20. Fabul
21. Run
22. Suspicion
23. Golbeza Clad In The Dark
24. Hey, Cid
25. Mystic Mysidia
26. Long Way To Go
27. Palom & Porom
28. The Dreadful Fight (battle With The Four Fiends)
29. The Airship
30. Trojan Beauty
31. Samba De Chocobo
32. Tower Of Bab Il
33. Somewhere In The World
34. Land Of Dwarves
35. Giotto, The Great King
36. Dancing Calcobrena
37. Tower Of Zot
38. Illusionary World
39. The Big Whale
40. Another Moon
41. The Lunarians
42. Within The Giant
43. The Final Battle
44. Epilogue



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod