Duke s'inscrit dans l'histoire de GENESIS comme l'album de transition idéal, publié à une date idéale (début 1980). On peut même dire l'album idéal tout court !
il est transitoire entre les compositions et l'ambiance feutrée des seventies, et l'aspect pop et direct des années 80.
Contrairement à ce que les plus venimeux assénent, GENESIS ne laissera jamais tomber son passé rock progressif et encore moins sa qualité musicale (y compris pour les morceaux pop). C'est sur Duke que l'on ressent le mieux ce passage d'une époque à une autre avec d'un côté les "Heat Haze" et "Alone Tonight" nostalgiques, et de l'autre les "Misunderstanding" et "Turn it on Again" qui poursuivent la voie de "Follow You Follow Me" (que personnelement je trouve excellent) comme hits internationaux (à une échelle moindre que celle des futurs classiques toutefois), avec plus de caractère encore. "Misunderstanding" faisant partie des toutes premières chansons écrites par Phil COLLINS (dont la voix se fait plus "mordante" qu'avant) suite à ses problèmes de couple, ce qui explique un aspect triste également perceptible sur l'un des bijoux oubliés de Duke : "Please Don't Ask". L'histoire raconte que Phil a aussi proposé "In the Air Tonight" à Tony et Mike, qui l'ont refusé...
"Turn it on Again" quant à elle, est à la base un thème de transition entre deux morceaux, puisque les titres "Behind the Lines", "Duchess", "Guide Vocal", "Turn it on Again", "Duke's Travels" et "Duke's End" s'enchaînaient au départ pour former une longue suite. Le groupe l'a "éclatée" pour éviter les comparaisons douteuses avec "Supper's Ready", mais il la réassemblera lors de la tournée suivante. Chacun de ces morceaux est réellement excellent et si les autres ne le sont pas moins, c'est vraiment cette "suite" qui fait l'ossature principale de Duke. Un immense album, assurément.