Voici un disque qu'il ne faut pas écouter trente-six fois pour comprendre de quoi il retourne. Des petites chansons acoustiques gentillettes, à la limite du chant religieux, cinq garçons de 17/18 ans chapeautés par un producteur douteux, tout a été dit dans la principale. Quand on sait ce qu'est devenu Genesis ensuite, on ne peut que le trouver mauvais, bien sûr.

Ceci dit, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'ils se sont couverts de ridicule pour autant... On va dire que ça leur a permis de se rôder. Vu leur jeune âge, cet album a déjà été une expérience très enrichissante et qu'ils n'ont jamais regrettée, même s'il n'a logiquement jamais été très connu, même à l'heure de gloire de Genesis. Notons que le nom du groupe vient évidemment de cette époque. Avant ils s'appelaient The New Anon, mais Jonathan King les a forcés à adopter quelque chose de plus accrocheur. J'ai toujours trouvé amusant qu'ils aient conservé ce nom Genesis, reliquat de cette piteuse première publication. Bien sûr, cela sonne bien, mais ils l'ont probablement gardé à cause de leur tendance naturelle à la dérision. Un petit truc un peu hors sujet, je trouve également amusant que, bien longtemps après son départ du groupe, en 2004, Peter Gabriel ait fourni une chanson, la superbe "Curtains", pour le jeu video Myst IV : Revelation. Il est donc allé... de Genesis à Revelation.

Revenons à nos moutons - c'est dans l'esprit. Concernant la musique, le problème est la mièvrerie, qu'ils ont heureusement abandonnée rapidement. Si elle est encore légèrement présente dans Trespass, elle y est suffisamment diluée pour ne pas poser problème. Ici, les treize chansons se ressemblent fort. Mièvre et monotone donc, très supportable mais sans intérêt. À moins d'être un grand fan de Genesis comme Marco et moi, mieux vaut passer son chemin.