Si Invisible Touch est l'album de GENESIS le plus populaire aux Etats-Unis, We Can't Dance l'est pour l'Europe, la différence du nombre de ventes est d'ailleurs sensible. Toujours est-il que nous sommes dans la période faste de GENESIS (et de Phil COLLINS pour sa carrière solo) niveau succès. Cela a t-il des retombées sur la musique ? Pas la moindre ! La preuve : maintenant que le format CD s'est imposé, ils ont choisi de proposer un album rempli à ras-bord de musique, avec carrément deux morceaux de dix minutes ! Certains parlent de cette oeuvre comme de l'album mercantile du trio, laissez-moi rire !
Notez plutôt : deux morceaux de dix minutes et une nouvelle pelletée de tubes, le tout encore supérieur aux albums précédents. Oui oui, c'était possible et ils l'ont fait ! Côté morceaux on retient d'abord les vrais tubes ("No Son of Mine", "Jesus He Knows Me", "I Can't Dance" et "Hold on My Heart") puis les "faux" ("Never a Time", "Tell Me Why", "Way of the World" et "Since I Lost You", ils ont marché aussi mais pas autant que les premiers), et ensuite les morceaux plus exigeants (le reste). Quand ce n'est pas la simplicité qui vous attire ("Way of the World", "Never a Time"), c'est l'humour qui vous frappe ("Jesus He Knows Me", critique des télévangélistes, "I Can't Dance" qui pastiche une pub pour jeans), ou l'émotion qui fait chavirer votre coeur sur "No Son of Mine", "Hold on My Heart" et les morceaux "progressifs"... Ces derniers d'ailleurs sont de vraies merveilles, "Driving the Last Spike" et ses deux parties aussi fortes l'une que l'autre, "Dreaming While You Sleep" et son ambiance sombre, "Living Forever" et "Fading Lights" avec les solos de clavier de Tony...
Malgré ce contenu exceptionnel, We Can't Dance s'impose comme l'une des perles du GENESIS "moderne". Et c'est la dernière avec Phil COLLINS si l'on excepte les live. Le meilleur pour la fin... D'une époque !