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Diana ROSS - Ross '78 (1978)
Par DERWIJES le 20 Octobre 2019          Consultée 874 fois

Un truc à savoir sur Diana ROSS : les pochettes de ses albums éponymes –ceux qui ne portent que son nom- sont aussi ses plus classieuses. Bon, à part celui de 1983, mais on va dire qu’il s’agit de l’exception à la règle. Sinon, regardez plutôt ce dessin de Rickey Ricardo GASKINS, c’est t’y pas beau ?

Bon, blague à part, nous sommes en 1978 et Mme ROSS n’a pas une minute à elle. Elle a été choisie l’année précédente pour jouer le rôle principal dans l’adaptation au cinéma de la comédie musicale The Wiz, version afro-américaine du Magicien d’Oz, et la voilà devant jongler entre les répétitions des chorégraphies, l’apprentissage des nouvelles chansons et le tournage, tout en profitant de son temps libre pour enregistrer Baby It’s Me pendant la journée et des chansons disco en soirée. Ah oui, en ’78, la Motown n’a que ce mot à la bouche. Le genre cartonne, il faut prendre le train en marche, pas question de rester derrière ! Et comme Diana ROSS a déjà eu un succès dans les charts disco avec "Love Hangover", on attend d’elle qu’elle réitère l’exploit.
Les choses s’annonçaient bien avec le succès de Baby It’s Me, mais il suffit d’un grain de sable pour enrayer la machine : The Wiz ne remporte pas le succès escompté à sa sortie et, pire, se fait tailler un costard par les critiques et le public. Une tâche sur la réputation de leur meilleure diva ? Hors de question ! Vite, vite, on met en place une tournée qui lâchera plus de paillettes et de glamour qu’une licorne pétomane et on prépare la sortie d’un nouvel album : il faut que le nom de Diana ROSS soit sur toutes les lèvres mais qu’aucune ne parle de The Wiz.

Du coup, les chansons que Diana préparait avec Eddie et Brian HOLLAND, ses compositeurs au temps des SUPREMES, sont remisées au placard et l’on profite d’ailleurs qu’il soit ouvert pour ressortir quelques anciennes compositions que l’on remixe à la mode disco. Le monde étant bien fait, le vinyle permet donc de faire une face A de titres inédits et une face B de remix.
Je vais m’attaquer d'emblée à la face B parce que ce genre de pratique ne m’inspire en général pas confiance : faire du neuf avec du vieux en musique, ça passe si la démarche est sincère, pas quand il s’agit de remplir un disque. En l’occurrence, le bilan est ici mitigé. On passe sous silence "Where Did We Go Wrong" et "Together" qu’ils ont pêchés tels quels de la période Everything Is Everything/Touch Me In The Morning, instrumentation sirupeuse livrée avec les paroles nunuches, preuves que le passé gagne parfois à rester où il est ! "To Love Again" est nettement mieux, ce qui peut surprendre lorsqu’on apprend qu’elle a été écrite selon l’image d’Epinal que se font les Américains de la chanson romantique française, avec ses accordéons, ses instruments à cordes, sa mandoline (un instrument plutôt associé à l’Italie et à Naples, mais bon, pourquoi pas ?) et du chant qui roucoule plus qu’un pigeon parisien. Cela présente un petit côté sympa, ça change des ballades habituelles.
Mais la vraie blague de cette face B, c’est "Reach Out, I’ll Be There". Souvenez-vous du gros hit "Surrender" en 1971, dont la version disco de Gloria GAYNOR l’année suivante avait cartonné. La voici donc de retour chez son interprète originale, attifée des mêmes oripeaux disco qui l’ont remise au goût du jour ! Là où ça devient marrant, c’est que tous ces efforts ne servent pas à grand-chose : la version de GAYNOR s'avère au final supérieure à celle-ci, alors que la version originale était meilleure que ses deux reprises.

Ce n’est pas la première fois dans cet album que Diana ROSS nous fait le coup de la reprise disco moisie. "Livin’, Lovin’ and Givin’" : enregistrée à la base comme une ballade Motown classique avec un orchestre à cordes mettant la chanteuse en avant. La chanson paraît sur la bande-originale du film Thank God It’s Friday, déclaration d’amour au disco avec Donna SUMMERS en tête d’affiche. Cette même Donna SUMMERS sort quelque temps après le single "I Feel Love", composé par Giorgio MORODER. Ledit single déchire tout sur son passage et laisse derrière lui une nuée de concurrents qui se mettent à tenter fébrilement de retrouver la recette magique. Parmi eux, se trouvent évidemment la Motown, qui s’empare de "Livin’, Lovin’ and Givin’", la remixe façon Moroder du dimanche et la place en tête de l’album de Diana ROSS.

Pourtant, elle sait faire du disco Diana, mais pas celui, robotique, du moustachu. L’Histoire le prouvera bien, c’est dans la chaleur de CHIC qu’elle s’épanouit le mieux. Mais en attendant la rencontre avec Niles RODGERS, elle montre déjà ce dont elle est capable dans le domaine avec "What You Gave" qui aurait pu, qui aurait dû être the single de l’album à même de parader dans les charts. On a une instru qui ferait bouger un rocher, et une partie vocale d’enfer. Diana laisse tomber le style smooth et laid back adopté depuis Lady Sings the Blues pour nous rappeler qu’elle est une chanteuse de Soul et qu’elle en a dans les cordes vocales. Ce refrain qui monte d’un coup dans les notes les plus aiguës, c’est bon ça boudiou !
Mais, manque de pot, ce Ross de 1978 ne parvient que difficilement à la 14ème place des charts avant de retomber mollement quelques jours après. La faute à qui ? Certains disent à l’échec de The Wiz qui, par effet domino, a impacté cet album. D’autres incriminent le manque de promotion ou une compétition trop rude. Personnellement, j’adhère à cette dernière version. Cet album a de bonnes chansons pour lui, mais il est sorti au moment où tout le monde faisait ce qu’il propose, et s’est vite mélangé dans le tas. Aujourd’hui considéré comme un petit bijou oublié dans la carrière de la diva, je n’irai pas jusqu’à le tenir en si haute estime mais en recommande tout de même l’écoute, ne serait-ce que pour préparer le terrain à l’album suivant.

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1. Lovin', Livin' And Givin'
2. What You Gave Me
3. Never Say I Don't Love You
4. You Were The One
5. Reach Out I'll Be There
6. Sorry Doesn't Always Make It Right
7. Where Did We Go Wrong
8. To Love Again
9. Together



             



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