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Diana ROSS - Red Hot Rhythm And Blues (1987)
Par DERWIJES le 8 Décembre 2019          Consultée 1401 fois

Pour la première fois depuis 1964, Diana ROSS attend plus d’un an pour sortir un album studio. Et mine de rien, cela veut quand même dire beaucoup sur sa situation : depuis le début de sa carrière, elle a toujours sorti au moins un album studio par an, voire même deux ou trois à l’époque des SUPREMES, mais le déclin progressif des ventes de ses disques l’oblige à prendre un instant pour réfléchir à l’avenir. En plus de cela, les choses bougent en dehors du studio. Son ancienne écurie, la Motown, qui se porte mal elle aussi, commence à envisager la vente, le rachat. Pour l’instant, Diana est toujours chez RCA, mais plus pour longtemps : Red Hot Rhythm & Blues est son sixième et dernier album chez eux.

Si son séjour là-bas a commencé par un feu d’artifice (l’album Diana de 1980 avec CHIC), la suite n’est qu’un long déclin, chacun des disques perdant en qualité et en intérêt au fur et à mesure. Ces échecs successifs commencent à peser aussi sur Diana qui veut au départ faire de Red Hot Rhythm & Blues un disque de reprise de classiques de la soul. Ses producteurs Luther VANDROSS et Tom DOWD (producteur du "Respect" d’Aretha FRANKLIN) lui apportent quelques compositions originales, même si le plus gros de l’album reste constitué de reprises et ne contient en tout que très peu de rhythm & blues, contrairement à ce que promet le titre. Sous l’impulsion de Vandross, Diana se tourne plutôt vers une musique plus contemporaine comme le hip-hop : influence que l’on sent particulièrement bien sur le titre d’ouverture "Dirty Looks", qui ouvre l’album sous les meilleurs augures. C’est pêchu, il y a même des percussions tribales et des synthés pour souligner que c’est moderne, ça sonne dur et presque méchant. Les bonnes résolutions continuent avec "Stranger in Paradise" qui veut se la jouer éthéré sans trop y réussir. A ce moment-là, ma nature pessimiste fait que je n’attends honnêtement pas grand-chose de la suite, ce qui rend le choc d’autant plus rude.

"Summertime", sous son modeste patronyme, est un des meilleurs titres de Diana ROSS. A ce point-là, oui ! Reprise de Leonard COHEN, et non de Porgy and Bess, on passe d’un coup sur une orchestration pour cordes très classe qui rappelle les grandes heures de Mahogany et de Lady Sings the Blues. Le chant est parfait, tout simplement. Tomber sur une pépite pareille, c’est une belle surprise. Alors pourquoi ne pas l’avoir choisi en single ? Par crainte qu’il ne soit considéré comme vieillot ? Il aurait été en tout cas un bien meilleur choix que "Tell Me Again" qui n’a pas fait de vagues lors de sa sortie.

Une fois l’été passé, alors que l’on flotte encore sur un petit nuage, la réalité vient se rappeler à nous. "Shine" ne vous rappellerait-il pas SIMPLY RED ? C’est normal, le morceau a été écrit par Mike HUCKNALL, le chanteur du groupe. C’est très romantique et nous fait redescendre en douceur. Profitez-en, ça s’arrête-là. Le reste de l’album n’est qu’une succession de morceaux passe-partout qui auraient pu être enregistrés par n’importe quelle autre chanteuse du moment. C’est le problème quand on reprend des chansons connues des années 50/60 : elles ont déjà été reprises tellement de fois qu’il faut vraiment se plier en deux pour rendre sa version intéressante. Ce n’est pas le cas ici, vous l’avez compris. On repart sur le R&B soporifique de Swept Away et Eaten Alive. Malgré "Shockwaves" qui conclut l’album sur un hommage au son des SUPREMES.

Le problème de Red Hot Rhythm and Blues, c’est qu’il n’essaie pas assez. Il touche une fois au sublime et propose quelques titres sympathiques, mais retourne vite à la facilité. Il est frustrant de se dire que si ces titres avaient été abordés autrement que sous l’angle 'Copions ce qui se vend pour pouvoir vendre aussi', nous aurions certainement eu une livraison avec des chansons du même acabit que "Summertime". Cet au-revoir résume bien sa carrière chez RCA : de très bons moments faisant face à des choix malheureux prenant plus en compte des considérations commerciales qu’artistiques. Sans surprise, c'est un nouvel échec, malgré un sursaut des ventes après la performance applaudie de Diana lors des Emmy Awards de 1987.

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1. Dirty Looks
2. Stranger In Paradise
3. Summertime
4. Shine
5. Tell Me Again
6. Selfish One
7. Cross My Heart
8. There Goes My Baby
9. It's Hard For Me To Say
10. Shockwaves



             



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