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Diana ROSS - Every Day Is A New Day (1999)
Par DERWIJES le 2 Janvier 2020          Consultée 1422 fois

Quatre albums en 10 ans : Diana ROSS est loin du rythme de sorties annuelles qu’elle nous proposait depuis ses débuts. Mais, les ventes de ses disques précédents ne sont pas exactement impressionnantes et il n’y a guère que les Britanniques pour continuer à la hisser au sommet de leurs charts. Les ventes américaines sont d’ailleurs si décevantes que A Very Special Season et Take Me Higher sont d’abord sortis en Europe !
Pour se faire de l’argent de poche, il lui reste encore les tournées, mais la diva sait bien que ce n’est qu’une question de temps avant que cela aussi ne suffise plus. Il lui reste encore une carte à jouer pour regagner en popularité, celle du cinéma.

Enfin, c'est le petit écran cette fois. La dernière fois que Diana ROSS a fait l’actrice, c’était en 1978 pour The Wiz, mais le film et sa performance avaient été étrillés par les critiques, ce qui l’avait dégoûtée et détournée d’une carrière hollywoodienne pourtant prometteuse.
Du coup, son retour se fait par la petite lucarne, celle d’un téléfilm intitulé Double Platinum. Elle y joue le rôle d’une mère qui abandonne son bébé pour poursuivre ses rêves de gloire et qui, une fois la célébrité acquise, rencontre sa fille devenue femme par le hasard de quelques pirouettes scénaristiques. Un rôle pas si autobiographique que ça pour Diana qui a connu le succès au sortir de l’adolescence, n’a jamais sacrifié ses enfants sur l’autel de sa gloire (que cela soit en les abandonnant ou en les utilisant à ses fins). Le casting du rôle de sa fille n’est pas laissé au hasard, et c’est BRANDY qui est choisie. Hein, qui ça ? devrait être votre réaction, telle que fut la mienne. Brandy Norwood de son vrai nom est une chanteuse et actrice américaine, principalement (uniquement) connue dans son pays natal pour ses rôles dans des séries et son album Never Say Never qui se vendit assez bien pour que les médias s’empressent de la libeller comme étant une énième 'nouvelle Diana Ross'. J’ai écouté son album pour vous, et je vous épargne la critique complète : c’est un pur produit du R&B des années 90, pas foncièrement mauvais mais sans grand intérêt.
(i]Double Platinum rencontre le succès prévu mais sans plus. Il est rediffusé de temps en temps à la TV américaine et se laisse regarder sans déplaisir. C’est très prévisible mais la performance des deux actrices principales est assez décente. Il vaut surtout le détour pour ses moments musicaux.

Eh oui, rien ne se fait sans raison dans le show-biz, et si on met deux chanteuses dans un téléfilm c’est pour qu’elles aillent ensuite enregistrer un album reprenant des chansons dudit téléfilm. Mais bon, Diana ROSS est à son meilleur quand elle est dos au mur, et pour qu’une star de son calibre accepte de jouer dans une production aussi modeste elle devait être même bien écrasée contre ledit mur.

Elle sort dès la première piste le grand jeu avec une reprise de "He Lives In You", issue à la base de la comédie musicale du Roi Lion puis reprise dans sa suite Disney (cf la kro de Marco sur Le Roi Lion 2). Bye-bye les claviers funky de la version Disney, Diana retourne à l’originale en se concentrant sur les percussions tribales et les chœurs africains. Les paroles sont chantées en anglais et en zoulou, il y a un solo de violon à se damner au milieu. Putain, c’est bon ça ! Pardon my French, mais j’irais jusqu’à mettre "He Lives In You" dans mon Top 10 des meilleures chansons de Diana ROSS.

Comme je flotte encore sur mon petit nuage, je ne dirai rien sur "Love Is All That Matter" : elle apparaît dans Double Platinum, à la base un duo avec Brandy. Diana est douée pour les duos et celui-ci ne fait pas exception à la règle, mais 'pour des raisons de politique interne', la Motown a effacé la voix de Brandy sur la version de l’album, laissant un gros trou béant dans la chanson. Un bel exemple d’auto-sabotage, en somme. Ils n’ont heureusement pas touché à "Until We Meet Again" qui reste un autre moment fort de l’album grâce à la présence au premier plan d’une guitare telle qu’on n’en avait pas entendue chez Diana depuis que Bruce KULICK s’invitait en studio. On enchaîne ensuite trois morceaux de soul contemporaine, vous savez, le genre sans âme encore plus fade qu’une galette de riz à la polenta. De la soul contemporaine ? C’est un terme passe-partout que j’utilise (peut-être abusivement) pour désigner ce mélange de soft rock et de soul. Les américains appellent ça de l’easy listening ou de l’adult contemporary, mais je trouve le premier débile et le second cochon, du coup j’utilise mon propre terme.

Il y a la bonne soul contemporaine et la mauvaise, les bonnes chansons de Céline DION et les mauvaises. C’est la même chose, mais pas tout à fait. Les trois morceaux qui suivent "Until We Meet Again" sont mauvais, c’est le ventre gros de l’album où on pique un petit roupillon avant de se réveiller quand le morceau éponyme commence. A partir de celui-là, c’est toujours la même chose, mais c’est mieux. Ils ressemblent comme deux gouttes d’eau aux mauvais morceaux, sauf qu’ils parviennent à nous garder éveillés. C’est compliqué ? Non c’est surtout ennuyeux, autant à écouter qu’à décrire.

Every Day Is A New Day marche dans les pas de Take Me Higher : il y a du bon et du moins bon. Là où il s’en détache, c’est que, quand il atteint le bon, c'est du très bon. Suffisamment bon en tout cas pour en faire le meilleur album de Diana depuis Silk Electric (sans compter A Very Special Season qui est plus une parenthèse qu’autre chose) et pour faire oublier les quelques morceaux creux et les deux remixes inutiles (autre plaie des 90's avec les albums beaucoup trop longs). C’est un album qui mériterait d’être redécouvert et qui aurait mérité plus de succès à sa sortie. Mais, manque de pot, la Motown ne croyait plus en Diana ROSS. Malgré son statut d’icône et sa place dans la compagnie, ils sabordèrent la sortie de l’album en faisant le strict minimum pour sa promotion et en bâclant la sortie des singles. Lassée de ces manigances mesquines, Diana claque rapidement la porte de Motown, pour de bon cette fois-ci, et commence une retraite bien méritée, loin des studios d’enregistrement.

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1. He Lives In You
2. Love Is All That Matters
3. Until We Meet Again
4. Got To Be Free
5. Not Over You Yet
6. So They Say
7. Every Day Is A New Day
8. Sugarfree
9. Someone That You Loved Before
10. Hope Is An Open Window
11. Carry On
12. Until We Meet Again



             



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