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Charles MINGUS - Me, Myself An Eye (1979)
Par DERWIJES le 3 Février 2021          Consultée 955 fois

C’est confiné dans une chaise roulante que Charles MINGUS a conduit l’enregistrement de cet album. Conduit comme un chef d’orchestre son groupe pendant les sessions, car la maladie qui le mine depuis déjà plusieurs années est en train de l’emporter. Cette maladie, c’est celle de Charcot, une belle saloperie, pardonnez l’écart de langage mais c’est encore rester poli envers elle que de l’appeler ainsi. Elle a quelques victimes célèbres à son actif : Stephen HAWKING en est le plus fameux, mais dans le monde de la musique il y a Mike PORCARO et Jason BECKER, qui lutte vaillamment contre elle.

Et Charles Mingus, donc, qui ne se laissait pas faire non plus et trouvait refuge dans la musique, ne cessant jamais de composer. Saluons son courage mais aussi celui de ses musiciens qui devaient travailler avec son humeur de cochon, mais depuis son retour aux affaires au début des années 70, il n’y a guère que Let My Children Hear Music qui est à retenir. Ses autres efforts restent soit décevants, soit en deçà de ses capacités, jusqu’à Cumbria & Jazz Fusion où il était en mode pilotage automatique, sans passion. Me, Myself an Eye part d’un meilleur pied dès son titre, très "mingusien" dans l’esprit. Bâtie sur les dernières sessions qu’il a faites pour Atlantic Records avant sa mort, une partie des arrangements a été fait de manière posthume par le trompettiste Jack WALRATH. J’avoue ne pas avoir fait mes devoirs et ne pas avoir cherché quels parties Walrath a repris, mais savoir qui a fait les arrangements ne change pas grand-chose à l’affaire : ça reste un album moyen.

Quatre titres, la moyenne des disques de Mingus de l’époque. Trois, si on ne compte pas la reprise inutile de "Wednesday Night Prayer Meeting". Pourquoi espérer faire mieux que la version présentée sur Blues & Roots, qui est déjà parfaite ? Seconde reprise, cette fois-ci tirée de "Oh Yeah", "Devil Woman" ne fait que légèrement mieux. La mélodie se laisse aller, mais en la surchargeant d’instruments Mingus y perd le côté incisif de l’originale. Pour rester dans le superflu, mentionnes rapidement "Carolyn"Keki" Mingus" pour la forme mais sûrement pas pour le fond. Reste donc "Three Worlds of Drums", qui ne dure que la bagatelle d’une demi-heure.

Ce morceau représente bien les errements de l’artiste. Ne s’imposant plus de limite il divague pendant de longs moments de flottement. Sur ces trente minutes de musique, combien de rembourrage inutile ? Plus de la moitié, au moins. C’est bien l’improvisation, c’est le cœur du jazz, mais l’improvisation en big-band est un exercice plus compliqué et moins gratifiant. Par rapport au nombre de musiciens présents, en avoir un qui se lance dans un long solo n’est pas très bien pour les autres qui attendent sagement derrière. Bon, passe encore quand c’est Larry CORYELL qui sauve le morceau à lui tout seul avec un solo de guitare grandiose. Du grand art, tout simplement !

Ce premier album posthume de MINGUS ne fait pas honneur à sa mémoire. Poussif et sans rien à dire, il ne présente guère d’intérêt. Les fans les plus compulsifs y trouveront peut-être de la viande à décortiquer, et encore.

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1. Three Worlds Of Drums
2. Devil Woman
3. Wednesday Night Prayer Meeting
4. Carolyn 'keki' Mingus



             



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