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Johnny CASH - Hymns By Johnny Cash (1959)
Par AIGLE BLANC le 4 Septembre 2015          Consultée 1686 fois

Avec 50 millions de disques vendus, Johnny CASH reste dans le champ musical l'une des figures les plus emblématiques des USA. Pendant 35 ans, ses chansons se sont régulièrement classées dans les Charts américains dont un total de 25 rien que sur la période allant de 1958 à 1960. Le Billboard a quant à lui enregistré en son sein 130 de ses chansons. Tandis que le Hot 100 en a élu pas moins de 48. Ce qui en fait en terme de ventes l'égal des ROLLING STONES et des BEACH BOYS. Excusez du peu.
En 1980, son aura était à ce point établie qu'il n'est guère étonnant qu'il ait été le plus jeune à avoir rejoint les plus grandes légendes de la Country dans le temple du Hall Of Fame.

Hyms By Johnny Cash est sorti en 1959, soit en plein âge d'or de sa carrière. C'est le second album qu'il signe chez Columbia, alors que, très fidèle en amitié, 'l'homme en noir' aurait préféré rester chez Sun Records, ne serait-ce que par reconnaissance envers le patron du label, Sam Philips, premier professionnel de l'industrie du disque à avoir cru en lui et à lui avoir laissé suivre sa propre voie sans chercher, surtout pas, à copier ce qui marchait à côté.
Mais Sam Philips n'a jamais été chaud pour que son poulain enregistre un album de gospel, genre qu'il adorait pourtant mais qui ne se vendait pas, selon ses dires.
Et c'est chez Columbia en définitive que J. CASH a trouvé la main tendue lui offrant de concrétiser un rêve d'enfant : enregistrer un album à la gloire du Seigneur.

Une précision me semble nécessaire avant de poursuivre cette chronique : aujourd'hui, être fan de gospel n'implique en rien une profession de foi. Vous pouvez être un fervent Catholique, un Agnostique ou un indécrottable Athée, et vibrer pourtant à l'unisson du rythme et de l'enthousiasme fantastique du gospel.
Pour autant, soyons clair : quand il enregistre ces chants habités par la Foi, Johnny CASH ne répond pas à une mode (rappelez-vous, selon Sam Philips, le gospel à cette époque n'était pas, loin de là, un argument de vente) ni même à un penchant personnel pour ce genre musical. Quand Johnny CASH entre dans les studios de Sony Music à New York en 1958, c'est pour livrer sa propre interprétation des airs qui ont bercé son enfance dans l'Arkansas et qu'il chantait tout le temps chez ses parents, à l'école, pendant les rudes heures du ramassage du coton dans la ferme familiale. Ces chants font partie intégrante de sa vie ; ils ont forgé son appartenance culturelle aux lois sociales et morales de son pays. Ils sont sa fierté d'homme intègre qui jamais ne reniera ses origines paysannes et gardera un lien intime, compassionnel, avec tous les éclopés de la vie, les hors-la-loi, les bafoués et exclus du système.
Dans son autobiographie, il exprime avec sincérité le rempart protecteur que ces airs sacrés ont toujours constitué pour lui aux moments les plus critiques et les plus noirs de sa vie. La Foi qui s'exprime à travers eux lui a toujours servi de guide quand il aurait pu basculer définitivement du côté du Mal.

Sur les 12 titres de l'album, 7 sont des traditionnels religieux que Johnny CASH interprète de sa belle voix de baryton (reconnaissable entre mille), délicatement accompagné par un chœur féminin aérien. Les rythmes sont globalement lents : "Lead Me Gently Home", "Snow In His Hair", parfois empreints d'une joie que tempère la Foi jusqu'à une forme de tendresse collective comme dans le très beau et touchant "Swing Low, Sweet Chariot".
Une première écoute pourrait laisser penser que 'l'homme en noir' interprète ces airs intemporels avec un détachement certain. Cela est dû en partie au timbre un peu traînant de sa voix qu'il ne pousse jamais au-delà du naturel, de sorte qu'il donne l'impression de ne faire aucun effort pour viser à la ferveur que réclament ces chansons habitées par le Seigneur. Mais au fil des écoutes, il est une émotion qui devient peu à peu palpable, et d'une subtilité à laquelle le chanteur n'est pas étranger. En effet, la foi de J. CASH est indéniable et il n'a nul besoin de la forcer artificiellement. La justesse de son chant vise l'équilibre et la simplicité de la ligne vocale. Si ferveur il y a, c'est auréolée d'une retenue qui en confère tout le prix.

Le chanteur ne s'est pas contenté de livrer un disque de reprises d'airs traditionnels. A son palmarès de talent, il faut ajouter celui de songwriter qu'il perpétue depuis ses débuts. Ses compositions personnelles au nombre de 5 s'intègrent harmonieusement au réseau des standards du gospel dont elles constituent en quelque sorte un prolongement, comme une offrande lui ouvrant un espace où s'épancher d'une manière plus intime encore en livrant ses souvenirs d'enfant : "Are All The Children In", "He'll Be a Friend", "Lead Me Father". Malgré cette intimité renforcée, J. CASH ne se départit jamais de sa retenue légendaire. Dans "Are All The Children In", il dévoile ses talents de conteur en adoptant le style parlé qu'il exploitera davantage dans les albums à venir.
Son jeu si particulier à la guitare rythmique est soutenu aussi par celui de Luther Perkins, son premier guitariste à qui il doit ce style de jeu simple devenu la signature du son CASH et qui lui a valu sa première signature chez Sun Records.

Hymns By Johnny Cash est un album authentique, sincère et touchant, mais à notre époque gangrenée par le cynisme et l'ironie, il risque de provoquer le sourire des auditeurs les plus prétentieux, persuadés d'écouter ici ce que la musique peut offrir de plus ringard. Personne n'est obligé de les suivre ni même de les croire.

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   AIGLE BLANC

 
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- Johnny Cash (chant, guitare)
- Marshall Grant (basse)
- Murrey Mizell 'buddy' Harman Jr (batteries)
- Luther Perkins (guitare)
- Marvin Hughes (piano)
- Don Helms (guitare steel 'it was jesus')
- Les Choristes Ne Sont Pas Identifiées.


1. It Was Jesus
2. I Saw A Man
3. Are All The Children In
4. The Old Account
5. Lead Me Gently Home
6. Swing Low, Sweet Chariot
7. Snow In His Hair
8. Lead Me Father
9. I Call Him
10. These Things Shall Pass
11. He'll Be A Friend
12. God Will



             



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