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Johnny CASH - The Fabulous Johnny Cash (1958)
Par ERWIN le 7 Septembre 2015          Consultée 2723 fois

Nous voici face au troisième opus de celui qui symbolise la country. Nous sommes en 58 et il est désormais passé sous contrat avec l'écurie Columbia, une des géantes du disque - Elvis est chez RCA -. Logiquement, il faut donc s'attendre à une pincée de Rock toujours présente au milieu des compositions saisissantes de l'homme en noir. Exit la patte de Sam Phillips, le visionnaire de Memphis a rapidement perdu tous ses poulains les plus juteux ! En tout cas, la pochette le dépeint pour la première fois dans une belle photo où il est souriant. C'est une concession de plus à la modernité, pour suivre l'évolution prônée par Elvis PRESLEY et autres Eddie COCHRAN ou Gene VINCENT. Columbia est consciente des nécessités marketing qui commencent à poindre. D'ailleurs, on retrouve sur cet album le groupe vocal des Jordanaires, qui fera tant pour édulcorer le style du King à grands renforts d'harmonies vocales doo-wop. Comme vous allez le constater, chez Johnny CASH, le résultat n'est évidemment pas comparable.

On débute avec "Run Softly Blue River" qui navigue dans les eaux limpides d'une fusion empruntant tour à tour à la country, au doo-wop et au mouvement alors très en vogue des teenage idol. Le résultat est chouette, et il est étonnant que cette ode aimable ne soit pas parvenue jusqu'à nos oreilles. "One More Ride" est une tentative de plus pour coller à la mode rock'nroll d'alors. Même si CASH garde sa consistance country, la chanson s'adresse aux nombreux danseurs d'alors. Rappelons qu'à l'époque, c'est la seule manière qu'ont les jeunes de se rapprocher physiquement les uns des autres et de pouvoir faire mieux que de s'effleurer. Bien entendu, c'est un vif succès ! "Frankie's Man, Johnny", un des singles, reste dans une veine qui mixe les genres à la mode en cette douce année 58 où le rock bat son plein. Cela reste donc un peu mainstream. Non, non, pas du country-rock, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, la manière de déclamer ses chansons reste tout de même très countrysante, mais l'orchestration est presque rock'n'roll.

Le standard de cette livraison est incontestablement "Don't Take Your Guns to Town" qui raconte avec verve l'histoire d'un jeune souhaitant commencer à porter ses flingues pour sortir en ville. Alors certes, la mélodie est fruste et oscille autour de deux accords, mais rien à faire, la chanson reste dans l'esprit avec une facilité déconcertante. Ce n'est pas du rock, mais bien la country la plus débonnaire qui soit. Elle atteint d'ailleurs la première place du Billboard country 'ricain. Un titre d'une grande sensibilité que je conseille vivement. Le rythme de "That's All Over" doit ensuite tout à la country. On s'éloigne un peu plus des préoccupations commerciales, même s'il reste toujours des éléments un peu rock ici. La splendide "The Troubadour" permet à la voix magique de l'homme en noir de s'envoler avec grâce. "I'd Rather Die Young" sonne classique de l'ouest américain. On imagine à nouveau fort bien le héros s'éloignant à cheval dans le soleil couchant. Rien d'étonnant finalement à ce que Johnny CASH soit devenu l'icône de l'Amérique avec des titres pareils.

"Pickin Time" est à la gloire des fermiers de tous poils. L'idole des petites gens ? Avec des paroles pareilles, aucun doute, Johnny a toujours montré son attachement aux valeurs de son enfance, aux valeurs du sol. Puis, nous avons "Shepherd of My Heart", avec sa rythmique ferroviaire "tchou tchou", qui sonne presque gospel. En revanche, dans "That's Enough", il annonce clairement que Jesus est avec lui et que… Ca suffit ! Ouais je suis comme vous, on se demande comment Jesus a ensuite pu se retrouver au centre du classique des ZZ TOP. Cela voudrait que c'est comme la lune, il y aurait deux Jesus ? On cause du même, de celui qui va à la Nouvelle-Orleans ? Damned ! Passons du coq à l'âne : Ella FITZGERALD a popularisé "Summertime", chez Johnny, il y a "Suppertime" - ouais, c'est moins mélo - qui si elle n'atteint pas au sublime du classique de Porgy and Bess, reste toutefois une évocation d'une grande sensibilité. La lap steel guitar de Don Helms y rejoint pour la première fois une complainte de l'Homme en noir. C'est certes le dernier titre de l'album, mais là on y est, la country moderne est là. Toutes les idoles de la country, les enfants de Johnny CASH, sont nés par ici.

Au final, c'est l'un des albums de CASH qui s'est le mieux vendu. Bien entendu, la réalité est désormais établie, il ne sera pas un chanteur de rock et s'adresse peu aux djeuns qui souhaitent s'éclater lors des party de ces années, mais il va faire l'unanimité et sera le compagnon du quotidien des travailleurs de tous poils. C'était la logique même, et toute sa carrière confirmera cela. Johnny CASh est un mec normal, pas une rock star.

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   ERWIN

 
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1. Run Softly Blue River
2. Frankie's Man, Johnny
3. That's All Over
4. The Troubadour
5. One More Ride
6. That's Enough
7. I Still Miss Someone
8. Don't Take Your Guns To Town
9. I'd Rather Die Young
10. Pickin Time
11. Shepherd Of My Heart
12. Suppertime



             



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