Quiconque cherche un album odieux de Bowie en aura plus que pour son argent avec le fameux opus de 1969, renommé Space Oddity. S'il fallait une preuve qu'il faut arrêter de prendre tout ce que font les « génies » musicaux pour la 8e merveille du monde, en voici une.

Space Oddity, c'est en premier lieu sa chanson éponyme, exposant déjà l'opportunisme de Bowie. Car qu'on le veuille ou non, le chanteur a toujours su prendre ce qui était tendance pour faire sa musique. Le futur montrera qu'il aura bien fait, mais en 1969, "Space Oddity" ne doit sa renommée que grâce à la mission Apollo 11, au vu du thème abordé. Sur un plan strictement musical, voilà une pop propette et banale, qui passe partout sans provoquer de réels remous.

C'est déjà quelque chose cependant, en comparaison de la suite. Un musée des horreurs, voilà ce qu'est Space Oddity. L'enchainement des morceaux est on ne peut plus pénible, on sent bien que le Bowie mod responsable d'un premier album prometteur n'est déjà plus. Il faudrait vraiment être fan pour accepter d'encaisser sans broncher "Cygnet Commitee" ou "Memory of a Free Festival", deux interminables autoroutes vers l'ennui. Allez, à la rigueur peut-on sauver "God Knows I'm Good", tout en prenant garde à la placer dans la catégorie « chansons mineures de David Bowie ».

Space Oddity est donc l'album de la non-confirmation. Certes, Bowie démontre ici qu'il sait saisir sa chance au bon moment, mais ce n'est guère suffisant pour sauver l'opus du naufrage artistique. Ce qui est toutefois rassurant, car en tombant aussi bas, on ne peut que remonter.