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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1970 Trespass
1971 Nursery Cryme
1972 Foxtrot
 

- Style : Kansas
- Membre : Quiet World, Flaming Youth, Frank Zappa , Guaranteed Pure, Gtr, Daryl Stuermer , Squackett, Stiltskin, Brand X, Mike & The Mechanics, Mike Rutherford , Anthony Phillips , Tony Banks , Cut_, Phil Collins , Ray Wilson , Steve Hackett , Peter Gabriel

GENESIS - Foxtrot (1972)
Par SOPHIE le 7 Mars 2006          Consultée 34148 fois

Cet album est le 4ème de GENESIS, époque durant laquelle sévissait encore le très excentrique Peter Gabriel.
Et cet opus est très bizarre, à commencer par sa pochette : peinture représentant une chasse à courre au bord de l’eau, sur laquelle se trouve une femme renarde.

Le premier morceau débute par une longue intro apocalyptique, l’orgue est d’ailleurs omniprésent. Pour ceux qui connaissent la science-fiction, cette ambiance me fait penser à un livre dont je ne me souviens d’ailleurs que de l’ambiance, La couleur tombée du ciel de H.P Lovecraft, très sinistre, ou encore La Guerre des Mondes de H-G Wells. "Watcher of the Skies", est-ce l’homme qui se tourne vers une autre planète ou l’étranger qui se penche vers la nôtre, il semble en tout cas que la vie touche à sa fin.

"Time Table" est une chanson plus humble, musicalement moins torturée mais très belle. Moins de fioritures et pourtant une mélodie envoûtante et efficace qui monte comme autant de questions. Le thème est très nostalgique, très beau texte qui évoque l’époque des chevaliers, en regrettant la déchéance des valeurs de l’honneur au fil du temps.

"Get’em Out By Friday", ou la violence mercantile d’investisseurs immobiliers prêts à déplacer les populations pour faire plus d’argent. Le morceau est joué comme une pièce de théâtre (dans laquelle Peter Gabriel joue magistralement tous les rôles) : un investisseur et son expulseur, et une locataire. La musique change de rythme en fonction du personnage. Un break musical annonce les années qui s’écoulent, et tout recommence. L’investisseur devenu Lord effectue une nouvelle affaire enrichissante, tandis que l’humanité est contrôlée par les robots.

"Can-Utility..." : Jolie mélodie grâce à laquelle Peter Gabriel fait montre d’une extrême amplitude vocale, passant sur la même phrase musicale du plus grave au plus aigu. Le pont musical et le final sont fantastiques, lente montée en puissance.

"Horizon’s" est un instrumental acoustique très court que chacun reconnaîtrait en se disant : c’est du GENESIS ? Ce morceau dédié à la guitare sèche fait figure de berceuse au milieu de cet album.

"Supper’s Ready", le dernier morceau, occupe toute la face B du 33-tours. C’est un univers à lui tout seul, une fresque musicale difficile à cerner. Je dois avouer que j’ai peur de comprendre ce que signifie le titre "Le souper est prêt", je crains qu’il ne s’agisse pas d’un simple plateau repas.
Le morceau démarre tranquillement dans le salon du personnage, il est auprès de son amie et le visage de celle-ci change. Allez donc savoir ce qui se passe dès lors : est-ce qu’il passe de l'autre côté du miroir, est-ce qu’il s’endort à la manière d’Alice aux pays des Merveilles pour faire un rêve tellement réaliste et surréaliste à la fois, rêve qui tourne d’ailleurs au cauchemar? Au début du voyage, Peter Gabriel chante à la fois la voix basse en première voix et la voix haute en seconde voix, ce qui donne à l’ensemble un effet de relief à cet air qui servira de leitmotiv au long de notre périple au cours duquel mélodies et rythmes changent en fonction des paysages et des situations rencontrées. De longues plages instrumentales, parsemées de guitares, de flûtes et d’orgue, ménagent le suspense de l’histoire, comme la mise en place des différents tableaux d’une pièce de théâtre.
Le personnage parvient au cœur d’une bataille, la musique s’énerve jusqu’à la victoire, puis elle devient glauque alors que le personnage traverse le chaos qu’a semé le combat. Quant à l’apocalypse, nous y arrivons doucement, petite musique planante, entêtante à la flûte, sur fond de guitare sèche, puis la musique monte et les trompettes de la mort sonnent le glas : 666, le nombre diabolique.
On croit enfin revenir les pieds sur terre, changé par ce "rêve' (??). Le leitmotiv revient en force, Peter Gabriel ne chante que la voix haute, plus haute encore qu’au début, et plus puissante, mais le personnage est-il réellement rentré chez lui?

Pour résumer, ce passage long de près de 23 minutes présente un texte surréaliste et une très grande varieté musicale. Peter Gabriel démontre sa faculté à jouer tous les rôles de ce spectacle.

Album riche mais, il faut bien l’avouer, ayant énormément vieilli par son orchestration. Et plus personne n’écrirait de morceaux aussi longs et compliqués aujourd’hui.

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   (5 chroniques)



- Tony Banks (orgues, piano, synthés, choeurs)
- Steve Hackett (guitare électrique, 12 et 6 cordes)
- Phil Collins (batterie, choeurs, percussions)
- Peter Gabriel (chant, flûte, tambourins, hautbois)
- Michael Rutherford (basse, guitare 12 cordes, chœurs)


1. Watcher Of The Skies
2. Time Table
3. Get'em Out By Friday
4. Can-utility And The Coastliners
5. Horizon's
6. Supper's Ready



             



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