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ROCK PROGRESSIF  |  LIVE

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1967 The Piper At The Gate...
1968 A Saucerful Of Secret...
1969 Ummagumma
1970 Atom Heart Mother
1979 The Wall
1983 The Final Cut
1987 A Momentary Lapse Of ...
1994 The Division Bell
2014 The Endless River
 

- Style : Monkey3, Deconstruction, The United States Of America , Eloy, Mostly Autumn
- Membre : Rick Wright , Syd Barrett , Roger Waters , David Gilmour
- Style + Membre : Nick Mason

PINK FLOYD - The Dark Side Of The Moon - Live At Wembley 1974 (2023)
Par BRADFLOYD le 5 Mai 2023          Consultée 3580 fois

Bon, je l’ai promis à LONG JOHN SILVER en répondant à son commentaire sur la sortie du coffret TDSOTM - 50ème anniversaire. Voici donc la chronique officielle de Forces Parallèles pour l’album live correspondant et enregistré durant la tournée The British Winter Tour ’74. On est ainsi, à Forces Parallèles : comme le disait le père d’un ami du temps de mes études à REIMS et qui vendait des pompes et autres bottines, choses promises, choses sûres.

Cependant, faisons fi de ces calembours plus ou moins pourris et intéressons-nous à cet album qui n’a d’inédit, en 2023, que le fait de n’être jamais sorti sous le format vinyle jusqu’ici alors qu’il l’a déjà été sous format CD en 2011 à l’occasion de la réédition Immersion Box de cet album iconique sorti en 1973 (cf. ma chronique sur le coffret 50ème anniversaire). Et l’intérêt, aussi, est de recontextualiser tout cela. Pour ce faire, je vais même vous citer mes sources, à savoir Nick MASON lui-même et Glenn Povey dont les ouvrages sont de véritables bibles, comme ceux de Mark Blake, pour ceux qui cherchent à en savoir plus sur ce groupe légendaire.

1974 est une année particulière pour lui : le succès de TDSOTM a été tel que les membres du PINK FLOYD ont cherché, par manque d’inspiration, à retarder le moment où il devait retourner en studio pour lui offrir un successeur. On a donc la maison de disque Harvest qui va en profiter pour sortir, coup sur coup, The Nice Pair qui n’est jamais que la réunion sur double LP des deux premiers albums du groupe, Masters Of Rock, une resucée de The Best Of Pink Floyd sorti en 1970, malheureusement avec une pochette tout ce qu’il y a de plus hideuse, et le double LP reprenant à l’instar de The Nice Pair les deux albums de Syd BARRETT, The Madcap Laughs et Barrett, albums produits et joués pour partie par GILMOUR, WRIGHT et/ou WATERS. Nick MASON, de son côté, produisait cette même année Rock Bottom, le chef-d’œuvre de Robert WYATT tandis que Dave GILMOUR produisait un album du groupe UNICORN, formation qui allait lui permettre de rencontrer la jeune Kate BUSH, laquelle gravitait autour.

1974 est surtout l’année de la fêlure avec le public français pour une histoire de sous et de compromission ("Money") avec les sodas de la marque Gini, première incursion de la publicité dans l’organisation des concerts des groupes de pop music. Là encore, PINK FLOYD était en avance sur son temps mais, à l’époque, cette compromission passait assez mal auprès des fans.

1974 a été aussi l’occasion d’innover pour le groupe en créant des films d’accompagnement pour les concerts à venir, mélanges d’images d’archives et d’autres spécifiquement tournées pour l’occasion (tels des extraits du surfeur de Crystal Voyager tourné par George Greenough illustrant "The Great Gig In The Sky" ou les animations du ballet de pendules de Ian Eames sur "Time"), avant que Gerald Scarfe n’entre réellement en piste*. Ces films seraient désormais projetés sur le nouvel écran circulaire de douze mètres de diamètre, devenu la marque distinctive des concerts du plus grand groupe de l’époque. Ayant plus ou moins abandonné l’idée de créer un disque sans instrumentation autre que les sons provenant des objets du quotidien**, le groupe travaillait toutefois sur de nouveaux titres qu’il allait expérimenter durant ce British Winter Tour, à l’instar de ce qu’il faisait depuis plusieurs années, notamment dès 1972 pour l’album noir au prisme. Ces expérimentations étaient jouées en première partie et avant le clou du spectacle, à savoir l’intégralité de TDSOTM, lui-même suivi d’un rappel magique pour clore ces concerts. Le paradoxe était que, à cette époque, chacun des membres du groupe ne pensait qu’à se séparer des autres alors que, de l’avis général moins quelques pisse-froid***, le ressenti des concerts par le public était plus qu’enthousiaste.

Et il y avait de quoi : outre le fait que chaque concert était programmé en soirée après des matchs de Premier League, ce qui leur drainait immanquablement du public, de même qu’un côté visuel de plus en plus poussé, au grand dam de GILMOUR qui aurait préféré se concentrer plus sur la musique, le groupe proposait, en ces 15, 16 et 17 novembre 1974, les titres suivants :
"Shine On You Crazy Diamond" (part.1 à 9)****
"Raving And Drooling" (futur "Sheep" dans Animals)
"(You’ve) Gotta Be Crazy" (futur "Dogs" dans Animals)
TDSOTM
Encore : "Echoes".

Excusez du peu !!!
Pour information, le concert du 16 novembre a fait l’objet d’un enregistrement officiel dans sa seconde moitié, avec le rappel "Echoes", et a été diffusé par Radio One le 11 janvier 1975. C’est ce concert que nous avons ici, remasterisé pour l’occasion, moins "Echoes", malheureusement, que l’on retrouve, pourtant, dans un pressage CD japonais de 2011 sous le titre Live At The BBC et qui fait suite à TDSOTM enregistré ce soir là. Pour ce qui concerne les trois premiers titres, vous pouvez les retrouver dans le double CD Expérience Edition ou le coffret Immersion Box de WYWH, sortis, eux aussi, en 2011 et vous aurez ainsi l’intégralité des morceaux joués durant cette série de concerts pendant ces trois jours, à moins que vous ne préféreriez investir dans ces disques non officiels tel Black Holes In The Sky qui restitue, avec un son très largement inférieur, l’intégralité dans l’ordre du show du 16 novembre 1974. Selon mon humble avis, ils auraient pu quand même faire mieux les choses de ce côté au lieu de tout disperser … n’importe quel fan aurait préféré un double album complet de ces soirs-là, surtout qu’il y avait la matière. Peut-être des différences de spectre au niveau du son suivant les captations, s’il ne s’agissait pas d’un seul et unique concert, et la difficulté de les fondre en un seul live officiel en sont-ils la cause, à moins que ce ne fut que pour des raisons de cohérence thématique.

Justement, parlons-en, du son : là, vous pouvez y aller les yeux fermés et vous aurez une expérience immersive assez incroyable avec un groupe au sommet de sa forme. Lorsque l’on évalue les dynamiques sonores tout le long des dix titres, on perçoit qu’un travail monstrueux a été fait sur chacun des instruments ou sur les voix et, rien que pour ce fait, l’achat de ces supports, tant CD que vinyle, vaut très largement le coup. Selon certains sites spécialisés dans l’analyse faite par les spectogrammes, le pressage du vinyle est de bonne qualité sans problème dans le haut du spectre à l’identique avec la version studio. L'image sonore est très large et détaillée avec un équilibre sonore qui privilégie un peu plus le bas du spectre par rapport aux versions numériques. Il en est de même pour le CD qui propose une clarté incroyable et, même si les titres ne sont jamais qu’une version live d’un album que l’on connaît par cœur, ceux-ci ne sont pas exactement des copies conformes, le groupe se permettant parfois de légères improvisations, voire rallongeant de quelques secondes certains titres. Ainsi, "Speak To Me" prend le temps de s’installer, "On The Run" gagne 1’30, "Money", plus de 2’00, sans parler de cette version allongée de "Any Color You Like" qui passe de 3’25 à 8’11 et qui est tout simplement magnifique par ce dialogue entre la guitare de GILMOUR et les claviers de WRIGHT. C’est par ce type de titres que l’on comprend mieux la complicité musicale entre les deux hommes, cette complicité que GILMOUR avait relevée lors du décès de son acolyte le 15 septembre 2008. En l’espèce, c’est simple, c’est le PINK FLOYD d’avant, celui de l’audace, que l’on entend pour la dernière fois. Après, ce ne sera plus jamais pareil.

Alors, après la note désastreuse que j’ai attribuée au coffret célébrant les 50 ans de cette œuvre et dont j’ai donné les raisons dans ma précédente chronique, je vais me rattraper ici en mettant la note maximum à cette sortie du live de 1974. Parce que, si l’on fait fi des bonus dispersés dans les différentes éditions antérieures, ce disque est réellement magique et fait plaisir aux cages à miel au point que l’on pourrait presque préférer cette version à celle produite en studio en raison du caractère organique de la prestation du groupe. Aussi, si vous ne l’avez pas encore écoutée, un conseil, allez-y, vous ne risquez pas d’être déçus.


* Gerald Scarfe avait, cependant, participé à l’élaboration du livret-programme du Winter Tour en croquant de manière humoristique et dans son style si caractéristique les quatre membres du groupe.
** Projet Household Objects que l’on retrouve en partie au début du titre "Shine On You Crazy Diamond".
*** Nick Kent du New Morning Enquirer n’hésitait pas à parler de stérilité, voire de supercherie en raison de l’existence désespérément bourgeoise des membres du groupe et se concentrait plus particulièrement sur les cheveux de GILMOUR, l’air cradingues, maintenus en plus par surplus de graisse capillaire, et cascadant par dessus ses épaules en de spectaculaires festons fourchus. De même, Rick WRIGHT considérait que les prestations de ces soirs là étaient les pires moments de la tournée, notamment en raison des fréquents problèmes de Larsen durant les shows, non entrevus pourtant sur le présent disque.
**** C’est le seul témoignage officiel connu où le titre est interprété dans son intégralité, tel un nouvel "Echoes" avant la coupure faisant de WYWH un tout cohérent. En effet, à l’époque, ce titre avait été envisagé de n’être joué que sur une seule face de LP. Il présente en l’espèce la particularité d’avoir une introduction totalement différente, les quatre notes jouées sur un rythme plus rapide que dans le disque de 1975, les parties 1 à 3 qui se cherchent, Roger WATERS faisant la voix principale (en partie fausse), doublée par celle de GILMOUR sur les parties 3 et 7, la partie 5 écourtée, la partie 6 faisant la part belle à Rick WRIGHT sur une basse ronflante (il s’agit de la partie la plus proche de la version finale) avant introduction de la pedal steel de GILMOUR. La partie 8 est beaucoup plus musclée que dans WYWH et la partie 9 est loin de sa version définitive. A noter les paroles déjà finalisées et l’absence du saxophone de Dick Parry, pourtant présent sur la tournée.

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- David Gilmour (guitare, pedal steel, chant)
- Roger Waters (basse, chant)
- Richard Wright (claviers, chant)
- Nick Mason (percussions, effets sonores)
- Dick Parry (saxophone)
- Carlena Williams (chœurs)
- Venetta Fields (chœurs)


1. Speak To Me
2. Breathe
3. On The Run
4. Time
5. The Great Gig In The Sky
6. Money
7. Us And Them
8. Any Colour You Like
9. Brain Damage
10. Eclipse



             



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