A Trick of the Tail est le meilleur GENESIS.

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. Peter Gabriel parti en 1975, on pouvait craindre la perte de l’âme du groupe, ainsi que sa poésie si unique et inventive. Si pour ce dernier point il y a du vrai, pour le reste, en revanche, non. On connait l’histoire : un casting fastidieux où les quatre musiciens ont dû supporter de fades clones de Pete Gab’, avant de se rendre compte de l’évidence : Phil Collins sera parfait dans le rôle, lui qui secondait déjà le chant depuis son arrivée au sein de GENESIS.

Pourquoi c’est cet album qui devrait décrocher les lauriers chez GENESIS ? Pour tout un tas de raisons pour la plupart légitimes. Avec le premier opus de 1976, le désormais quatuor parvient à trouver un équilibre entre fresques romantiques et mélodiques, et mouvements pop-prog suffisamment captivants pour plaire à un cercle large - je maintiens que GENESIS est un groupe pop. Un vrai bonheur qui contraste avec le caractère parfois trop alambiqué de l’album précédent et même de certains passages de la discographie passée du groupe.

A Trick of the Tail n’est même pas un album de transition, tant il sonne déjà si perfectionné dès la première écoute. Certes, "Dance of a Volcano" semble mouliner au début, surtout avec la production ayant trop forcé sur le mellotron, et il y a quelques longueurs à dénoncer sur "Mad Man Moon" ; pour autant, rien n’est mauvais, et à titre franchement personnel, "Los Endos" peut être écarté - mais étant le morceau final, est-ce si grave, j’en doute. À côté, que des merveilles : la pop légère et amusante du morceau-titre, la mélancolie de "Entangled", et j’en passe et des meilleurs.

GENESIS n’est donc pas mort avec A Trick of the Tail. On peut lui préférer d’autres albums (sauf Foxtrot parce que faut pas déconner), regretter sincèrement Peter Gabriel, mais impossible de nier que le premier opus de 1976 est une preuve supplémentaire que le groupe sait toujours être excellent, contre vents et marées.