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- Style : Mgmt, Jellyfish, The Lickerish Quartet
- Membre : Dennis Wilson
- Style + Membre : Brian Wilson , Wilson Phillips

The BEACH BOYS - Friends (1968)
Par MARCO STIVELL le 18 Juin 2024          Consultée 335 fois

Autant Wild Honey (1967), malgré ses ventes faibles en comparaison des albums précédents, arrivait à fort bien se classer dans les tops 30 U.S.A. et (surtout) Grande-Bretagne, autant ce dernier pays est le seul à soutenir vraiment le projet Friends (1968). La mère patrie Amérique ne soutient plus ses BEACH BOYS, ses poulains chéris, ou si peu, tant qu'ils n'ont pas de tube digne de ce nom. Le groupe ex-star, le plus étonnant d'alors (plus que ceux qui partent de rien et sont d'emblée vantés comme maître du garage-rock ou du psychédélique), fournit une musique en fonction d'une inspiration à un point tel qu'il donne l'impression à l'écoute de ne pas savoir lui-même où il va.

Friends n'est pas non plus Smiley Smile (1967) en termes d'exigence. La ballade éponyme renoue avec le son de Pet Sounds (1966) et l'on note bien le retour d'une partie de la Wrecking Crew, l'équipe d'accompagnement/enregistrement favorite de Brian Wilson, mais ce trois temps à la fois folk, savant et dérangé annonce bien la couleur. Ces saxophones plus rugueux que jamais couplés aux harmonicas plus doux, ces montées harmoniques qui nous tombent dessus, ce voyage étrange où la nostalgie prédomine, voilà encore du grand art pour les BEACH BOYS mais dites-vous que c'est l'unique single potentiel qu'ils ont trouvé !

Brian et son jeune frère Carl y partagent les vocaux principaux, tout comme pour "Wake the World", jolie ballade pop jazzy d'une minute trente à peine, avec une ligne de basse au médiator si délicate par Lyle Ritz (passage trop court avec les cordes frileuses, mais splendide). Néanmoins, comparé à Wild Honey, les personnalités émergentes de cet opus sont Al Jardine au niveau de la composition, ainsi que Dennis Wilson qui fournit deux titres avec le parolier Steve Kalinich. "Be Still", qu'il chante seul sur fond d'harmonium, est une belle complainte vite interrompue mais pas anecdotique pour autant. "Little Bird", duo Dennis/Brian, est un des sommets de l'opus, en bonne pop binaire à surprises bien de son époque, choeurs espiègles, banjo, accélération, violoncelles avec de l'allure.

Au même niveau, on peut placer aisément "Anna Lee, the Healer", pour l'aspect traditionnel Brian-Mike Love avec ce dernier très en avant. Le contraste couplets 'bleus'/refrains 'bamba' ensoleillés y est saisissant. À côté de cela, "Meant for You", l'autre chanson des cousins, pose Mike en voix grave sur une ballade sensuelle, choeurs à l'appui. Brian s'inspire toujours de son quotidien et en fait une aventure, cherchant une maison sur "Busy Doin' Nothin'" orienté bossa-nova et plutôt solo pour celui qui avait pensé Friends comme tel, sans les BEACH BOYS au départ et enregistré l'album chez lui. La country "When a Man Needs a Woman" mentionne la grossesse de sa femme Marilyn, il y dit attendre un fils – à son tour d'être surpris ! - et on apprécie son propre solo d'orgue tout en vague.

Les instrumentaux "Passing By" – mignon comme tout – et "Diamond Head" - avec le ukulélé de Ritz et le piano préparé qui évoque les chants d'oiseaux –, visite plutôt tranquille d'Hawaï malgré un début guerrier (l'armée US n'y a pourtant pas balancé de bombe atomique), confirment que cet opus, moins bon que le précédent, possède une valeur certaine. Malgré les aléas et les brianwilsoneries plus qu'incertaines, les BEACH BOYS demeurent soudés. Ils font juste quelques erreurs de trajectoire et l'ère hippie, mis à part sur le plan créatif, ne leur est pas franchement profitable, contrairement aux BEATLES qui n'échappent pas aux reproches non plus à l'ère Magical Mystery Tour, tout comme les ROLLING STONES avec leur majestés sataniques requérantes.

La doctrine 'peace and love' leur a été, par l'entremise de Mike Love et sa découverte de l'Inde, renforcée grâce à un certain Maharishi Mahesh Yogi, gourou des gourous du rock d'alors. Mais contre toutes attentes, "Transcendental Meditation", titre de conclusion, n'a rien de reposant ni religieux musicalement parlant ! C'est presque un gag, en tant que seul vrai rock de tout Friends proposé, brisant le son lo-fi, avec des voix plus beatlesiennes que jamais, plus de cuivres que de guitares et un sax qui semblait n'attendre que ça pour s'enflammer.

La tournée commune prévue avec le Yogi s'arrête très vite, faute de ventes de billets ainsi que d'un bon timing, puisque Martin Luther King, assassiné au même moment, n'espérait pas tant de remous consécutifs. Pendant ce temps, Friends se ramasse copieusement dans les charts américains et Capitole Records prend peur. Pour ne rien arranger en la matière - même si cela ne se confirmera qu'un an plus tard -, question excès de 'love' et d'amitié, Dennis Wilson, le brave blond surfeur en pleine affirmation, noue des relations artistico-spirituelles un peu trop naïves avec un autre gourou, bien implanté en Californie celui-là avec sa 'famille', de sombre mémoire pour leurs futurs crimes.

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   MARCO STIVELL

 
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- Brian Wilson (chant, orgue, piano, percussions)
- Carl Wilson (chant, guitares, basse)
- Dennis Wilson (chant, congas, harmonium)
- Mike Love (chant)
- Al Jardine (chant, basse)
- Bruce Johnston (chant, piano, clavier)
- Murry Wilson, Marilyn Wilson (choeurs)
- Lyle Ritz (basse, contrebasse, ukulélé)
- Jim Gordon (batterie, percussions)
- Norm Jeffries, Gene Pello (batterie)
- Alan Estes (percussions)
- Jim Ackley (claviers, guitare)
- Al Vescovo (banjo, guitare, lap steel guitar)
- Arnold Belnick, John Devoogt (violon)
- Bonnie Douglas, William Kurasch (violon)
- Jay Rosen, Leonard Malarsky (violon)
- Paul Shure, Ralph Schaeffer (violon)
- Norman Botnick, David Burk (alto)
- Raymond Kelley, Jacqueline Lustgarden (violoncelle)
- Jimmy Bond (contrebasse)
- David Cohen (guitares)
- Roy Caton, Dick Forrest (trompette)
- Ollie Mitchell, Tony Terran (trompette)
- Jim Horn, Don Englert (clarinette, saxophone)
- Jay Migliori (saxophone, clarinettes)
- Bill Green, Bill Perkins, Robert T Jung (saxophone)
- Meyer Hirsch, J Kenneth Jensen (saxophone)
- Tom Scott (saxophone, flûte basse)
- David Sherr (ssaxophone, hautbois)
- Dick Hyde (tuba, bugle)
- Tommy Morgan (harmonicas)


1. Meant For You
2. Friends
3. Wake The World
4. Be Here In The Mornin'
5. When A Man Needs A Woman
6. Passing By
7. Anna Lee, The Healer
8. Little Bird
9. Be Still
10. Busy Doin' Nothin'
11. Diamond Head
12. Transcendental Meditation



             



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