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- Style : Mgmt, Jellyfish, The Lickerish Quartet
- Membre : Dennis Wilson
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The BEACH BOYS - The Beach Boys (1985)
Par MARCO STIVELL le 20 Septembre 2024          Consultée 218 fois

And then there were five, et il n'en resta que cinq. Les BEACH BOYS ne sont plus les mêmes au milieu des années 80, après la perte de Dennis Wilson, mort tragiquement dans les derniers jours de 1983, dont les dernières années avaient été trop tumultueuses et les mésententes avec le reste du groupe trop fréquentes. C'est aussi dans ces années-là qu'en dehors de Bruce Johnston (vieux routier en la matière, même s'il s'est au contraire arrêté avant), plusieurs membres découvrent les joies de la carrière solo, en particulier Carl Wilson (en 1981 et 1984), puis un peu plus tard Brian Wilson. Entre les deux, il y a ce disque simplement appelé The Beach Boys au beau milieu de nulle part, sans titre comme pour dire que malgré la perte difficile (notamment pour Brian), le groupe reste lui-même et continue.

Ce n'est pas avec ce disque qu'ils vont retrouver le succès d'estime, voilà bien le moins que l'on puisse dire ! Est-ce pour autant un mauvais album ? Non, pas beaucoup plus que ceux de la période maudite fin des années 70. Brian est complètement amorphe, sous l'influence de son médecin-un-peu-trop-envahissant Eugene Landy, comme depuis le début des années 70 mais plus encore avec la perte de Dennis – il n'a pas encore rencontré la deuxième femme de sa vie mais ça ne saurait plus guère tarder. Au point que quand il écrit quelque chose pour le nouveau disque, à moins que ce ne soit Al Jardine qui lui donne un coup de main (pour "Crack at Your Love"), Landy figure à ses côtés et se voit crédité, comme pour "I'm So Lonely" et "It's Just a Matter of Time". L'animal aura à coeur de dire que cet album est le sien, mais après s'être vu évincer de la vie de Wilson au début des années 90, la réédition de l'album permettra de gommer son nom.

L'homme de ce disque, c'est d'abord Steve Levine, connu pour son travail avec CULTURE CLUB, qui s'occupe aussi d'une bonne part des programmations claviers et autres bidouillages. Ce n'est pas un hasard si on retrouve une composition spécialement co-signée par Roy Hay ainsi que George O'Dowd alias BOY GEORGE, "Passing Friend", chantée par Carl Wilson dans une veine très soft, saxo compris et non sans charme. L'autre grande surprise du disque, c'est monsieur Stevie WONDER, cantonné à un seul titre écrit par lui-même, "I Do Love You", où il joue la plupart des instruments, son harmonica étant compris dans le lot bien entendu. Carl de nouveau – mais aidé par Al cette fois – conduit ce titre léger au shuffle synthétique, plutôt sympathique même si le final pour harmonica est trop étiré inutilement, et malgré l'impression qu'en ces années-là, déjà pas la meilleure période non plus pour WONDER en termes de qualité, celui-ci a vraiment bouffé à tous les râteliers. "I Do Love You" a peut-être du coup l'avantage d'être moins connu que ses collaborations avec Paul McCARTNEY ou Michael JACKSON.

Brian a lui aussi connu de meilleurs jours musicaux-qui-rattrapent-l'en-dehors. "I'm So Lonely" autre titre soul en rythme shuffle et garnie de sax paraîtrait forcée s'il n'y avait ces passages en voix de tête pour relever le niveau. "It's Just a Matter of Time", slow de fin d'été avec un harmonica faisant écho à Stevie, aurait pu être meilleur mais aussi être pire. Heureusement, la version CD offre un titre bonus, "Male Ego", seule composition à l'ancienne co-signée Mike Love/Brian Wilson, avec un esprit adolescent léger mais de meilleure facture. Autre effort de Brian, "Crack at Your Love" reste son meilleur sur ce disque, avec ces basses slapées (Marcus Miller en guest !), boîtes à rythmes et nappes synthétiques curieusement bien accordées aux vocalises doux au pont nostalgique et globalement à une certaine fraîcheur. Brian et Al en collaboration compo et chant s'illustrent également sur "California Calling", pop-surf ado parfaitement taillée pour Mike Love mais sur des rythmiques 80's, où l'on regrette juste les claviers par trop linéaires et Ringo STARR en figurant anecdotique.

Il faut s'y faire (ou non) : les synthétiseurs Moog climatesques et novateurs des années 70 ont été supplantés par les Yamaha (DX1 plutôt que le 7 en vogue), sans parler du Fairlight géré par Steve Levine sur tous les titres. Parfois cela sonne bien (Bruce joue du Kuzweil pour donner une couleur plus féérique, et on apprécie le recours au synthé Roland Jupiter 8 par Brian pour son "Crack at Your Time"), et parfois cela aurait pu être meilleur, à l'image des morceaux. Sur sa chanson. L'ouverture "Getcha Back" avec la voix de canard de Mike, la batterie triggée, le sax baryton etc pour une sorte de "Don't Worry Baby" 80's plus racoleur demande un peu de temps pour être pris comme un titre correct, quand bien même c'est lui qui finit sur les best-of. À moins que les compilateurs, sans doute de ceux qui ont évité d'acheter l'album à sa sortie (ventes décevantes, au grand désarroi du producteur) n'aient pas voulu aller plus loin ?

Dommage car ce serait rater les quelques perles du disque, plutôt du fait de Carl Wilson et de Bruce Johnston. Ce dernier a comme de routine droit à sa composition solo, "She Believes in Love Again", ballade sombre et romantique sans trop de surprise, mis à part ces effets de cordes en quatuor et orchestre, au milieu des bongos et claves déjà fort appréciables, et ne parlons pas de la guitare électrique ! Et d'ailleurs, on la doit à un autre invité de marque, le même que juste avant pour "Maybe I Don't Know", à savoir Gary MOORE, ex-THIN LIZZY qui mène sa propre carrière tambour battant, bientôt résolument blues. Pour cette autre composition avec son shuffle lent et sensuel, ces synthés très présents mais adaptés, ces voix bien sûr, voilà qui est bien balancé. Idem pour le refrain éclatant par Carl de la soul mi-rêveuse mi synthpop "It's Gettin Late". Enfin, "Where I Belong", pose une fort belle ambiance épique, des chants-choeurs aux percussions programmées ou non. Album mineur mais honorable en certains points. Toujours intéressant, parce que les BEACH BOYS.

Note réelle : 2,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Brian Wilson (chant, choeurs, piano, synthétiseurs)
- Carl Wilson (chant, choeurs, guitare électrique, synthétise)
- Mike Love (chant, choeurs)
- Al Jardine (chant, choeurs, guitares électriques)
- Bruce Johnston (chant, choeurs, piano kurzweil)
- Steve Levine (programmations)
- Terry Melcher (synthétiseur, choeurs)
- Julian Lindsay (piano, basse, orgue, synthétiseurs)
- John Alder (guitares, guitare-synthétiseur, dobro)
- Roy Hay (guitares électriques, synthétiseurs)
- Gary Moore (guitares électriques, synthaxe)
- Marcus Miller, Simon Humphrey (basses)
- Graham Broad (batterie, percussions)
- Ringo Starr (batterie, timbale)
- Steve Grainger (saxophones ténor et baryton)
- Ian Ritchie (saxophones ténor et baryton, lyricon)
- Dave Spence (trompette)
- Kenneth Mcgregor (trombone)
- Judd Lander (harmonica)
- Stuart Gordon (violons, altos, violoncelles)
- Jeffrey Foskett (choeurs)
- Stevie Wonder (harmonica, piano fender rhodes, basse, prog)


1. Getcha Back
2. It's Gettin Late
3. Crack At Your Love
4. Maybe I Don't Know
5. She Believes In Love Again
6. California Calling
7. Passing Friend
8. I'm So Lonely
9. Where I Belong
10. I Do Love You
11. It's Just A Matter Of Time
12. Male Ego



             



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