L’Histoire retient les BEACH BOYS comme les concurrents américains des BEATLES, l’inconscient collectif pense presque que le groupe et son succès se sont créés autour des idées des 4 de Liverpool… Ces idées sont pures inventions. Le premier opus des gars de la plage sort d’ailleurs une année avant celui des Scarabées. Cette réalité historique rétablie, on peut débuter cette nouvelle histoire de bruit et de fureur.

C’est comme souvent le hasard des fêtes américaines qui réunit autour des instruments Brian WILSON, tête pensante et futur dictateur du groupe et son pote Mike LOVE, ils composent ensemble « Surfin » pour le frère de Brian, Dennis, petit titre franchement sans intérêt mais dont le sujet va les suivre à jamais. Rapidement, l’embryon s’enrichit des deux frères WILSON ainsi que de leur pote de lycée Al JARDINE. Et le papa de la fratrie, Murry Wilson, prend en main la destinée de ses fils en bon entrepreneur américain qu’il est.

C’est ainsi que leur premier contrat en poche, les jeunes vont imposer un nouveau style, du rock mixé de doowop, avec de très nombreux choeurs assortis d’une touche pop. Ils vont aussi imposer une image, et quelle image : Celle de la plage et du surf, des soirées au coin du feu et de la drague facile sur le sable californien nimbé de soleil. Au moins on part sur des bases sympas et estudiantines. Leurs fringues sont d’ailleurs directement inspirées de celles des membres du KINGSTON TRIO, dont les harmonies vocales les ont considérablement influencés.

Deux morceaux ne seraient vous échapper à l’écoute de ce premier opus. Il s’agit tout d’abord de « Surfin safari », qui évoque les joies du surf… Surpris ? On restera en revanche bien chaste sur les performances suivant le domptage des vagues… La chanson est à l’image de ceux que les plagistes produiront de mieux toute leur vie. Les voix s’entremêlent pour le meilleur, l’orchestration est minimaliste, la magie repose directement sur la fusion vocale, le grand trademark des Beach boys.

Le second titre à avoir une postérité sera « Ten little indians » qui tente de « surfer » - je pourrais la faire qu’une seule fois celle là - sur le succès du précédent, une mélodie assez géniale pour rester dans votre esprit au bout d’une seule écoute, c’est rare, mais c’est ça le talent… On remarque aussi que pour le moment, c’est Mike qui tient le micro, sa voix fluette mais mignonne accompagne à merveille les harmonies de ses comparses.

Pour le reste, je retiens « 409 » et ses influences directement issues du Rock’n’roll des teenage Idol, on se souvient de Bobby VEE ou de DION and the BELMONTS. Bien entendu, le thème de la chanson est la bagnole, sujet passionnant s’il en est.

Pour finir, il y a aussi de la bonne daube sur cet album, je pense notamment à l’abominable « Heads you win – tails I lose », à la désastreuse « Cuckoo clock ». Enfin soulignons la reprise du super classique d’Eddie COCHRAN, l’indémodable « Summertimes blues », de bon aloi, mais inexistante face à l’originale, la voix d’Eddie, c’était autre chose… On croirait un groupe d’ado dans son garage qui tente de singer l’idole… Et c’est bien le cas…

Un premier album qui ne vaut que pour deux titres, c’est pas bien lourd, mais il faut bien commencer quelque part. L’ensemble est prometteur, le concept « surf » accroche les esprits, comme en témoigne la jolie tof de couverture.