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- Style : Mgmt, Jellyfish, The Lickerish Quartet
- Membre : Dennis Wilson
- Style + Membre : Brian Wilson , Wilson Phillips

The BEACH BOYS - 20-20 (1969)
Par MARCO STIVELL le 19 Juin 2024          Consultée 316 fois

Finie la rigolade, la maison Capitol en a sérieusement marre des échecs des BEACH BOYS dus aux errances de Brian Wilson. Ce dernier ne va pas bien du tout, alors qu'il est sur le point de devenir papa, et va tenter de se remettre sous suivi psychiatrique dans un hôpital. Après quatre contenus d'albums - du moins, pour ceux publiés - plus ou moins retenus par le grand public, celui de 20/20 (nommé ainsi pour sa position dans la discographie, en comptant les compils et le dernier 'remix' instrumental Stack-o-Tracks imposé par le label) est une sorte de carte blanche laissée au reste du groupe. Au point que sur la pochette, Brian n'apparaît pas – il se cache dedans.

Un autre qui aurait très bien pu ne pas se montrer, c'est Dennis Wilson, tant cette année 69 va bouleverser son existence. En raison de son amitié au départ sincère pour Charles Manson, gourou et futur ennemi public numéro 1, dont il ne voyait que le meilleur, il a même été jusqu'à enregistrer des chansons de ce dernier qui n'étaient pas censées se faire connaître (à l'ère pré-Internet). Heureusement, Brian n'a pas senti le personnage ; par la force des choses, une des créations de Manson se retrouve également sur 20/20, mais le brave Dennis la réécrit/modifie pour devenir "Never Learn Not to Love" et à son seul crédit.

Pour ça et d'autres raisons, l'existence du beau batteur-surfeur devient un film noir : si cela a commencé avec des filles en autostop qui voulaient rentrer 'chez elles' ou plutôt dans leur secte (tout rapprochement avec ce qu'on voit dans l'excellent film de Tarantino en 2019, etc etc, même si lui finit mieux pour les gentils/innocents), cela va se poursuivre en vandalismes, menaces de mort fréquentes pendant des années. Et cependant, "Never Learn Not to Love" reste une perle, marche appuyée et fourmillant de détails, de voix nuancées excellentes comme les BEACH BOYS en font depuis à peu près "Be True to Your School" (1963).

On sait que comme "Good Vibrations" après Pet Sounds (1966), suivant l'échec de Friends (1968) dans les classements mais à une période encore plus 'vaches maigres', il fallait un tube au groupe. "Do It Again" remplit ce rôle, plus ou moins parfaitement. 20ème place honorable dans le classement mais surtout numéro 1 en Grande-Bretagne, deuxième à obtenir ce rang après "Good Vibrations", il marque en effet un retour à la formule surf-music co-signée et co-chantée Mike Love/Brian Wilson. Le groupe dit l'avoir trouvée le plus naturellement du monde, enregistrée en cinq minutes.

Bon sang ne saurait mentir. En tout cas, pas sur l'efficacité indéniable, jusque dans les claps et doo-wops du refrain, le solo de guitare de David Cohen (COUNTRY JOE & THE FISH). Mais qu'entend-on au départ, ce son légèrement électronique sur la batterie ? Et puis cette nappe ample qui enveloppe tout, en plein couplet, mais sans noyer ? C'est brillant, tout comme sur "I Can Hear Music" (autre tube pop à mélodie léchée, angélique, cette fois emprunté aux RONETTES sur volonté de Carl Wilson), quelques éléments bien sentis comme la rupture 'shuffle' en canon avant de revenir au rythme binaire de base.

De la recherche, des folies, il y en a donc encore, mais plus distillées. Carl et Dennis font de leur mieux, en proue de la production qui passe aussi entre les mains d'Al Jardine et Bruce Johnston. Ce serait donc le disque 'des autres' BEACH BOYS, forcément moins bon ? Ce cher Al avait eu un bon flair pour "Sloop John B", mélodie traditionnelle ; ici il regarde à nouveau vers le Vieux Sud et le Golfe en soumettant "Cotton Fields" du bluesman louisianais Huddie LEDBETTER (1940). Cela ne résonne pas aussi bien que chez CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL l'année suivante, mais Al Jardine est un gars fort sympathique et il ramène le soleil à sa façon.

L'autre reprise, "Bluebirds Over the Mountain" du rockabilly singer Ersel HICKEY démarre ingénieusement à la sauce exotique pour se finir par une montée de cordes chromatique bien d'époque (merci les BEATLES), non sans que la rupture folle du solo guitare marque les esprits. Bruce, qui produit le titre avec Carl, nous offre ensuite le fort bel instrumental sucré "The Nearest Faraway Place" où il joue du piano acoustique et du Fender Rhodes. Les autres compositions de Dennis, "Be With Me" (slow chargé et torturé mais splendide) et "All I Want to Do" (blues-rock furieux qui fait bien monter Mike en tension), sont convaincantes elles aussi.

Finalement, seul Brian, par son absence, laisse également croire qu'il n'y est pas vraiment ici, manquant de forme notamment sur la seconde face (sur un des titres, il y a les choeurs de Marilyn, sa femme chanteuse alors 'libérée' de leur première fille, Carnie, née un an plus tôt). "Our Prayer", très beau ceci dit avec ses voix a-cappella, aurait simplement mérité de durer un peu plus.

Tout cela n'empêche pas le morceau final au titre énigmatique, "Cabinessence", signé Brian (avec son ami Van Dyke Parks) et produit mais non chanté par lui-même (ce sont ses deux frères et Mike), d'être grandiose. Influencé par l'histoire des chemins de fer de la côte Ouest, le voyage lent et folk-jazzy au départ avec banjo et flûte se termine en canon dense avec un effet mantra. Entre les deux, des ruptures rock assez dingues avec une touche électro avant l'heure là aussi, et une sombriété plus forte que les effets de "Do It Again". Stupéfiant. À l'image du meilleur groupe pop au monde ! Album qui n'atteint peut-être pas les sommets de 67, mais qui a de l'allure et équilibre bien les forces créatrices.

Note réelle : 3,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Brian Wilson (chant, piano, orgue, chamberlain, claps)
- Carl Wilson (chant, guitares, basse, claps, percussions)
- Dennis Wilson (chant, batterie, claps, piano)
- Mike Love (chant, claps)
- Al Jardine (chant, guitares rythmiques, claps)
- Bruce Johnston (chant, pianos, orgue, claps)
- Marilyn Wilson, Diane Rovell (choeurs)
- Van Dyke Parks (piano)
- Carol Kaye, Larry Knetchel (basse)
- Bill Pitman (basse fuzz)
- Don Peake (guitare, basse, percussions)
- Tommy Tedesco (guitare acoustique, bouzouki)
- Hal Blaine (batterie)
- Jim Gordon, John Guerin (batterie, percussions)
- David Cohen (guitare)
- James Burton, Al Vescovo (dobro)
- Alan Estes (percussions)
- Wally Snow (vibraphone)
- Don Randi (piano, orgue)
- Carl Fortina (accordéon)
- Leonard Malarsky, Spiro Stamos (violon)
- John De Voogt, Darrel Terwillger (violon)
- David Burk, Samuel Boghossian (alto)
- Jesse Ehrlich, Armond Kaproff (violoncelle)
- Igor Horoshevsky, Raymond Kelley (violoncelle)
- Jimmy Bond, Chuck Berghofer (contrebasse)
- Lyle Ritz, Frank De La Rosa (contrebasse)
- Roy Caton, Virgil Evans (trompette)
- Fred Koyan, Oliver Mitchell (trompette)
- Glenn Lutz, Bill Peterson (trompette)
- Mike Price (trompette)
- Pete Christlieb (saxophone ténor)
- Willie Maiden, Dick Mcquary (saxophone baryton)
- John Lowe (saxophone basse)
- Ernie Small (saxophone basse, flûte)
- Roger Neumann (saxophone ténor, piccolo, fifre, flûte)
- Joe Randazzo (trombone basse)
- Alf Clausen (cor d'harmonie)
- Jack Coan (cornet)
- Jay Migliori (flûte)
- Tommy Morgan (harmonicas)


1. Do It Again
2. I Can Hear Music
3. Bluebirds Over The Mountain
4. Be With Me
5. All I Want To Do
6. The Nearest Faraway Place
7. Cotton Fields (the Cotton Song)
8. I Went To Sleep
9. Time To Get Alone
10. Never Learn Not To Love
11. Our Prayer
12. Cabinessence



             



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