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The BEACH BOYS - Still Cruisin (1989)
Par MARCO STIVELL le 23 Septembre 2024          Consultée 328 fois

Nous sommes à la fin des années 80 et les BEACH BOYS sont de nouveau un groupe qui fait parler de lui ! La raison tient en une chanson : "Kokomo", utilisée dans le film Cocktail un an plus tôt avec Tom Cruise en vedette, peu apprécié des critiques lui aussi mais gros succès commercial. La BO contient également "Tutti Frutti" de LITTLE RICHARD (placé en face B du single des BEACH BOYS), le tube le plus populaire de Bobby McFERRIN ("Don't Worry, Be Happy", paru en 88 également), et même une reprise du "All Shook Up" mythique d'Elvis PRESLEY par Ry COODER, mais ce sont nos chers Californiens qui obtiennent le jackpot. Avec quelques notes bien choisies, ils font parler d'eux comme jamais depuis plus de vingt ans et comme plus jamais par la suite.

Cette petite percée est accompagnée de l'album Still Cruisin' en 1989, paru chez Capitol Records qui a pu récupérer ses anciens poulains mais pour un second contrat d'une grande brièveté. Un effort qui donne l'impression d'être une BO lui-même, puisque plusieurs titres sont utilisés dans des films d'alors : outre "Kokomo" dans Cocktail, "Still Cruisin'" l'éponyme figure dans Lethal Weapon 2/L'Arme Fatale 2, et "Make It Big" dans Troop Beverly Hills, pas un grand succès mais devenu culte (avec d'ailleurs Tori Spelling bientôt de Beverly Hills, l'autre, la série).

Et en revanche, le constat devient sévère quand on voit que cela sert de prétexte à inclure les trois derniers titres dans leurs versions originales des années 60, "Wouldn't It Be Nice", "California Girls" et "I Get Around" car ils ont tous été utilisés dans des BOs de films à succès entre 1983 et 1987, respectivement The Big Chill/Les Copains d'Abord, ensuite Soul Man et pour finir, Good Morning, Vietnam. De quoi créer une grande césure artistique par rapport au reste, à regret quand on se dit que même de nouvelles versions, en un tel contexte et même si pas du tout d'un niveau comparable, n'auraient pas été superflues.

Ce dernier épithète d'ailleurs pourrait facilement être employé par ses détracteurs en ce qui concerne une des grandes nouveautés proposées et tout à fait détonante : "Wipe Out". Dans la lignée de leur travail avec Stevie WONDER pour un titre de 1985, les BEACH BOYS vont plus loin dans l'ouverture et se mettent à la page en collaborant avec les FAT BOYS, groupe rap à succès non pas de la West Coast mais de la East (New York), et pour une reprise d'un classique 60's rock instrumental que l'on doit aux SURFARIS. Le guitare est toujours présente, mais le son global n'est plus du tout le même, et les forces vocales si différentes s'équilibrent pourtant bien. Un sympathique passage de flambeau entre les anciens rois de l'Amérique musicale et les nouveaux, peu avant que la côte californienne ne devienne elle aussi un vivier rap foisonnant.

Jusque-là, avant les tubes 60's pris tels quels donc et quelque soit l'expérience, même aussi surprenante, Still Cruisin' apparaissait plus que correct pour les BEACH BOYS, histoire de ne pas terminer cette décennie 80 sans un élément digne de ce nom (quoique loin aussi des disques sorti vingt/vingt-cinq ans plus tôt, naturellement). Le très charmeur et réussi morceau éponyme, est de plus l'un des rares à rester un effort 'intérieur', écrit (en partie) comme chanté par Mike Love. De même pour sa "Make It Big", chantée collectivement, marche pop très efficace au bon soutien binaire de la batterie, aux grands accords ouverts de synthétiseurs.

Parmi les autres compositions du groupe (en dehors des titres directement pris dans les années 60), plutôt en mode 'chacun de son côté' contrairement à celles de l'album précédent (sauf pour Bruce Johnston qui écrit peu ici), il y a d'abord "Island Girl", d'Al Jardine très influencé par les Caraïbes aux lointains échos d'Afrique (dans l'intro) avec une pop-reggae séduisante forte de son sax et de son Clavinet comme de ses steel-drums en pagaille. Sans oublier les choeurs de ses enfants, Adam et Matt !

Enfin, "In My Car", rock beachboysien de facture classique mais passé aux nouvelles sonorités, aussi pur (les cloches tubulaires) que joliment agressif (la guitare). Oeuvre mineure mais pas déconnante d'un Brian Wilson mal d'avoir dû quitter sa chère et tendre Melinda Ledbetter à cause de son 'ami-psy' Eugène Landy alors que tout allait mieux depuis leur rencontre en 86, mais - car il y a une justice - les choses ne vont pas tarder à s'inverser.

Alors que ses premières filles, Carnie et Wendy, âgées de vingt ans, viennent tout juste de monter leur groupe WILSON PHILLIPS bientôt à succès énorme, en compagnie de leur amie Chynna Phillips, fille de Michelle et John Phillips des MAMAS AND THE PAPAS, on remarque justement dans les credits de Still Cruisin' le nom de John et pas qu'une fois. Avec Terry Melcher, Bruce Johnston et Mike Love, il offre "Somewhere Near Japan", aux claviers asiatiques rutilants mais surtout un titre pop-rock rêveur tout à fait excellent révélant de belles passes entre les chanteurs (tous sauf Brian), de longues parties instrumentales en intro et fin...

Et puis "Kokomo", outre Melcher encore, c'est aussi de lui, John Phillips, mais aussi un dernier grand nom de 'l'ancienne' West-Coast : Scott McKENZIE, inoubliable auteur de "San Francisco (Be Sure to Wear Flowers to Your Hair)", hymne de 1967, ère hippie. Il est évident que ce dernier tube des BEACH BOYS apparaît léger pour tant de monde réuni. Toutefois, Mike Love a été bien inspiré pour les paroles, déjà en trouvant une île fictive, mais aussi en tournant le mode passé nostalgique au présent plus entraînant, et en énumérant les Caraïbes du sud (Aruba) au nord (Key Largo) comme il le faisait pour "Surfin' U.S.A." en 1963.

Bien que Californiens de sang, de coeur et d'âme, les BEACH BOYS se sont tournés depuis longtemps vers l'autre côte ensoleillée américaine et tout aussi longue que constitue le Golfe du Mexique, avec le charme insulaire plus fourmillant. "Kokomo" leur porte chance, et reste doté d'un bel esprit d'évasion en plus de son efficacité pop. Mike et Carl Wilson en avant (ce dernier pour de belles voix de tête), les effets caribéens en écho à "Island Girl" (l'autre chanson du disque concernée), augmentés d'accordéon, de guitare acoustique, de sax alto soliste visiblement indispensable depuis quelques années... C'est frais, léger, trop ? Tant mieux ! Dommage juste que ce soit le dernier tube d'un groupe autrefois si riche en la matière, et au sein d'un album décevant dans sa structure, qui aurait pu être maîtrisé de façon plus complète.

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   MARCO STIVELL

 
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- Brian Wilson (chant, choeurs, claviers, synthétiseurs)
- Carl Wilson (chant, choeurs, guitare, claviers)
- Mike Love (chant, choeurs)
- Al Jardine (chant, choeurs, guitare)
- Bruce Johnston (chant, choeurs, claviers, basse)
- The Fat Boys (rap)
- Adam Jardine, Matt Jardine (choeurs)
- Jeffrey Foskett (guitare acoustique, choeurs)
- Craig Trippand Fall (guitare, basse, mandoline)
- Joseph Brasler (guitare)
- Rod Clark (basse)
- Keith Wechsler (batterie, claviers)
- Mike Kowalski, Vinnie Colaiuta (batterie)
- Jim Keltner (batterie)
- Van Dyke Parks (accordéon)
- Joel Peskin (saxophone alto)
- Chili Con Charles (percussions)
- Vince, Milton, Mike (steel drums)
- James Grunke, Michael Bernard (programmation synthétiseurs)


1. Still Cruisin'
2. Somewhere Near Japan
3. Island Girl
4. In My Car
5. Kokomo
6. Wipe Out
7. Make It Big
8. I Get Around
9. Wouldn't It Be Nice
10. California Girls



             



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