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- Style : Mgmt, Jellyfish, The Lickerish Quartet
- Membre : Dennis Wilson
- Style + Membre : Brian Wilson , Wilson Phillips

The BEACH BOYS - Surf's Up (1971)
Par MARCO STIVELL le 22 Juin 2024          Consultée 856 fois

La meilleure pochette des BEACH BOYS est celle qui leur ressemble le moins, en dehors de celles qui leur ressemblent le plus justement. Et ces dernières sont plutôt sur leurs premiers albums, avant 1965, aussi simples soient-elles comme Surfin' Safari (1962) ou Surfer Girl (1963). Comme quoi, il ne s'agit pas toujours de la plus belle, et d'ailleurs, Pet Sounds (1965) c'est celle, surprenante, d'un album qui a surpris à plus d'un titre. Et donc, arrive Surf's Up en 1971, presque dix ans après des débuts en trombe pour cinq garçons à peine sortis de l'adolescence. Il y en a eu, des choses depuis, et à une heure très incertaine, les BEACH BOYS donnent l'impression d'être malades, se saborder eux-mêmes. Mais comme il s'agit de la plus belle pochette, ce qu'elle contient est le plus bel effort.

Après l'échec du pourtant brillant Sunflower (1970), le public ne s'y trompe pas une nouvelle fois de suite et offre un regain de popularité aux BEACH BOYS grâce à Surf's Up, sans égaler les records d'avant (il est seulement 29ème au classement américain, mais tout de même). Et c'est d'autant plus mérité qu'il ne s'agit pas que de la pochette, version picturale de la sculpture la plus célèbre de James Earle Fraser : un charme précieux se dégage de ce deuxième album publié chez Reprise Records, dix-septième de leur discographie studio. Un opus qui avait pour nom de travail Landlocked, aussi poétique quand on y pense, et qui devait être vanté comme constitué de chutes de studio de Sunflower !

C'est bien plus que cela. À chaque nouveau disque depuis 20/20 (1969), les membres du groupe qui entourent Brian Wilson semblent prendre de l'importance, et l'année 1970 constituait un bel équilibre. Surf's Up marque un léger retrait pour certains d'entre eux : Brian n'allant pas bien, Dennis Wilson préférant garder ses idées 'non adaptées' pour un album solo (qui ne viendra qu'en 1977) et ne voulant certainement pas que son sport favori se termine lui, Bruce Johnston étant sur le départ (il les quitte - temporairement – à la fin de l'enregistrement). Si unité il y a, on la doit en partie à Jack Rieley, nouveau manager du groupe depuis la sortie de Sunflower, qui co-signe une bonne part des titres et aide à la direction musicale.

Et puis même si la fête est déclarée comme terminée, si l'âge adulte se fait cruellement ressentir pour tous désormais, il reste quelques touches d'adolescence. Mike Love ne s'investit vraiment presque qu'en reprenant un morceau rhythm'n'blues des ROBINS, "Riot in Cell Block Number 9", pionnier dans les effets sonores, et qu'il transforme en "Student Demonstration Time", déjà préssentie pour un album des BEACH BOYS en 1965. C'est un peu pour cela, le point lumineux et direct qui surnage au milieu du reste, sans détonner vraiment, et qu'on apprécie, même si les harmonies du groupe y apparaissent bien 'classiques', ressemblant à tout le monde sauf eux ! Mike a de l'allure et il y a une certaine fraîcheur, mais les expérimentations ne sont pas loin, et puis écoutez un peu ces guitares de Carl Wilson, dont une qui imite le passage d'un avion en permanence !

Toujours tournés vers le passé avec nostalgie, les BEACH BOYS laissent à Bruce Johnston un peu d'espace avec un magnifique "Disney Girls (1957)", souvenir d'une époque où les jeunes, plus innocents, étaient aussi plus enthousiastes, se droguaient moins... Chantée en finesse, une magie toute particulière s'échappe de de ce trois temps doux, parcouru de sons nébuleux, de sifflements même à la fin au milieu des choeurs. Et Bruce joue lui-même, entre autres claviers, du synthétiseur Moog désormais très en vogue. Il n'est pas seul, Carl comme Brian s'y sont mis plus que volontiers et, tout en remplaçant un peu l'instrumentation bariolée à laquelle on avait droit depuis 1966, ici plus classique malgré toujours autant d'intervenants, il faut mettre le groupe seul ou presque au credit des trouvailles sonores, même très simples.

Ainsi, la pochette aide Surf's Up à s'ancrer dans la nouvelle décennie, beaucoup moins dorée pour les BEACH BOYS, mais la musique aussi et avec une grande classe. Le Moog est présent dès le départ sur "Don't Go Near the Water", chanson de Mike et Al Jardine, qu'ils chantent avec Brian. Le morceau commence en folk légère et enfantine, se poursuit avec un peu plus de hargne et d'arrangements extraterrestres, pour se conclure d'une façon planante, d'un style pas si éloigné d'Ennio MORRICONE. Du grand art. Idem pour "Take a Load Off Your Feet", plus tranquille et où mister Jardine s'essaye à des 'lead' très féminines.

De toute façon, Al et Carl sont un peu les deux stars de cet opus ; c'est vraiment là que leur confiance acquise atteint des sommets enfin dignes de leur talent, en composition comme en interprétation. Carl mène "Long Promised Road" comme un chef, d'abord en voix grave sur fond de ballade avec piano Wurlitzer, puis ensuite sur le refrain explosif avec les doo-wops spéciaux du groupe, cuivres, jusqu'à la guitare solo de fin. Et ces claviers ondulants ; Tony Banks fera tout aussi bien pour GENESIS cinq ans plus tard, outre-Atlantique. Quant à "Feel Flows", incroyable à son tour, c'est du Pet Sounds océanique (il manquait cette couleur pourtant locale en 1966) : écho sur la voix de Carl, guitare western, sax et flûte en duo échevelé, reprise après pont sur sons synthétiques.

Pour ce qui est des textures aquatiques, Al fait fort avec son arpège acoustique sur "Lookin' at Tomorrow (a Welfare Song)" et à nouveau son chant 'féminin', caressé par la contrebasse dans les aiguës, à peine interrompu par les onomatopées. Quant à Brian, il compose une chanson écologique, "A Day in the Life of a Tree", suivant les propositions du manager Jack Rieley à qui il la donne à chanter, d'une belle voix grave, avec l'ami Van Dyke Parks puis Al en soutien sur le final. Comme un lien logique musicalement parlant, "'Til I Die" lui fait suite, une ballade surf triste, vraie perle de désespoir bien cachée avec des harmonies et des canons tout le long.

Et, avec un Brian montant haut comme jamais, de la trompette piccolo, du glockenspiel etc, le morceau éponyme complète cette face B doucereuse et homogène, du moins jusqu'à la rupture et une accélération savante grâce au piano et à la richesse vocale des BEACH BOYS. Plus fin encore que la plupart des albums fin 60's, Surf's Up figure incontestablement parmi leurs meilleurs, avec un petit plus dans l'agencement du contenu, les arrangements... Un grand et beau voyage, ouvert à tout esthète de la musique.

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   MARCO STIVELL

 
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- Brian Wilson (chant, choeurs, orgue, piano, synthétiseur, b)
- Carl Wilson (chant, choeurs, guitares, pianos, synthétiseur)
- Dennis Wilson (choeurs, batterie)
- Mike Love (chant, choeurs, tambourin)
- Al Jardine (chant, choeurs, guitares, piano, basse, banjos)
- Bruce Johnston (chant, choeurs, piano, orgue, synthétiseur)
- Jack Rieley (chant, choeurs, effets)
- Van Dyke Parks (choeurs)
- Ed Carter, Al Casey (guitares)
- Daryl Dragon (orgues, piano, synthétiseur, basse, guitares)
- Dennis Dragon (batterie)
- Kathy Dragon (flûtes)
- Mike Kowalski (batterie, percussions)
- Carol Kaye, Blondie Chaplin (basse)
- Al De Lory (pianos)
- Stephen Desper (synthétiseur)
- Marilyn Wilson, Diane Rovell (choeurs)
- Gary Winfrey, Bill Desimone (choeurs)
- Jimmy Bond (contrebasse)
- Woody Theus (percussions)
- Nick Pellico (glockenspiel)
- Arthur Brieglab, George Hyde (cor d'harmonie)
- Claude Sherry (cor d'harmonie)
- Roy Caton, Mike Price (trompette)
- Sal Marquez (trompette)
- Roger Neumann, Joel Peskin (saxophone ténor)
- Charles Lloyd (saxophone ténor, flûte)
- Frank Capp (cymbale charleston, clés de voiture)
- Davis Duke (cor d'harmonie, tuba wagner)
- Glenn Ferris (trombone)
- George Kast (violon)
- Sam Freed, David Frisina (violons)
- Anatol Kaminsky, Nathan Kaproff (violon)


1. Don't Go Near The Water
2. Long Promised Road
3. Take A Load Off Your Feet
4. Disney Girls (1957)
5. Student Demonstration Time
6. Feel Flows
7. Lookin' At Tomorrow (a Welfare Song)
8. A Day In The Life Of A Tree
9. 'til I Die
10. Surf's Up



             



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