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Anthony PHILLIPS - Slow Dance (1990)
Par MARCO STIVELL le 17 Janvier 2011          Consultée 3504 fois

Grâce au résultat obtenu avec l’album Slow Waves, Soft Stars (et aussi un peu le succès de Tarka quand même), qui était en parfait accord avec le courant new-age en pleine expansion, Anthony PHILLIPS parvient à décrocher un contrat avec la maison de disques Virgin - qui a dit qu'ils étaient hermétiques aux véritables talents ? -. Au vu de ses expériences passées avec les majors, on pourrait croire que cela va de nouveau mal se passer pour ce cher Ant, il n’en est rien, ou presque. Virgin va en fait récupérer les droits de tous les anciens albums de l'artiste, les rééditer en CD et lui avancer gracieusement l’argent pour son projet en préparation.

Enfin bien installé et bien que l'on se doute du fait que ça ne va pas durer longtemps, Ant accouche très rapidement de ce qui va devenir Slow Dance, son dernier album "normal" avant longtemps (vingt ans pile poil après, il l'est toujours). On a souvent mis ce travail en relation (parfois un peu trop) avec les œuvres discographiques de Mike Oldfield, du moins celles des débuts de ce dernier. D’un point de vue personnel, la comparaison tient en deux choses : 1) la tracklist, deux grandes plages de plus de vingt minutes chacune, qui rappelle (je parle de la tracklist) les albums dans le genre Tubular Bells et Ommadawn du grand Mike ; 2) l’ouverture, uniquement au synthé, qui peut éventuellement faire penser à la suite "The Wind Chimes" de Islands (de Mike toujours), mais c’est minime… Et ça s’arrête là. "The Wind Chimes" est une ouverture en mode mélodique majeur, celle de Slow Dance est en mineur. "The Wind Chimes" est d'emblée chaleureuse, celle de Slow Dance est plus solennelle. Et tenez, une autre simple différence des plus remarquables à l'écoute du disque : le style d’Ant est beaucoup plus "classique" et les instruments supplémentaires présents tiennent à le prouver. Du reste, même si Ant avait voulu imiter Mike (ce qui m’étonnerait fort), hé bien il est quand même arrivé à produire quelques chose de grandiose et qui colle parfaitement à sa propre personnalité.

Car Slow Dance est un très grand album, c'est peu dire, et cela concerne aussi bien l'ambition que la qualité du résultat. Ma préférence va à la première partie, tellement aboutie que l'on se demande, une fois de plus pourquoi Ant n'a pas lui-même son statut de grand aux côtés des maîtres des musiques progressives, pas forcément les plus exigeants en termes d'attention par rapport au pubic, mais tout simplement les orfèvres en matières d'ambiances et de mélodies : je sais pas moi, Mike Oldfield puisqu'on en parlait ?... Tout se tient, les sous-parties s’enchaînent avec le plus grand naturel, aussi différentes soient-elles les unes des autres. Et puis aboutissement rime ici avec accessibilité pour une fois. Ce qui est moins évident avec la seconde, qui apparaît plus "progressive" (les amateurs du genre la favorisent souvent), il y a d’ailleurs plus de coupures nettes… Mais elle est toute aussi réussie.

Les cinq premières minutes du disque sont tout simplement fabuleuses, mettent bien en place les thèmes principaux. Les nappes vaporeuses laissent place à de magnifiques séquences mi-électroniques (la fausse guitare nylon) mi acousticorchestrales, avec comme un genre de questions-réponses à certains moments, mais toujours une certaine finesse. Puis la "petite danse" commence, portée par les fausses cordes en pizzicato et le hautbois (cet instrument divin, trop peu utilisé chez Ant mais qui arrache des larmes à chaque fois) ; il y a présence d’un quatuor à cordes à 8’00 ; puis s’enchaînent merveilleusement accélérations et accalmies, grosses percussions (à 12’00), faux vibraphone à 15’30 pour un moment plein de douceur, splendide incrustation de la harpe à 17’15… Sans oublier ce passage magique à 21’15 avec piano en avant, sans doute le moment qui sonne le plus eighties (qui a dit que c'est une tare ?). Un merveilleux moment que cette première partie, qui encore une fois malgré les différences de thèmes ou de rythmes se révèle plus que positivement étonnant de par la manière dont le tout est agencé.

Et pareil pour la seconde partie même si justement ce n'est pas pareil. Cette phrase est nullissime je vous le concède, elle a cependant au moins le mérite de dire de manière claire et concise que tout comme la première partie de Slow Dance, la seconde a pour vocation d'être un long morceau (26 minutes, soit deux de plus que l'autre) de qualité, mais à la structure un peu plus fragmentée et dotée d'un propos plus exigeant niveau compréhension. A 2’00, l'instant planant avec nappe et faux hautbois est superbe, on ne regrette même pas que ce dernier soit en plastique. On remarque la présence d’un faux sax à 7’00, un son qui fait penser à celui de l'album 1984, tout aussi doux et donc agréable pour les oreilles. Différentes coupures surviennent jusqu’à 14’15, la partie la plus rapide de Slow Dance, avec des cordes qui se déchirent, une trompette dans le lointain, encore un moment "électro" très étonnant ! La fin, à l'inverse renoue avec le romantisme poétique doucereux de cette oeuvre qui, vous l'aurez compris, est instrumentale. Une fin très cristalline, avec une intervention de batterie assez discrète… Que de témoignages d’un romantisme infini dont seul Ant est capable.

On pourrait faire aussi un parallèle avec un autre grand troubadour, Denis Quinn, avec qui Ant collaborait d'ailleurs à l'époque, et dont les oeuvres rejoignent le style et la qualité de Slow Dance. Tarka était un monument, Slow Dance l’est tout autant si ce n’est plus. La période "classique" de notre cher artiste s’achève ici, pour le meilleur.

Note réelle : 4,5/5

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   MARCO STIVELL

 
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- Anthony Phillips (guitares, basse, synthétiseurs, boîte à rythmes)
- Martin Robertson (clarinette)
- Ian Hardwick (hautbois)
- Michael Cox (flûte, piccolo)
- Tjbörn Holtmark (trompette)
- Julie Allis (harpe)
- Ian Thomas (batterie)
- Frank Ricotti (percussions)
- John Owen-edwards (direction des cordes)


1. Slow Dance Part I
2. Slow Dance Part Ii



             



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