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Anthony PHILLIPS - Invisible Men (1983)
Par MARCO STIVELL le 30 Septembre 2010          Consultée 3122 fois

Avec un contrat chez Street Tunes, on ne peut pas dire qu’Ant ait signé sur un gros label… Et pourtant l’histoire se répète, il se retrouve alors dans la même situation que celle qu’il a vécue quelques années plus tôt chez Arista. En gros, il doit arrêter ses délires personnels et intimistes et écrire des chansons accessibles, des tubes faits pour plaire à tout le monde.

Telle est la formule, comme pour Sides mais en plus marqué, de ce Invisible men, si décrié par les fans, y compris moi-même (au début). Ce qu’il y a, ou plutôt qu'il n'y a pas, ce sont des éléments de rock progressif qui subsistaient sur la seconde face de Sides et qui permettait aux anciens fans, aussi peu nombreux étaient-ils, de se raccrocher à quelque chose de "classique". Ici nous sommes dans les années 80, période honnie sans compromis où tout ce qui sonne easy-listening est automatiquement rabaissé par une certaine intelligentsia d’auditeurs, de même que celle du grand public qui offrira peu de concessions aux réminiscences du passé (sauf exception, comme MARILLION). Et ce que "on" a demandé à Ant en gros, en plus de devoir faire des chansons dites "commerciales", c'est de faire sonner ces dernières dans un style un peu "fun", en adéquation avec certains compositeurs plus ou moins obscurs de l’époque. On peine à croire que trois ans seulement séparent Back to the Pavilion de ce Invisible Men...

Est-ce une mauvaise chose au final ? Il y a quelques années, j’aurais dit oui (en parlant seulement de la qualité, pas du style), aujourd’hui je me reprends… Il faut dire que même si Ant déteste toujours cette œuvre - il en parle avec beaucoup d'amertume, autant dire que ce genre d'exercice ne lui correspond pas -, il a réussi à en faire quelque chose de (vraiment ?)bien. Il faut essayer d’aller au-delà des apparences et surtout des premières écoutes. Car après tout, la majorité des chansons présentes, pour ne pas dire toutes, conservent un certain nombre de qualités.

A commencer par les deux tubes potentiels de l’album, du moins plus que les autres on va dire, "Golden Bodies" et (surtout) "The Women Were Watching". C’est fun, léger pour la première notamment, mais ô combien sympathique et attachant. Il est certes difficile de reconnaître ici le créateur de The Geese And the Ghost ou de Wise After the Event, ou meme le timide guitariste de GENESIS, mais cela reste plutôt amusant justement. Car ce qui me pousse à défendre Invisible Men, c'est une qualité qui est propre à tous les membres de GENESIS, celle d'arriver à s'adapter quelle que soit la situation musicale, sans jamais perdre totalement de leur personnalité. Et puis, il y a ce qui constitue à mes yeux un très bon point pour l’album : le choix des arrangements. Il y a certes beaucoup de boîte à rythme "bouffant" la batterie pourtant présente et des sons très synthétiques semblant s'être échappés de claviers Bontempi (ceci juste pour dire qu'on sent quelque part le peu de moyens), mais le son de guitare de "The Women Were Watching" est plutôt savoureux, et on trouve des instruments peu communs en ce temps-là comme le saxophone soprano - made in Martin ROBERTSON, un ami de la famille GENESIS que l'on retrouvera chez Ant mais aussi chez Tony BANKS -, le piccolo et, vous n'allez pas y croire, l’orgue d’église ! Tout simplement génial…

On continue dans la légèreté avec "Love in a Hot Air Balloon", "Sally" et "Going For Broke". Ce ne sont pas les meilleures, mais après coup elles paraissent aussi amusantes que le reste et donnent le sourire, surtout la troisième avec son rythme en plastique et les intonations vocales de Richard SCOTT. Il y a en contrepartie "Exocet", chanson (bonus du CD) plus "lourde", avec des sons bizarroîdes et avec des parties de batterie très bien foutues, bien que pour ces dernières j'ai toujours un peu de mal à croire que ce ne soit pas l'oeuvre d'un certain Phil COLLINS... On trouve encore la lumineuse "Traces", "Falling for Love", "I Want Your Heart", "My Time Has Come" (une des meilleures)… Que du très bon. On constate l'apparition de quelques cuivres, ainsi que l'apport vocal de Richard SCOTT, pleinement intégré au projet, interprétant quelques-unes de ces chansons, et qui possède une voix fort agréable. Tout comme celle d’Ant d’ailleurs, qui se charge du reste. Ce dernier chante vraiment bien sur cet album on peut le dire, c'est même un comble car Invisible Men est un point culminant dans sa carrière sur ce plan-là.

Un projet bien sympathique en fin de compte, bien orchestré avec quelques intervenants hors-pair : Morris PERT, les inséparables Martin DROVER et Malcolm GRIFFITHS (les cuivres de CAMEL sur l'album Rain Dances), Martin ROBERTSON et puis aussi toujours les fameux THE VICAR et Vic STENCH (ouaf ouaf, sacré Ant, on continue d'y croire, mais oui…).

Pour la réédition CD, Ant et Voiceprint ont eu le bon goût de rajouter trois petits cadeaux à la fin. D’abord le très électronique "Trail of Tears" qui faisait à l'origine partie de la première compilation de Ant (et première publiée par un membre de GENESIS), Harvest of the Heart en 1985 et qui était consacrée aux Private Parts & Pieces, avec des morceaux très acoustiques. Autant dire que ce titre "Trail of Tears" trouve nettement mieux sa place ici. Et puis surtout on a deux sommets de romantisme phillipsiens : les simplistes "Alex" (qui annonce un peu l’album à venir) et "The Ballad of Penlee", ce dernier étant un sublime duo "classisant" (Richard au chant, Ant au piano) qui se démarque beaucoup du reste mais qui fait office de respiration entre les deux bonus plus synthétiques.

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   MARCO STIVELL

 
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- Anthony Phillips (chant, guitares, basse, pianos, orgue hammond, mel)
- Richard Scott (boîte à rythmes roland 808, chant)
- Joji Hirota (percussions)
- Martin Robertson (saxophone soprano)
- Paul Robinson (batterie)
- Jeff Dunne (batterie)
- Martin Drover (trompette, cor)
- Morris Pert (percussions)
- Bimbo Acock (saxophones, arrangement des cuivres)
- Vic Stench (basse, contrebasse)
- Malcolm Griffiths (trombone)
- Uti Koofreh (chœurs)
- Ralph Bernascone (sarrusaphone)
- Jonathan Snowden (piccolo)
- The Vicar (orgue d’église)


1. Golden Bodies
2. The Women Were Watching
3. Traces
4. Exocet
5. Love In A Hot Air Balloon
6. Going For Broke
7. Falling For Love
8. Sally
9. I Want Your Heart
10. Guru
11. It’s Not Easy
12. My Time Has Come
13. Trail Of Tears
14. The Ballad Of Penlee
15. Alex



             



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