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- Style : Bernard Benoit , Rocking Horse Music Club
- Membre : Genesis
- Style + Membre : Asher Quinn

Anthony PHILLIPS - A Light On The Hill (the Ant Band) (2022)
Par MARCO STIVELL le 3 Février 2022          Consultée 2152 fois

Anthony PHILLIPS, le plus jeune des membres importants de GENESIS, a été le dernier de la bande a fêter ses 70 bougies, le 23 décembre 2021. Depuis quelques années et en grande partie grâce à Internet, sa musique a été redécouverte et les hommages commencent à fleurir. Le ROCKING HORSE MUSIC CLUB britannique en avait donné déjà un goût très plaisant courant 2019, album à l'appui (Which Way the Wind Blows : the Music of Anthony Phillips).

The ANT BAND est un autre groupe formé de jeunes musiciens, tous Allemands cette fois-ci. Le projet puise ses racines dans l'Event de 2014 organisé par les fans teutons près de Fulda, au centre du pays, et aussi dans un concert du ROCKING HORSE MUSIC CLUB. Trois Morgenstern, une soeur et deux frères, Nina, Robin et Tom (ce dernier surtout en tant que multi-instrumentiste) ont décidé de créer leur propre album de reprises, aidés par des musiciens compatriotes et via des procédés numériques nécessaires pour un travail commun à distance en cette période 2020-2021 (les raisons, on les connaît trop bien !).

A Light on the Hill propose une pochette gourmande pour tout fan, inspiration à la Peter Cross (illustrateur d'Ant) avec des détournements pleins de charme, poétiques et forçant l'hilarité simultanément. Au recto, une photo de la rivière Moselle pour un The Geese & the Ghost (1977) nouvelle version, au verso pour Private Parts & Pieces numéro 1 (1979). Helmut Janisch, co-fondateur du fan-club d'Ant, en est l'auteur. L'album a une vocation caritative puisque l'ensemble des bénéfices est reversée à l'aide financière aux artistes durant la période coronavirus.

Le premier morceau qu'il convient de citer est "F Sharp". Un titre qui ne paie pas de mine car c'est une tonalité en solfège, "fa dièse majeur" en français. Oui, mais c'est bien celle de "The Musical Box", telle que l'ont pensée d'abord Ant et Mike RUTHERFORD durant la période 1969-70, durant la transformation professionnelle de GENESIS, quand ils jouaient en tandem à deux guitares 12 cordes. Ant en avait exhumé l'enregistrement original au son étouffé de magnétophone en 1998 pour sa première collection Archive, et l'on devinait bien l'intro du futur classique du groupe, les couplets, le décollage 'rock' et l'accalmie "Old King Cole was a merry old soul".

Déjà, par son jeu de batterie chaloupé (une constante sur ce disque), Damian Krebs (DAWNATION) apporte un peu d'exotisme fait d'originalité ; le Mellotron ressort de plus belle. Mais surtout, il y a Steve HACKETT, 'remplaçant' d'Ant en personne pour le solo, réinventant son propre jeu flamboyant en tapping et qui avait symbolisé son entrée dans la cour des grands en 1971. HACKETT, se voulant plus modeste, unique invité de ce disque pour ce morceau mythique et de quoi faire un lien supplémentaire avec l'album tribute du ROCKING HORSE MUSIC CLUB, où l'on rencontrait plus de 'guests' (Nick Magnus, John Helliwell de SUPERTRAMP).

Cela permet justement de mieux se concentrer sur le talent des frères et soeur Morgenstern, avec un duo de vocalistes et le troisième qui habille le tout d'une bonne base musicale. Robin possède une voix acidulée et un rien surprenante lors de la première écoute, mais qui tient l'ensemble à merveille tout comme le font les instruments. Aussi symbolique et inégalable que reste le duo "God If I saw Her Now" sur The Geese & the Ghost (1977) entre Phil COLLINS et la regrettée Viv McAULIFFE, en termes d'élégance et de douceur, de beauté pure, Nina et Robin Morgenstern le chantent à leur façon, plus prononcée et fort belle. Le Mellotron et le rythme 'exotique' comme sur "F Sharp" y ressortent, tout comme la basse merveilleusement mélodique, la flûte de Kirsten Middeke (des progueux Berlinois FAUNS/FAVNI) ne se tient pas au seul solo originel de John Hackett.

Au départ, je reprochais à ce disque de trop se concentrer sur les chansons les plus évidentes de PHILLIPS et susceptibles de plaire à son public romantique (c'est-à-dire non pas les tubes potentiels de pop dansante que l'on trouve sur Sides, 1979, encore moins sur Invisible Men, 1983). Il faut cependant reconnaître, d'abord, qu'aucun doublon n'a été opéré par rapport à l'autre album hommage. Tracklists radicalement différentes, même pas de "Silver Song" en vue !

Les moments instrumentaux et progressifs sont rares mais tous fort bien menés : "F Sharp" et "Salmon Leap", première partie géniale de la "Scottish Suite", dont les accalmies prennent en Allemagne une plus grande part gothique, de même que l'intro de la "Slow Dance" (quelle surprise !) qui sonne plus médiévale avec de vraies guitares. Idem pour les interludes les plus simples si chers à Ant, en acoustique : "Postlude : End of the Season" (sur Private Parts & Pieces II – Back to the Pavilion, 1980, autrefois à la 6 cordes, ici à la 12 !) et la moins connue, étonnamment choisie "Study no.1 in E major". Un extrait à la guitare classique nylon, au doux parfum feutré et hivernal de Slow Waves, Soft Stars, septième Private Parts & Pieces en 1987.

Ensuite, on se délecte grandement du boulot accompli pour "Stranger" en version un peu plus 'feu de camp', "Master of Time" (déjà repris par les Anglais de BIG BIG TRAIN en 2009) avec ses contretemps et anticipations rythmiques lors de l'envolée finale (même délesté de sa partie instrumentale), "She'll Be Waiting" qui prend des accents pop californienne, séduisante bien qu'un peu trop chargée en voix. "Lucy : an Illusion" rappelle combien toutes ces rengaines splendides sont inspirées par une seule et même femme, Lucy Burge, celle qu'Ant continuait d'aimer de loin depuis les années 60 et même après sa mort prématurée en 1985.

En tant qu'adorateur particulier des volumes numéros quatre et huit de la série Private Parts & Pieces, A Catch at the Tables (1984) et New England (1992), difficile de ne pas se réjouir de l'offrande de toutes les chansons écrites à ces périodes, à savoir d'abord la grandiose "Sistine", sans cornemuse cette fois mais toujours cosmique. Puis "Sanctuary" (merveille intemporelle) et "Unheard Cry", fortement réarrangée avec son célesta et ses feedbacks de guitares rageuses, interprétée de main de maîtresse par Nina Morgenstern.

Celle-ci est encore plus adorable sur "Moon's Lament for the Sun", version chantée inédite de "Moonfall" (solo de piano sur Private Parts & Pieces VI – Ivory Moon, 1986), avec paroles de Richard Scott pour le projet avorté Masquerade. Le tout pourvu d'une densité à la Wise After the Event (1978), perle d'effort discographique. À noter que l'album du ROCKING HORSE MUSIC CLUB avait lui aussi son inédit chanté en la matière, autrefois instrumental ("Something Blue"). De quoi faire un autre 'must-have' de ce Light on the Hill, auquel il ne manque que le morceau-titre.

Si les versions enregistrées à leur époque par le discret PHILLIPS, seul ou non, gardent les meilleurs atours, les refontes proposées par les Teutons du ANT BAND sont formidables et parfois peu éloignées en termes de qualité, des passages obligés pour tout passionné, une démarche à soutenir sans parler de la vocation caritative. La sélection (inédits compris), les voix des chanteurs, les guitares électriques claires avec chorus de "Sanctuary", le rimshot de batterie sur "Master of Time", les multiples boucles de synthétiseurs analogiques sur des titres qui n'en avaient guère au départ, sont autant de détails musicaux fourmillants, de valeurs ajoutées !

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   MARCO STIVELL

 
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- Nina Morgenstern, Robin Morgenstern (chant, choeurs)
- Tom Morgenstern (guitares, basse, claviers, programmations)
- Damian Krebs (batterie)
- Bert Wenndorff (claviers, choeurs)
- Peter Musto (claviers, flûte)
- Martin Brilla, Thomas Lehr (claviers)
- Jan-peer Hartmann, Gereon Schoplick (guitares)
- Thomas Waltner (claviers, flûtes, glockenspiel)
- Sascha Krieger (guitares, basse, claviers)
- Kirsten Middeke (flûte)
- Andreas Lauer (accordéon)
- Steve Hackett (guitare électrique solo)


1. Sistine
2. F Sharp
3. Sanctuary
4. God If I Saw Her Now
5. She'll Be Waiting
6. Study No.1 In E Major (excerpt)
7. Unheard Cry
8. Salmon Leap (from 'scottish Suite')
9. Postlude: End Of The Season
10. Stranger
11. Lucy: An Illusion
12. Moon's Lament For The Sun
13. Master Of Time
14. Slow Dance (excerpt From Pt. 1)



             



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