Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK PROG 70\'S  |  STUDIO

Commentaires (2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Bernard Benoit , Rocking Horse Music Club
- Membre : Genesis
- Style + Membre : Asher Quinn

Anthony PHILLIPS - The Geese And The Ghost (1977)
Par MARCO STIVELL le 3 Juin 2010          Consultée 8554 fois

Il aura fallu un certain temps avant qu'Anthony PHILLIPS sorte son premier album solo. Mais tout d'abord me direz-vous, c'est qui ce Anthony Phillips ? Un parfait inconnu pour toute personne qui ne s'intéresse pas à Genesis, et tout particulièrement au Genesis des premières heures. A contrario si c'est le cas, il convient de reconnaître le talent et l'apport indéniable d'Anthony (dont le surnom officiel est Ant) à la musique du groupe lorsqu'il y était, et qui a su perdurer même après qu'il en fut parti. Toujours fidèle à la musique, il a voulu par la suite se perfectionner en composition aussi bien qu'en technique instrumentale. Il est aussi passé du stade de guitariste fan de Jimi Hendrix au piano classique après avoir eu un choc en découvrant la "Karélia Suite" de Jean Sibélius. Avec un tel bagage en main, il décroche en 1973 un diplôme de professeur de musique au Guidhall College de Londres.

The Geese and the Ghost aura nécessité trois ans pour sa confection après que la simple idée de sortir un album ne fut émise, mais certains titres auront dû attendre bien plus longtemps que ça. "God If I Saw Her Now" par exemple, dont on a retrouvé des démos qui datent de 1969 ! D'autre part, il y a trois morceaux dont une suite entière (celle qui donne son titre à l'album) qui a été co-écrite avec l'ami de toujours, Mike Rutherford, mais celui-ci à permis à Ant de mettre l'album à son seul nom. Des parties orchestrales sont ajoutées et The Geese and the Ghost voit enfin le jour en ce beau printemps 1977.

Je me rappelle encore... J'avais acheté ce fameux livre, La Boîte à Musique de Frédéric Delâge, entièrement consacré à l'histoire de Genesis, passionnant de bout en bout. Il y avait en plus à la fin un récapitulatif complet des discographies solos de chacun des membres. Sous-estimant encore le travail d'Ant sur Trespass et au vu de sa "trop longue" discographie post-Genesis, j'ai eu le mauvais goût de dire "Ca ne m'intéresse pas". Pourtant, il était indiqué que Mike Rutherford, Phil Collins et John Hackett jouaient sur ce premier album, The Geese and the Ghost, et cela m'intriguait...
Un beau jour de printemps ou d'été, je flânais dans la masure de ma tante la plus chère sur l'île de la Barthelasse, un petit paradis de campagne à dix minutes de la ville. Curieux comme j'étais, je me suis mis à fouiner dans la réserve de disques vinyles. Outre Van der Graaf Generator, Camel et autres surprises, je suis tombé sur un album à la pochette terriblement belle, débordant de romantisme médiéval. Je me trouvais alors en présence du fameux The Geese and the Ghost, et il n'était plus possible de reculer. Par le plus grand des hasards, le monde d'Anthony Phillips s'offrait à moi, et j'ai plongé dedans la tête la première...

L'album se fait en tous points proche de sa pochette : bucolique, champêtre, moyenâgeux (tout ceci rappellera forcément le Genesis de Trespass), mais aussi doux (même si jouant parfois sur une certaine dynamique comme pour le guerrier "Henry Goes to War" ou les mini-décollages rock de la deuxième partie de la suite-titre), reposant et surtout, surtout très folk. Les guitares classiques, acoustiques 6 & 12 cordes sont à l'honneur et l'on retrouve ce qui faisait en partie la magie de Trespass sept ans plus tôt, à savoir les duos avec Mike Rutherford. Difficile de savoir qui fait quoi, d'autant plus qu'il y a souvent une multitude d'instruments à cordes frottés, ce qui fait la richesse de l'ensemble. Alors en plus, quand cela est mélangé à d'autres cordes, classiques cette fois, ou même avec des "bois" (la flûte de John, le hautbois de Rob, frère d'Ant) comme sur la longue suite "The Geese and the Ghost", le résultat est tout simplement des plus merveilleux. Il faut cependant ne pas être trop attaché au chant car ce n'est pas l'une des principales composantes de The Geese and the Ghost, loin de là.

Et à ce propos, on ne peut bien sûr pas mentionner la beauté de l'album sans parler de la présence de Phil Collins sur deux titres. Le fait qu'il ne frappe sur aucune peau est assez inédit, on en oublierait presque qu'il est un batteur génial dans ce qui reste à mes yeux l'un des plus grands groupes du monde. Sa prestation est empreinte d'innocence et en parfait accord avec la forte touche de poésie contemplative dans laquelle baignent "Which Way the Wind Blows" ainsi que le sublime duo avec Viv McAuliffe (que les fans de Patrick Moraz doivent connaître) : "God If I Saw Her Now". Ant lui-même occupe de manière acceptable (avec une certaine fragilité en prime) le poste du micro le temps d'une première chanson, plus orientée "grande musique" que le reste, "Collections", dans la continuité magique de "Wind-Tales", l'introduction de l'album. Mais c'est sans compter sur la "petite" cerise sur le gâteau, la suite de la chanson "Collections" : l'instrumental "Sleepfall : the Geese Fly West" avec nappes de synthé, de mellotron-voix, arrangement d'instruments bois, marqué par un crescendo en son centre et d'une beauté à couper le souffle. On pense à l'hiver, au retour du beau temps après la pluie pour le final de ce final, moins mélancolique ou nostalgique, plus optimiste, avec un vol d'oies sauvages pour couronner le tableau...

Dans toute la carrière d'Ant, ce n'est pas une habitude de trouver deux albums similaires, et donc pour le moindre néophyte qui aura succombé à l'écoute de ce merveilleux The Geese and the Ghost, il ne faut pas s'attendre à rencontrer une galette qui s'inscrira dans sa lignée. Ce n'est pas un défaut, il y a juste le fait qu'Ant n'est déjà que très peu connu, quasiment pas en dehors du public le plus ouvert parmi les fans de Genesis, et donc bien souvent les gens ne vont pas plus loin que ce premier effort, ce qui est fort dommage. En revanche, il convient de rappeler qu'il reste un incontournable de ce genre folk progressif.

A lire aussi en FOLK par MARCO STIVELL :


MARIPOL
Bleu D'ocean (2012)
Retour inattendu, et en beauté.




Maya HAWKE
By Myself (2020)
L'actrice de Robin veut chanter, qu'elle continue.


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Anthony Phillips (guitares acoustiques 6 et 12 cordes, classique, él)
- Mike Rutherford (guitares acoustiques 6 et 12 cordes, classiques, é)
- Phil Collins (chant)
- John Hackett (flûtes)
- Rob Phillips (hautbois)
- Lazo Momulovitch (hautbois, cor anglais)
- Wil Sleath (flûte, flûte baroque, flûtes à bec, piccolo)
- Jack Lancaster (flûtes, lyricon)
- Charlie Martin (violoncelle)
- Kirk Trevor (violoncelle)
- Nick Hayley (violons)
- Martin Westlake (timbale)
- Viv Mcauliffe (chant)
- Orchestres De Send Barns Et Barge Rabble


1. Wind-tales
2. Which Way The Wind Blows
3. Henry - Portraits From Tudor Times : (i) Fanfare
4. (ii) Lutes' Chorus
5. (iii) Misty Battlements
6. (iv) Henry Goes To War
7. (v) Death Of A Knight
8. (vi) Triumphant Return
9. God If I Saw Her Now
10. Chinese Mushroom Cloud
11. The Geese And The Ghost Part 1
12. The Geese And The Ghost Part 2
13. Collections
14. Sleepfall : The Geese Fly West



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod