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Anthony PHILLIPS - Private Parts & Pieces (1979)
Par MARCO STIVELL le 21 Juillet 2010          Consultée 4906 fois

On pourra dire ce qu'on voudra, Tony Smith, très critiqué de nos jours, n'a pas toujours eu que des mauvaises idées. Tiens d'ailleurs me direz-vous, c'est qui Tony Smith ? A la base, ou plus précisément au début des années 70, c'est un homme fort portant la barbe, connu surtout en tant qu'encadreur pour les tournées de certains groupes anglais alors en vogue. Quel rapport peut-il bien y avoir avec Ant, lorsque l'on sait que ce dernier ne s'est plus senti capable de retourner sur scène après son expérience avec Genesis ? Eh bien en fait, Tony Smith est devenu avec les années un proche de Genesis, le groupe au sein duquel on retrouve Phil Collins et Steve Hackett depuis le départ d'Ant, avec en plus du fait de maîtriser les agendas de concerts, celui d'être un manager des plus efficaces. Mais ce n'est pas tout, son rôle s'est révélé déterminant dans le tournant de la carrière de Phil Collins. Ce dernier, dans sa modestie la plus naturelle, a toujours avoué que si Tony ne le lui avait pas proposé, il n'aurait jamais pensé à faire un album solo, en dehors de Genesis ! Tony a un peu joué le même rôle pour Ant quelques mois avant, même si Ant n'aura bien évidemment pas le succès de Phil.

En fait, Ant avait en plus de ses trois premiers albums solos (de franches réussites) accumulé une quantité considérable de compositions et d'enregistrements solos depuis son départ de Genesis au début des années 70. Tony lui a tout simplement proposé d'en réunir quelques-unes pour en faire un album, ce qui était pour le moins courageux sachant que la relation entre l'ancien membre de Genesis et sa maison de disques d'alors (Arista) n'était pas au mieux (le troisième album, Sides, marquera la fin de cette expérience). Mais le premier Private Parts & Pieces est le type d'album rêvé pour Ant, peu onéreux à concevoir et à publier, et pour lequel on ne lui a imposé aucune contrainte, ou presque... Je dis "le premier", car cette nouvelle expérience plaira tellement au bonhomme qu'il en profitera par la suite pour en refaire (dix volumes sont parus à ce jour). On peut donc dire merci, un grand merci à Tony Smith...

La parution de Sides en cette année 1979 était donc étroitement accompagnée par celle de ce curieux album. Les deux œuvres sont très, très différentes l’une de l’autre. Il n'y a absolument aucun autre musicien que notre cher guitariste, et aucune tentative de faire un tube pour plaire au grand nombre (et à la maison de disques...). Ant est seul et bien seul cette fois, il semble libéré de toute contrainte et ne manquera pas de nous faire partager sa joie tout au long de cette série de recueils (terme plus fouillé que "compilation").

Mais pour l’heure, nous n’en sommes qu’au premier, peut-être pas l’un des meilleurs, mais surtout pas le moindre. Disons que l'on sent comme un besoin urgent chez Ant de se faire plaisir après la parenthèse difficile de Sides (sur lequel il n'y avait cependant pas que des compostions accessibles pour l'auditeur), et cela se traduit parfois de manière un peu anarchique, même si les morceaux n'ont pas été composés à la même époque. Certains, comme "Field of Eternity" remontent même au temps où les deux amis, Ant et Mike (Rutherford), écrivaient ensemble. En tout et pour tout, parmi toutes les curiosités de l'album, il n’y a qu’un morceau qui se démarque vraiment, c’est "Harmonium in the Dust", un singulier mélange de sonorités d’orgue d’église et de guitare électrique. Néanmoins, dans le genre ambitieux, il y en a un autre qui peut le paraître aussi, c’est "Beauty and the beast" : un couple piano / piano punaise qui dialogue avec une guitare classique sur près de quatre minutes, le tout ayant été enregistré en quatre heures ! C'est ce morceau en particulier qui traduit l'urgence suscitée. On adhère ou pas, toujours est-il que ça reste assez en marge avec les productions de l'époque et l'on ne peut enlever ce mérite à Ant, sans parler du côté personnel que conserve l'ensemble.

Le reste est moins hétéroclite. Les guitares jouent parfois à plusieurs, comme sur les magnifiques "Tregenna Afternoons" (un classique parmi les fans les plus mordus), "Reaper" (un thème parmi les favoris d’Ant et à nouveau des fans) et "Lullaby-Old Father Time", ou toutes seules : le concerto "Flamingo", ou encore "Field of Eternity" – piécette rescapée d’un long morceau co-écrit avec Mike Rutherford -. Le piano est aussi à l’honneur sur le très beau et nostalgique "Autumnal", dont Ant ne cache point l’inspiration debussyienne. Plus ou moins longs, ces pièces vous bercent la plupart du temps, même si certains passages haussent le ton et paraissent plus tirés par les cheveux (le développement de "Flamingo"). Ce qui frappe pour chacun de ces morceaux, outre le côté très folk british ancien pour les guitares, c'est la capacité d'Ant à créer des images et notamment en tissant des tableaux de saisons pour chacune d'elles, un peu dans le sens de la (une fois encore) magnifique pochette de Peter Cross. Ce cher Ant, il n'aura pas volé son surnom d'impressionniste musical... Il arrive aussi à nous transmettre sa passion pour les accords nuancés, colorés, enrichis, sans parler des instruments, notamment les guitares acoustiques 12 cordes (pour lesquelles il change occasionnellement d'accordage).

Avec les rééditions de Virgin Records, ce premier volume des Private Parts & Pieces est devenu celui qui contient le plus de chansons (alors que par la suite, il n'y en aura qu'une ou deux, et encore pas sur tous les volumes). Toutes sont splendides, aussi bien "Stranger" que "Seven Long Years", la seule qui était sur le vinyl à l'époque (elle reprend judicieusement le thème très folk de "Lullaby-Old Father Time"). Un autre ajout très heureux, celui de la "Silver Song", ici interprétée par Ant, dédiée au batteur des débuts de Genesis, John Silver, et autrefois chantée par Phil Collins ! En effet cette chanson devait sortir en single en 1973 mais la maison de disques Charisma a finalement refusé le projet. Elle a beau être ici sous forme de "démo", ça sonne tout de même autrement que le reste, mais le fait de l'avoir mis juste après "Seven Long Years" donne un effet plus que sympathique.

Un défaut dans tout ça ? Peut-être "Flamingo" un poil long : entre dix et quinze minutes, quand il n'y a qu'un seul instrument et que l'on ne comprend pas bien le propos, il est difficile de suivre. En tout cas, le résultat est conforme à ce que l'on pouvait attendre d'un musicien aussi doué qu'Anthony PHILLIPS, mais aussi d'un ancien membre de Genesis, toujours au service des mélodies avant tout, même dans les parties les plus démonstratives.

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   MARCO STIVELL

 
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- Anthony Phillips (guitares, pianos, harmonium, chant)


1. Beauty And The Beast
2. Field Of Eternity
3. Tibetan Yak-music
4. Lullaby - Old Father Time
5. Harmonium In The Dust
6. Tregenna Afternoons
7. Stranger
8. Reaper
9. Autumnal
10. Flamingo
11. Seven Long Years
12. Silver Song



             



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