Nous sommes désormais en 65, suivant la Pantagruelique année 64 où les gars de la plage sortirent 4 albums, rien que ça… Même Elvis au top de forme ne fit guère mieux. Brian Wilson qui n’a pas d’autre activité que de bosser, de tourner dans la vie, en fait une attaque d’angoisse la veille de Noël. Il est temps de réagir. Il prévient ses « employés »-?-, que dorénavant, il ne tournera plus et se consacrera à la composition. Compte tenu de sa voix, on imagine aisément les ptits problèmes pour le remplacer. Toujours est-il que les BB vont tourner d’un côté, et que de l’autre, ce bon Brian – déjà bien illuminé – engage les pro du « Wrecking crew » pour bosser avec lui sur les enregistrements. C’est qu’il faut se donner les moyens de devenir un BEATLES, sans l’être… Vous n’y comprenez rien ? C’est normal, j’avoue que moi aussi parfois, le Brian me laisse pantois et hébété. C’est du coup dans ses conditions pour le moins étranges que sort le premier grand classique des BEACH BOYS, le bien nommé « Today ».

On sent de suite l’aspect calculateur et pragmatique de la rondelle en constatant qu’une des faces est dévolue aux bons vieux rocks qui tachent, et que l’autre rondelle est destinée aux slows du samedi soir.
D’ailleurs c’est une surprise de taille qui attend l’auditeur avec l’ouverture de ce skeud puisque c’est le frangin Dennis qui chante sur le classique de FREEMAN « Do you wanna dance », cette version enterre l’originale et permet au disque de débuter sous les meilleurs auspices. Tout y est impeccable, les chœurs, les instrumentations, jusqu’à la voix de Dennis qui s’impose avec force. Perso, j’adore ce titre festif et entraînant. Toujours à propos de danse « Dance dance dance » est toute aussi festive, et assez moderne pour un Rock’n’roll de 64, mais n’a pas la chaleur de la première. « Good to my baby » est bien joyeuse alors que la faussement fraternelle « Don’t hurt my little sister » va sonner bien étrange aux oreilles d’aujourd’hui. « When I grow up to be a man » est en revanche d’un kitsch qui n’a pas su traverser les décennies. Nouvelle surprise, c’est le ptit gratteux Al Jardine qui chante le super classique « Help me Rhonda » qui est certes sympa, mais ne mérite aucunement cette place de numéro 1 au Billboard qu’elle s’est taillée… Bref, cette face « Rock » vaut avant pour la présence du premier titre magique.

Attaquons sans plus attendre les slows, pour ceussent qui savent point danser, mais qui ont ben le droit de draguer. « Please let me wonder » embraye sur la lancée, bien kitsch et rose. « I’m so young » est l’archétype des slows de l’époque, tout en doowop, tout en romantisme et avec jupettes socquettes au programme, une chanson de campus étudiant. « Kiss me baby » ne présente pas d’intérêt, alors que les harmonies de « she knows me too well », si elles ne feront pas de la chanson un classique, sont cependant d’une modernité étonnante pour l’époque; On déplorera cependant l’aspect « faux » de certains chœurs.
Enfin, « In the back of my mind », chanté à nouveau par Dennis - ouais c’est byzance –, mais pour le coup, le résultat est beaucoup moins remarquable. Vous remarquerez que je n’évoque point la « jam » du taureau, ces intermèdes dont ils se font les spécialistes ont tendance à énerver.

Trop tard, je suis énervé, et le fameux « today » va se prendre un « seulement trois étoiles » que je ne trouve pas si mal payé que cela. Dieu merci, ma tâche ne consistera pas à noter l’album sacré « Pet sounds », Dieu seul sait la note que je lui aurais mis ! Mais que ceci ne vous empêche pas de jeter une oreille de connaisseurs sur la jouissive « Do you wanna dance ».