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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - The Future Now (1978)
Par ARP2600 le 11 Février 2014          Consultée 3042 fois

The Future Now marque le début de la deuxième partie de la carrière de Peter Hammill, qui s'étend de 1978 à 1983 et peut donc être mise en parallèle avec la new wave. Pour être tout-à-fait précis, il faudrait inclure à cette période The Quiet Zone/The Pleasure Dome de Van der Graaf paru fin 77. La différence stylistique avec World Record et Over est assez évidente, on s'éloigne cette fois presque définitivement du rock progressif, pour laisser la place à des rythmes plus simples proches du courant punk/new wave (certes déjà expérimentés sur Nadir en 75), le caractère art rock étant plutôt assuré par les expérimentations au niveau du son et de la production. Les sept albums solo de The Future Now à Patience partagent de nombreux points communs. Le silence de trois ans qui a suivi est un mystère mais il est évident que le son de Skin, publié en 86 et utilisant de la synthèse FM, est fort différent.

Chacun aura son opinion sur la transition 77/78. La mienne est que The Quiet Zone/The Pleasure Dome est un disque presque inutile, peu original, où Hammill est passé au plus près du commercial (c'est relatif). The Future Now continue ce creux dans sa carrière mais pour d'autres raisons. Over développait avec un son très assuré et puissant une déprime passagère. Un disque presque anachronique à l'époque où son fan John Lydon accaparait son «No future» pour en faire une devise du mouvement punk. Hammill a alors décidé de retourner la chose, dans un esprit très new wave : «The future now», le futur maintenant, et il n'est pas forcément très réjouissant. Pour ne pas changer, il parle surtout de lui-même sur cet album. Apparemment, son passage à la trentaine aura commencé à le chiffonner, et ce n'est pas la dernière fois que l'obsession de la vieillesse apparaît dans son œuvre...

Pour illustrer cette thématique très moderne, il a décidé de beaucoup distordre le son. Le résultat est malheureusement assez moyen. Cette profusion d'effets, doublée d'une incorporation de ses expériences en musique concrète (cf «Magog» sur In Camera), génère une ambiance étrange, instable, étouffante et aussi curieusement datée sur les ballades. La chanson-titre, par exemple, sonne faux... qu'il s'agisse d'un effet volontaire ou pas, cette plage n'est pas belle. Le même problème s'observe en moins grave sur «The Mousetrap», «Still in the dark» ou «Palinurus», tous des titres neurasthéniques difficiles à apprécier. À mon humble avis, il a sérieusement amélioré la recette dans les albums suivants. Enfin bon, il fallait bien faire des tests, et on peut au moins apprécier la très belle écriture de ces chansons.

Le reste de l'album souffre moins du problème. Ainsi, le triplet d'ouverture «Pushing Thirty – The Second Hand – Trappings» est très pertinent, du Hammill classique. Si tout l'album avait été de cet ordre, on pourrait le considérer comme le chef-d'oeuvre dont certains parlent mais on est quand même assez loin du compte. Que reste-t-il ? «Energy Vampires» est un amusant jeu d'écho, dont les boucles de guitare préfigurent certaines techniques du rock des années 80 ; «If I could» est la ballade à retenir sur le disque ; «A Motor-Bike in Africa» est un petit délire usant habilement de bruitages, un de ces exemples d'intégration de musique concrète évoqués plus haut, et un principe qui sera développé avec brio sur l'étrange Loops and reels cinq ans plus tard ; «The Cut» présente une harmonie mystérieuse qui sera beaucoup utilisée dans les albums suivants.

Le bilan n'est certainement pas si mauvais mais le moins qu'on puisse dire est que The Future Now n'est pas le disque le plus évident d'une carrière déjà si difficile à dompter. Certains le trouveront excellent, certains seront assommés par son caractère étouffant, en tout cas il divise. Il vaut le coup d'être écouté par toute personne s'intéressant au génie visionnaire qu'est Peter Hammill, mais mieux vaut commencer par des albums à la fois plus conventionnels et mieux réalisés.

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- Peter Hammill (tout sauf)
- David Jackson (saxophone)
- Graham Smith (violon)


1. Pushing Thirty
2. The Second Hand
3. Trappings
4. The Mousetrap (caught In)
5. Energy Vampires
6. If I Could
7. The Future Now
8. Still In The Dark
9. Mediaeval
10. A Motor-bike In Africa
11. The Cut
12. Palinurus (castaway)



             



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