Recherche avancée       Liste groupes



      
ART ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - Thin Air (2009)
Par ARP2600 le 27 Janvier 2016          Consultée 1598 fois

Étant donné qu'il n'a sorti aucun album studio en 2007 et 2008, on pourrait penser que Peter Hammill a fini par perdre son rythme. La seule fois où c'était arrivé auparavant, c'était au milieu des années 80 et ça ne lui avait pas vraiment réussi. Il faut cependant rappeler que Van der Graaf Generator s'est réactivé en 2005 et que plusieurs albums ont été publiés, dont Trisector en mars 2008, puis A Grounding in Numbers en mars 2011. Nous n'allons pas juger ici la qualité de ces disques, mais disons que, sans être fabuleux du tout, ils représentent le côté rythmé de Peter Hammill. Les albums solo sont donc dorénavant presque réservés aux ballades et autres plages ambiantes.

Autrement dit, il n'y a plus que du lent, du triste et du bizarre... Bizarre, Singularity l'était assurément, une œuvre bien difficile à avaler que celle-là. Thin Air, lui, n'est pas triste, non... il est l'expression du plus profond désespoir, de l'angoisse existentielle la plus criante. Le titre, « air raréfié », est très parlant. Hammill étouffe, si pas physiquement du moins moralement. Il vient d'avoir 60 ans et a subi cet attaque en 2003, il sait que la mort arrive et que la vie est quelque chose de bien vain. Il a beau ne pas être croyant, il ne peut que tomber dans le schéma de tout penseur vieillissant : tout ce qu'il a appris et réalisé dans sa vie n'est finalement pas grand-chose. Désolé pour ces réflexions, mais c'est bien de ce genre de choses dont parle l'album.

La musique, elle, est bien sûr lente, triste et par moments inquiétante. On peut d'ores et déjà recommander de ne pas écouter ceci si on a l'esprit instable. Je veux dire, Peter Hammill a toujours été déprimant et, dès The Least we can do en 1970, il déconseillait déjà sa musique à ceux qui ont un problème mental, quel qu'il soit, mais Thin Air atteint le comble. C'est d'ailleurs bizarre, Hammill lui-même ne semble pas avoir été vraiment dépressif durant sa carrière musicale... pourquoi cette gravité ? C'est sa manière romantique de faire son art, mais tout de même, on peut parfois se demander s'il n'exagère pas un peu, soit dans une optique d'humour particulièrement tordu, soit pour se donner un genre, pour profiter d'une niche, si petite soit-elle. Autant le dire déjà ici, ses deux derniers albums à ce jour, Consequences et All that might have been, sont également de nature fort déprimante.

Pourtant, Thin Air n'est pas un mauvais album du tout. Stylistiquement, il perpétue un peu l'idée de Clutch, proposant majoritairement une musique pas très originale pour du Hammill, mais évitant le piège des bizarreries proposées sur Incoherence et Singularity. Seule cette ambiance mortuaire est perturbante, mais on pourra tout juste suivre le fil car les mélodies sont belles et parlantes, surtout pendant la première moitié. Reste le problème de l'orchestration. Pour contraster avec l'activité du trio VdGG, les albums solo les plus récents sont vraiment réalisés en solo, Hammill enregistrant ses parties de claviers et de guitares. Il y a très peu de percussions, pas d'instruments à vent... le résultat est plutôt beau mais trop dépouillé, on regrette quand même les comparses qu'il avait sur X my Heart, This voire Clutch.

Si tout était de la même nature que la première partie, on pourrait vraiment parler d'un bon album. Dommage que la fin soit si lugubre et dépouillée, décidément. Le final « The Top of the World Club » est un parfait exemple de cet état d'esprit, difficile de faire une chanson plus sérieuse et moins divertissante, vraiment pas drôle. Entre deux, on a une partie plus instrumentale et mystérieuse au centre de l'album, « Wrong Way Round » et « Ghosts of Planes ». Si la chanson d'ouverture « The Mercy » est bien écrite, son rythme semble un peu raté. Les passages à retenir sont donc plutôt « Your Face on the Streets » et « Stumbled », la première est rêveuse, la seconde plus dramatique, elles font certainement partie des meilleures proposées par Hammill depuis 2000. Il faut en profiter car ses années 2010 sont encore bien plus ternes.

Note : 2,5/5

A lire aussi en ROCK par ARP2600 :


Peter HAMMILL
Chameleon In The Shadow Of The Night (1973)
Huit coups de couteau dans l'âme




RUSH
Exit... Stage Left (1981)
Deuxième grand live de Rush


Marquez et partagez





 
   ARP2600

 
  N/A



- Peter Hammill (tout)


1. The Mercy
2. Your Face On The Street
3. Stumbled
4. Wrong Way Round
5. Ghosts Of Planes
6. If We Must Part Like This
7. Undone
8. Diminished
9. The Top Of The World Club



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod