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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - This (1998)
Par ARP2600 le 19 Août 2015          Consultée 1507 fois

Peter HAMMILL est né en 1948 et a signé son premier contrat musical en 1968. En 98, il avait 50 ans, 30 ans de carrière, et en plus il atteignait la barre des 40 albums (en comptant VdGG et les live). Un moment particulier, donc, qui l'a incité a faire une synthèse de son passé, qu'il a intitulée This, « ceci », un pronom bien sûr, comme pour les autres albums de cette époque, un titre vague, d'une simplicité volontaire et qu'on peut ressentir comme un cadeau, une surprise.

This poursuit la voie ouverte sur Everyone you hold, mais en diversifiant le propos et avec beaucoup plus d'inspiration, c'est évident. De ce point de vue, il ressemble à X my heart, mais en plus mystérieux et labyrinthique. Le degré de qualité des deux albums est d'ailleurs très comparable, il est finalement difficile de les départager. This bénéficie des belles sonorités électroniques de cette époque (expériences de bruitage y compris), d'une composition d'une grande subtilité, mais aussi de la présence de David Jackson dont les saxophones manquaient tant sur le précédent.

Question sujets, HAMMILL ne se renouvelle pas beaucoup, il faut bien l'avouer. This se veut plutôt fataliste au sujet de la vie et du temps qui passe. La jolie pochette est d'ailleurs basée sur le temps, évoqué notamment par ces cernes d'arbre. « Unrehearsed » compare la vie à un spectacle joué sans préparation, « Since the Kids » parle des enfants qui grandissent et quittent le foyer familial, « Nightman » et « Fallen » sont des réflexions nocturnes montrant le caractère fugace des choses. Seule « The Light Continent » échappe à ce thème, quoique... En tout cas, tous ces textes sont comme souvent avec HAMMILL de la très belle poésie, à la fois intelligente et compréhensible.

La structure de l'album est intéressante. HAMMILL y emploie, pour la première fois semble-t-il, des fragments musicaux. Il développera la chose sur Incoherence et surtout sur le discutable All That Might Have Been. « Frozen in Place », « Unready » et « Unsteady » sont des morceaux d'ambiance de moins d'une minute. Le premier annonce peut-être le final polaire, les deux autres sont des annexes de « Unrehearsed », ils emballent habilement le dynamique « Always is Next » et permettent d'amener le final. D'autre part, les chansons sont variées, dans l'intention de récapituler sa carrière, donc.

Ainsi, « Unrehearsed » est clairement progressive, elle ressemble fort à une chanson de VdGG. Elle est jouée par le PHQuartet, les mêmes que sur Roaring Forties ou X my Heart, c'est-à-dire HAMMILL, Jackson, le batteur Manny Elias et le violoniste Stuart Gordon. D'ailleurs, cette chanson annonce clairement le retour du groupe, avec Present en 2005 (et en particulier « Every Bloody Emperor »). Une occasion de plus de dire que la séparation de 27 ans de VdGG ne veut pas dire grand chose, Banton, Jackson et Evans ayant souvent participé aux nombreux disques de HAMMILL.

« Always is Next » est également jouée en groupe mais est plus simple et bien plus rapide que le reste, elle rappelle les morceaux rythmiques d'In a Foreign Town. « Stupid » est quant à elle comparable à « Can do » sur le précédent, elle n'est guère intéressante. On trouve également une ballade accompagnée de piano, comme à la grande époque, « Since the Kids », qui est assez profonde, tandis que la superbe « Nightman » montre plutôt le côté guitare acoustique de sa palette, accompagnée de flûte et de violon très évocateurs, un grand moment.

Il reste à parler de cet étrange « The Light Continent ». Une chanson ambiante tout-à-fait à part, même dans sa discographie si particulière. Quatorze minutes d'évocation de l'Antarctique, le continent blanc, uniforme et froid, une forme de vide... un titre improvisé à la genèse étrange, et pourtant cohérent, grave et prenant, avec une belle utilisation de la voix, disant des paroles sensées mais s'intégrant délicatement aux errements des instruments. Tout le monde n'aimera pas, mais c'est une belle réussite à comparer à ce qu'ont montré VANGELIS et les COCTEAU TWINS de ce continent.

This est un album solide, qui domine largement ses compagnons pronoms. Toutes proportions gardées, ce n'est pas le génie d'antan, mais certains apprécieront peut-être plus ces sonorités raffinées que celles des années 70, ce ne serait pas scandaleux, surtout avec ce niveau de composition très décent. Il est clairement un de ses disques à retenir dans les années 90, et peut-être son dernier vraiment bon ? Mais à chaque fois que j'affirme cela dans un de ces textes, un des suivants prend un malin plaisir à commencer à me plaire, ce qui est à la fois plaisant du point de vue de l'amateur de la musique de HAMMILL et énervant du point de vue du chroniqueur...


Note : 3,3333/5

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- Peter Hammill (chant, claviers, guitares)
- Manny Elias (batterie)
- Stuart Gordon (violon, alto)
- David Jackson (saxophones, flûtes)


1. Frozen In Place (fragment)
2. Unrehearsed
3. Stupid
4. Since The Kids
5. Nightman
6. Fallen (the City Of Night)
7. Unready (fragment)
8. Always Is Next
9. Unsteady (fragment)
10. The Light Continent



             



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