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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - Incoherence (2004)
Par ARP2600 le 15 Novembre 2015          Consultée 1293 fois

L'année 2003 marque clairement une nouvelle rupture dans la vie et l’œuvre de Peter HAMMILL, pour deux raisons assez inattendues. La première est son rapprochement avec les trois membres historiques de Van der Graaf Generator, qui a commencé par une interprétation de « Still Life » en bis d'un de ses concerts en février et a débouché sur la décision de tenter de retravailler ensemble en septembre. On connaît la suite : Present en 2005 puis la rupture, apparemment définitive, avec David Jackson, puis trois autres albums en trio sortis depuis lors, intercalés entre des albums solo de HAMMILL beaucoup plus personnels et donc hermétiques.

Le deuxième événement est l'attaque cardiaque dont il a été victime en décembre de cette même année 2003, deux jours après avoir fini de mixer Incoherence, le disque dont il est question ici. Plus précisément, il n'était pas encore certain d'avoir fini le travail, mais cet accident l'a décidé, ou même forcé, à se fixer sur la version qu'il venait de terminer. Il s'en est bien remis, et a pu reprendre les concerts après quelques mois de repos, de même qu'a pu se concrétiser la réunion de VdGG. Néanmoins, lui qui était déjà obsédé par le vieillissement, on peut imaginer que les travaux qu'il allait proposer ensuite n'allaient pas respirer la joie de vivre.

Incoherence ayant été réalisé avant cet événement, pourrait être considéré comme un album de transition, plutôt à relier au passé. Néanmoins, le fait est que sa forme est déjà très inhabituelle. C'est l'album complémentaire du « facile » Clutch, car il est exactement le contraire. Simplement, HAMMILL ne savait pas trop ce qu'il allait faire au départ, si ce n'est qu'il n'allait certainement pas refaire un album de chansons basées sur la guitare. Plutôt les claviers, donc, même s'il y a quelques textures de guitares, du violon de son complice Stuart Gordon, ainsi que les dernières interventions, hélas, du saxophone de David Jackson sur un de ses albums solo.

Ce qui fait la spécificité d'Incoherence, cependant, est qu'il s'agit d'une longue suite de 41 minutes, découpée en quatorze plages qui sont autant de chansons plus ou moins discernables, mais quand même enchaînées dans un étrange discours sur le langage lui-même. On sait que c'est un de ses sujets favoris, mais il pousse ici la chose à son paroxysme. Très franchement, il est difficile de comprendre où il veut en venir, surtout pour un non-anglophone. On peut de toute façon suspecter qu'il n'a pas cherché à être spécialement clair... il a voulu proposer une œuvre mouvante, pleine de ruptures musicales et thématiques, bref, quelque chose d'incohérent.

On est donc prévenu, l'évolution de la musique est assez imprévisible. De plus, l'orchestration est complexe, mais plutôt sèche et peu agréable, et l'harmonie est peu rassurante. Une œuvre âpre, à rapprocher de l'art contemporain. Il a voulu aussi éviter de cette manière qu'on classe trop vite ceci en rock progressif et, de fait, c'est moins évident que sur ses précédentes suites de plus de vingt minutes. C'est sans doute pour tout cela que certains critiques ont aimé, c'est sans doute pour cela que je n'aime pas trop.

Cet album reste intéressant cependant, et encore abordable pour un amateur de HAMMILL qui aurait suivi jusqu'ici. Il serait vain de détailler les qualités des différentes parties, ce n'est pas le principe, citons donc uniquement un passage central, assez amusant et VanderGraafien, « Cretans always lie ». L'anti-construction volontaire d'Incoherence est quand même une construction en un sens, mais il faut l'écouter pour voir ce que je veux dire. En tout cas, il n'est certainement pas banal, à défaut d'être vraiment réussi.

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   ARP2600

 
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- Peter Hammill (chant, claviers, guitares)
- Stuart Gordon (violon)
- David Jackson (saxophones, flûtes)


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