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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - A Black Box (1980)
Par ARP2600 le 30 Mars 2014          Consultée 2899 fois

Si Peter Hammill a joué un rôle important aussi bien dans le rock progressif que dans le mouvement punk, il a également été un pionnier de l'attitude indépendante (ou alternative). Dès Chameleon in the shadow of the night, il s'est chargé lui-même de la production de sa musique, avec un contrôle total sur la réalisation de ses albums. La seule chose qui le rattachait au marché de la musique était son contrat avec Charisma, un contrat renouvelé tous les ans, souvent à contre-cœur de la part du label au vu de l'attitude formellement anti-commerciale de l'artiste. En 1980, le contrat a été rompu et Hammill et son agente Gail Colson ont brièvement fondé leur propre label, «S-type records». Il a tout de même vite dû s'inféoder à Virgin pour garder une once de réalisme commercial.

Le premier album après cette transition dans sa carrière s'intitule A Black Box. La pochette est effectivement noire et la musique est sombre, surtout la première partie. Il a déjà été triste par le passé, cette fois, on pourrait dire qu'il est énervé. Cette face A rocke particulièrement, avec une basse ample, beaucoup de guitares et des effets sonores comme il les a expérimentés sur les albums précédents. A Black Box n'est cependant pas expérimental, il est peut-être le seul disque de Hammill où il a réussi à bien intégrer ces sons étranges au propos musical. Au cours des sept plages qui constituent cette face, il se défoule, il règle ses comptes ou s'amuse à créer des ambiances inquiétantes. Il s'agit d'une vingtaine de minutes de toute beauté, qui constitue l'aboutissement du travail entrepris depuis la fin de Van der Graaf.

Le rôle de Hammill dans le rock alternatif est surtout dans l'attitude mais tout de même... stylistiquement, déjà avec «Porton Down» sur pH7, il avait apporté sa pierre, et les choses se précisent sur l'ouverture «Golden Promises». Cette approche un peu noisy, très sombre, en plus du chant amer habituel... il y a quelque chose, ainsi que sur la plus entraînante «The Spirit». Ensuite, la façon dont un délire sonore comme «The Jargon King» réussit à s'intégrer à un tel ensemble est unique. Enfin, peut-on imaginer une réalisation plus volontairement noire que «Fogwalking» ? On voit Londres la nuit, son pavé luisant, ses meurtriers de l'ombre... terrible chanson.

Sur la seconde face, on trouve... une grande suite, nommée «Flight», la première de Hammill (si on excepte «A plague of lighthouse keepers» qu'il n'a de toute façon pas composée seul). Il s'agit d'un travail de longue haleine, commencé, là encore, juste après la fin de Van der Graaf, et perfectionné pendant les deux années qui ont suivi. N'étant pas prête pour The Future Now et pH7, il l'a publiée ici, en 1980. Une chanson difficile à juger, comme toutes les suites de vingt minutes, qui présentent souvent des longueurs. Étrangement, les passages rapides sont peut-être ce qui se rapproche le plus de VdGG dans la carrière solo de Hammill, et ils sont fort satisfaisants. Si problème il y a, il vient plutôt des sections lentes accompagnées de piano, en particulier la partie «Control», véritable ventre mou de la chose. De plus, ces passages ne sont pas assez sombres par rapport au reste de l'album – ce qui est un comble pour le final qui donne son titre à l'album.

Une chose est sûre, A Black Box marque un progrès net par rapport aux deux albums précédents, qui étaient il faut bien l'avouer un peu décousus. Ici, les deux faces sont fort différentes mais chacune propose quelque chose de cohérent, d'achevé. De plus, les chansons de la première face sont tout simplement plus brillantes et impressionnantes que la plupart de celles que Hammill a proposées depuis Nadir. Enfin, c'est le dernier où il propose une musique aussi écorchée. Les amateurs de VdGG et des débuts de la carrière solo devraient au moins investiguer jusqu'à cet excellent disque. Maintenant qu'il avait retrouvé la grandeur, il n'allait cependant pas s'arrêter en si bon chemin, bien que les albums suivants soient plus accessibles.

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- Peter Hammill (voix, claviers, guitares)
- David Jackson (saxophones, flûte)
- David Ferguson (synthétiseurs, tambourin)


1. Golden Promises
2. Losing Faith In Words
3. The Jargon King
4. Fogwalking
5. The Spirit
6. In Slow Time
7. The Wipe
8. Flight



             



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