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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - In Camera (1974)
Par ARP2600 le 13 Mars 2013          Consultée 4283 fois

Il peut être difficile de continuer une série de grandes œuvres et, paradoxalement, surtout quand on a l'esprit très fécond. Avec Van de Graaf Generator ou en solo, Peter Hammill avait sorti 5 disques impressionnants depuis 1970 – H to He, Fool's Mate, Pawn Hearts, Chameleon, The Silent Corner – et leur successeur direct, In Camera, il faut bien le dire, l'est un peu moins. Évidemment, ceci n'est pas la carrière d'un musicien à succès. Si le groupe avait une notoriété certaine, la carrière solo de Hammill est purement artistique, ce qui inclut des phases d'expérimentation, un peu plus ingrates mais hautement intéressantes.

Tandis que Chameleon et The Silent Corner étaient encore assez proches de l'esprit VdGG, les autres musiciens y ayant participé et certaines chansons inédites y étant adaptées, In Camera prend le parti de vraiment se la jouer solo. Seul le batteur Guy Evans participe à certains titres, ainsi que, curieusement, l'artiste Paul Whitehead et Chris Judge Smith aux percussions sur l'étrange «Magog». Citer ce titre amène sur le tapis le second côté expérimental de l'album. Une grande partie de la deuxième face est en effet occupée par la suite «Gog/Magog», dont la première partie est presque conventionnelle mais fort brutale, tandis que la seconde n'est autre qu'une œuvre de musique concrète. Autrement dit, un genre de bruitisme étendant sa déstructuration sur une dizaine de minutes.

Le corps de l'album est occupé par des chansons typiques de Hammill, et donc un art rock peu progressif, complexe rythmiquement et harmoniquement. Comme toujours à cette époque, certaines sont un peu plus anciennes. L'ouverture «Ferret and Featherbird» date de 1969, une autre version figure d'ailleurs sur la réédition du premier album de VdGG, The Aerosol Grey Machine. Une autre, «Tapeworm», date de 71, le reste étant de la composition fraîche de 74. Sur ces chansons, fort produites, Hammill s'est enregistré et a mixé les différentes parties, de voix, piano, guitare, synthétiseurs et autres, avec l'aide précieuse de David Hentschel. Le paradoxe est que cette musique plus personnelle sonne bien plus orchestrale que celle de Chameleon, mais aussi moins vivante, plus artificielle, une tentative décidément à contre-courant de ce qu'il avait proposé jusque-là, et assez novatrice pour l'époque.

Il peut être difficile de juger les différentes plages en faisant abstraction de cette production inhabituelle. On constatera dans l'ensemble des paroles encore plus hermétiques que sur le précédent album... On peut dire que In Camera continue dans la veine de «A louse is not a home», en se posant des questions existentielles, sur l'identité, sur le bien et le mal, l'agressivité, le langage... tout ceci est difficile à comprendre pour un non natif, il faut bien l'avouer. «Ferret and Featherbird» et «Again» font exception dans cet ensemble cérébral, avec un thème plus simple de rupture amoureuse et d'isolement.

L'ouverture «Ferret and Featherbird» détonne d'ailleurs musicalement également, donnant une première impression poussive. Les effets électroniques ne mettent pas tellement en valeur non plus «(No More) The Sub-mariner», mais ensuite les choses s'arrangent. «Tapeworm» commence à ressembler furieusement au punk qu'on retrouvera de manière plus flagrante sur l'album suivant. Et puis, l'enchaînement «Again», «Faint-Heart and the Sermon», «The Comet, The Course, The Tail» est un des plus grands moments de la carrière d'Hammill, la troisième étant une vraie merveille de composition. La suite «Gog/Magog» a déjà été évoquée plus haut... cette idée démoniaque est assez en accord avec le sujet, mais il est dommage qu'un numéro aussi agressif fasse suite à la finesse de «The Comet»... il faut vraiment en avoir envie pour écouter cette plage impressionnante, on peut même être tenté d'interrompre son écoute entre ces deux blocs un peu trop mal assortis.

Considéré par certains comme un des meilleurs albums de Peter Hammill, In Camera présente sans doute trop d'incohérences pour prétendre à ce titre, mais il reste tout de même une étape importante voire fondatrice dans sa discographie, car il est souvent revenu à ce type de production par la suite. Ce disque est également un pivot stylistique qui permet de mieux comprendre la transition entre les deux époques de VdGG et mérite donc, quoi qu'il en soit, que tout amateur de rock progressif et d'art rock lui prête une oreille attentive.

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- Peter Hammill (chant, guitare, basse, piano, harmonium, synthétis)
- Guy Evans (batterie sur 3 et 7)
- Paul Whitehead (percussions sur 8)
- Chris Judge Smith (percussions et 'choeurs' sur 8)


1. Ferret And Featherbird
2. (no More) The Sub-mariner
3. Tapeworm
4. Again
5. Faint-heart And The Sermon
6. The Comet, The Course, The Tail
7. Gog
8. Magog (in Bromine Chambers)



             



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