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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - Over (1977)
Par ARP2600 le 12 Septembre 2011          Consultée 6604 fois

L'amertume de Peter Hammill est proverbiale... depuis le début de son activité musicale, avec Van der Graaf Generator comme en solo, il se lamente à longueur d'album. Oui, ça fait vraiment partie du personnage et on éprouve souvent un plaisir malsain à entendre ces déchirements. Over n'échappe pas à cette règle, que du contraire, il s'agit sans doute de son album le plus tourmenté. Le titre veut dire «terminé» et désigne sans ambiguïté une récente rupture amoureuse. Et quand on voit comment Hammill fait la gueule sur la photo de la couverture, on a encore mieux compris. D'avance, donc, je déconseille aux dépressifs d'écouter ceci. Par contre, les nihilistes sont les bienvenus.

Stylistiquement, après quelques albums progressifs et un album d'art rock proche du punk, celui-ci est entre deux eaux, mais les formats sont plutôt courts, par opposition aux trois albums de VdGG parus depuis 1975 avec lesquels il partage tout de même une certaine évolution de l'harmonie et des mélodies. A part ça, Over présente une certaine diversité, certains morceaux montrant de la guitare électrique, d'autres de l'acoustique très sèche, du violon, du piano, des effets électroniques et on a même droit à un authentique orchestre sur «This side of the looking glass».

Et donc, les chansons parlent de la rupture, d'un certain dégoût d'Hammill vis-à-vis des gens et de la vie, beaucoup de pessimisme, du nihilisme, comme d'hab en pire quoi. Je citerai deux choses qui m'ont particulièrement frappé. La première apparaît dans «This side of the looking glass», la chanson orchestrale. Celle-ci est très romantique, très éloignée du punk et même de tout rock, et très noire. On y trouve une énumération de négations : «No friendship no comfort no future no home». L'album est sorti en avril 77. Fin mai, les sex pistols sortaient leur single «God save the queen». Etant donné que John Lydon était un fan notoire de Peter Hammill, je n'ai à peu près aucun doute quant à l'origine du célèbre slogan nihiliste des punks. Amusant quand on entend le style très classique de la chanson.

La deuxième phrase qui m'a marqué vient de la plage la plus terrible de l'album, «Betrayed », qui suit d'ailleurs la précédente. Une guitare acoustique bien agressée et les capacités vocales d'Hammill suffisent à créer une grande tension, et ce n'est pas le violon de Graham Smith qui y change grand chose. Il y exprime son sentiment de trahison de plus en plus explicitement pour finir par crier «I don't believe in anything anywhere in the world», ce qui veut dire «Je ne crois en rien, nulle part dans le monde». Même s'il ne s'agit pas de sa part d'affirmer un agnosticisme sauvage, ce qui soit dit en passant est ma philosophie, j'aime beaucoup entendre ça, d'autant que la musique est superbe.

Maintenant, au sujet du reste de l'album, citons d'abord l'excellente ouverture «Crying wolf», un rock relativement «normal», qui a toute la puissance qu'on peut désirer de la part d'Hammill. Je n'aime pas trop «Autumn», un numéro romantique sur la vieillesse, avec violon et piano, je trouve qu'il a fait mieux dans le genre. Ah ben, ne fut-ce qu'avec la suivante, «Time heals», qui rappelle certains de ses grands numéros sur Chameleon... ou The silent corner... Cette chanson est d'ailleurs assez progressive, avec d'abord une intro lente avec piano, puis quelque chose de plus intense avec batterie et synthé.

Ensuite, «Alice» est un peu dans le genre de «Betrayed» : de l'acoustique agressif pour régler ses comptes avec la dénommée Alice. Je ne sais pas si c'est le nom de son ex, mais elle la représente à tout le moins. Notons que «This side of the looking glass» fait certainement référence à l'histoire d'Alice de Lewis Caroll. Après celle-ci et Betrayed, on trouve encore «Yoga», qui est jolie mais joue trop sur la résonance je pense, encore une de ces expériences dont Hammill est coutumier. On termine sur une note plus positive avec «Lost and found», où l'auteur pardonne de manière un peu moqueuse. Je n'ai pas trouvé d'informations précises mais il semble que la dame qui l'a fait souffrir n'est autre que la mystérieuse La Rossa, qui a eu droit à une chanson somptueuse dans Still Life de VdGG. Bon, je n'irais pas jusqu'à dire que «Lost and found» est amusante, mais je la trouve bien écrite et bien adaptée pour cette fin.

Over est avant tout un album destiné aux amateurs de Hammill et du VdGG deuxième période. Il annonce même clairement, tout en étant meilleur, le dernier disque du groupe à cette époque, The quiet zone/The pleasure dome. A part ça, même si je considère l'auteur comme un des personnages les plus influents du rock, je pense qu'on arrive ici à la limite de cette influence, d'autant qu'Over n'ajoute plus grand chose à ce qui a été dit ailleurs. Il reste qu'on a là un excellent album, qu'on pourra au moins apprécier pour lui-même.

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- Peter Hammill (chant, guitares, claviers, batterie, basse…)
- Graham Smith (violon)
- Nic Potter (basse)
- Guy Evans (batterie)
- Michael Brand (direction de l’orchestre sur 5)


1. Crying Wolf
2. Autumn
3. Time Heals
4. Alice (letting Go)
5. This Side Of The Looking Glass
6. Betrayed
7. (on Tuesday She Used To Do) Yoga
8. Lost And Found
9. Betrayed (live, Bonus)
10. Autumn (live, Bonus)
11. This Side Of The Looking Glass (bonus)



             



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