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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - Patience (1983)
Par ARP2600 le 4 Septembre 2014          Consultée 1986 fois

Avec Patience, on arrive à l'épilogue d'une belle aventure créative, longue d'une quinzaine d'années, qui a vu Peter Hammill publier, seul ou avec Van der Graaf Generator, un ou deux albums chaque année (à l'exception de 1972). Une discographie incroyablement forte, la plupart de cette vingtaine de disques étant d'une richesse d'écriture rare, ayant évolué des balbutiements du rock progressif vers un style plus new wave mais toujours avec une identité propre, la patte musicale autant que la voix du chanteur étant très personnels. Hammill ne s'est pas arrêté là, non, mais il faut bien dire que la suite de sa carrière est plus irrégulière, tant au niveau de la fréquence de publication que de la qualité. Quoi qu'il en soit, l'album suivant n'est sorti qu'en 1986, ce qui constitue une césure évidente, le son (surtout les synthétiseurs) ayant également radicalement évolué dans l'intervalle.

Pour une conclusion, Patience est une belle conclusion. Ce n'est pas un album très flamboyant mais il est cohérent, presque conceptuel, et particulièrement bien écrit. Moins tape-à-l'œil qu’Enter K dont il est le complément évident, il est plus personnel, plus subtil, plus introspectif, l'ensemble étant plus calme, ce qui n'empêche pas quelques belles envolées. Le style est un art rock à la Hammill, même si l’on reste dans des eaux proches de la new wave, comme sur tous les albums depuis 78. Ainsi, on trouve des rythmiques très régulières, notamment sur les deux premières chansons, peut-être réalisées avec une boîte à rythmes (mais les informations ne fourmillent pas au sujet de l'album et ce serait étonnant de la part de Guy Evans).

Si Patience est à mettre en parallèle avec Enter K, c'est tout simplement parce que les deux ont été réalisés avec le K-group, cet ensemble d'accompagnement de Hammill qui l'a aidé dans ses tournées entre 82 et 85, constitué en plus du chanteur de Guy Evans dit «Brain» à la batterie, de John Ellis dit «Fury» à la guitare et de Nic Potter dit «Mozart» à la basse, avec l'aide de David Jackson aux bois et de Stuart Gordon au violon, tous des habitués. Ici encore, certaines plages ont certainement été produites, d'autres vraiment interprétées en groupe, mais on bénéficie partout d'un son plein et des qualités des différents instrumentistes (ce qui est toujours un bonus par rapport aux albums où Hammill a presque tout joué lui-même).

Et donc, la musique est fort belle. Moins démonstrative que sur Sitting Targets, moins basiquement rock que sur Enter K, elle est plus intellectuelle et donc un peu moins abordable, mais cela reste relativement facile à écouter. Le titre indique le thème, la patience, ce qui implique des chansons se développant posément, avec des rythmes étonnement réguliers, donc, ce qui crée non pas de l'ennui mais une certaine tension émotionnelle relâchée dans des moments-clé. C'est particulièrement vrai dans la première et la dernière chanson, les magnifiques et mystérieuses «Labour of Love» et «Patient», deux essentielles de la carrière de Hammill.

Aucune autre chanson n'est à dédaigner, elles sont toutes plus investies qu'il n'y paraît à première écoute. Entre l'émouvante ballade «Just Good Friends», mêlant les thèmes de la rupture et de la patience, et les numéros plus rapides que sont «Film noir» et «Jeunesse d'Orée» (aucune parole en français mais on comprendra aisément leur contexte au vu de ces titres), la première face est vraiment épatante. «Traintime» est peut-être la moins marquante, surtout mélodiquement mais est tout de même très belle, tandis que la tourmentée «Now More Than Ever» et la bizarre «Comfortable», parlant de l'hypocrisie religieuse, nous amènent au sans-faute.

Alors, un chef-d’œuvre, Patience ? On n'en est pas loin, pourtant cette étrange retenue imposée par le thème empêche le disque d'être aussi vibrant que l'est par moments le plus inégal Sitting Targets. Il est difficile de comparer un travail aussi policé avec les grands albums de 73-75, mais on peut raisonnablement le placer un peu en-dessous. Une belle œuvre à découvrir par toute personne intéressée par un rock moderne mais intelligent, un album de maturité que j'écoute plus souvent que les déluges des jeunes années de Peter Hammill.

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- Peter Hammill (voix, claviers, guitare)
- Guy Evans (batterie)
- Nic Potter (basse)
- John Ellis (guitare)
- David Jackson (saxophone, flûte de pan sur 1,7)
- Stuart Gordon (violon)
- David Lord (synthétiseur prophet v sur 3)


1. Labour Of Love
2. Film Noir
3. Just Good Friends
4. Jeunesse D'orée
5. Traintime
6. Now More Than Ever
7. Comfortable
8. Patient



             



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