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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - Singularity (2006)
Par ARP2600 le 17 Décembre 2015          Consultée 1909 fois

Si Incoherence était une espèce d'album de transition dans la carrière de Peter Hammill, le suivant, Singularity, est le premier du nouvel ordre. Depuis 2005, il se partage de nouveau, comme durant les années 70, entre ses albums solo et ceux de Van der Graaf Generator. Il faut dire que leur retour inattendu en 2005 n'était pas une mauvaise idée... Present n'est pas génial, mais il est énergique et très plaisant, ce qu'on n'avait plus vu depuis assez longtemps avec Hammill. La suite sera moins enthousiasmante... rythmée mais peu inspirée.

Les morceaux plus lourds étant pris en charge par le groupe, on se doute que les albums solos ne seront pas moins calmes que les précédents. Le tempo n'est cependant pas ce qui caractérise le plus cette époque récente de son œuvre. Dans les derniers albums parus, il développe des paroles et une musique très personnelles, intimistes et hermétiques. En un sens, il renouvelle un peu son style, mais cette fois, il est difficile d'y voir un bien. En vérité, il se perd en chemin, ou du moins perd l'auditeur dans les méandres de sa réflexion artistique. Ces albums sont de plus en plus difficiles à apprécier, et même simplement à écouter. Ils ne sont pas drôles, il plongent même l'auditeur dans un étrange marasme... on peut de plus arguer que les choses ne font que s'aggraver avec son vieillissement.

Mais commençons par le (nouveau) commencement, et donc, Singularity. La pochette montre un Hammill cru et sévère, à l'air plus vieux que ses 58 ans d'alors. Si la crise cardiaque qu'il a subie en 2003 n'a pas laissé trop de séquelles physiques, il est évident qu'il a été marqué psychologiquement par ce rappel de la brièveté de la vie. Si on relit ses paroles des années 70, on constate que c'est un sujet que l'obsède depuis toujours, mais il a maintenant pris une forme bien plus tangible. Oui, Hammill a peur et ressasse son malaise. Singularity a dû être conçu à la base comme un exorcisme de ce problème, mais la suite prouvera que ce changement de mentalité est durable si pas définitif.

Singularity, comme Incoherence avant lui, est très bien nommé. Oui, ce disque est singulier. Il est bizarre et instable. Le compositeur y parle de la fin de carrière, de la fin de vie, de la fin quoi. Il parle de la lassitude de l'artiste ayant eu une trop longue carrière, la chose étant mise en musique de façon dépouillée et fragile, avec des choix d'harmonie et d'orchestration perturbants. On reconnaît son style, mais il semble altéré, par moments déconstruit et ne tenant qu'à un fil. Hammill est intelligent et l'est resté après son attaque. Il ne s'agit pas d'une plaisanterie, certes non, mais d'une mise en abyme un peu cruelle à l'égard de son public. Un travail d'artiste, comme toujours, auquel on doit objectivement reconnaître certaines qualités, mais qui est fort difficile à apprécier.

Ceci concerne toutes les plages du cœur de l'album, en particulier « Famous last words », « Meanwhile my mother » ou « Friday afternoon », ces deux dernières comptant parmi ses ballades les plus maladroites, autant de par le chant de Hammill que par l'orchestration retombant dans les travers de la fin des années 80. On sent malheureusement qu'il ne travaille plus avec les musiciens qui l'accompagnaient la décennie précédente (notamment David Jackson qu'on n'entendra plus avec lui, on peut le craindre). Il a semble-t-il tout fait seul sur ce disque. Dès lors, c'est quand il prend sa guitare qu'il est le plus convaincant. « Vainglorious boy » est basique mais permet de souffler un peu entre deux titres plus compliqués. Le final « White dot » est assez expérimental, ce qui lui donne un certain intérêt, même s'il n'est pas facile à écouter.

Seule l'ouverture de l'album, « Our eyes give it shape », contentera l'amateur du Hammill habituel. Il s'agit franchement d'une bonne chanson, rythmée et agréable, tout-à-fait digne de son talent. On peut évidemment lui reprocher d'avoir placé une chanson normale au début d'un disque si difficile, c'est un peu traître, mais ça donne quand même un peu d'intérêt à l'ensemble. Alors, comment juger ceci en fin de compte ? Très simplement... une bonne ouverture, une conclusion intéressante, un cœur d'album triste et difficile, mais pas totalement à dédaigner. L'acte artistique est bon, mais le résultat n'est guère convaincant. Ce n'est pas son pire album, mais seuls les fans pourront peut-être en tirer quelque chose.

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- Peter Hammill (chant, guitares, claviers, batterie, basse…)


1. Our Eyes Give It Shape
2. Event Horizon
3. Famous Last Words
4. Naked To The Flame
5. Meanwhile My Mother
6. Vainglorious Boy
7. Of Wire, Of Wood
8. Friday Afternoon
9. White Dot



             



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